Appel à manifester le 17 juin sur les 35h et les retraites
La CFDT et la CGT appellent à manifester le 17 juin contre le nouvel assouplissement des 35 heures prévu par le gouvernement et contre la réforme des retraites. Les deux syndicats dénoncent les dispositions de l'avant-projet de loi sur la démocratie sociale qui, disent-ils, vide de son sens la loi sur la réduction du temps de travail. La CFDT et la CGT estiment en outre que le gouvernement et le ministre du Travail, ont trahi leur engagement de transposer fidèlement dans la loi la proposition commune qu'ils avaient signé avec le Medef et la CGPME début avril. Le texte du gouvernement, qui doit être examiné avant la mi-juillet par le Parlement, étend considérablement les concessions sur l'assouplissement des 35 heures consenties, à titre expérimental, par la CFDT et la CGT. Les syndicats ont lancé l'appel à cette journée d'action à l'issue d'une réunion dans les locaux de l'Agirc et de l'Arrco, des caisses de retraites complémentaires, dans le XIIe arrondissement de Paris. La CFTC avait choisi de ne pas participer à la réunion. FO et la CFE-CGC se prononceront ultérieurement sur leur éventuelle participation à la journée du 17 juin.
La grève des fonctionnaires, accompagnée de manifestations dans les grandes villes de France, était particulièrement suivie le 15 mai dans l'Education nationale où de nombreuses écoles étaient fermées malgré des tentatives de mise en place d'un service minimum d'accueil. Les syndicats protestent contre les suppressions de 22.900 postes de fonctionnaires cette année, dont 11.200 dans l'Education, chiffre qui doit passer à 35.000 l'année prochaine. Des manifestations sont prévues dans toutes les grandes villes. LA FSU, qui mesure les grévistes par rapport au personnel en service, a annoncé un taux de grévistes de 63% chez les enseignants des écoles. A Marseille, le syndicat Snes parlait ainsi de 75% de grévistes dans les écoles. Un taux de grévistes de 50% dans le premier degré était annoncé par les syndicats en Alsace. Le service minimum d'accueil avec des agents communaux, voulu par Xavier Darcos, a été refusé par la quasi-totalité des grandes villes, qui avancent des problèmes juridiques, d'organisation et le principe du respect du droit de grève. Seules quelques milliers de communes petites ou moyennes ont introduit ce service. A Bordeaux, le maire UMP Alain Juppé n'a consenti qu'à une expérience dans quatre écoles. Dans quatre des huit secteurs de Marseille, dirigés par la droite, les centres aérés ont ouvert leurs portes pour accueillir les enfants. Après le 20 novembre et 24 janvier, c'est la troisième grève de la fonction publique depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, qui maintient sa volonté de réduire les effectifs. La fonction publique d'Etat compte 2,5 millions de personnes dont un million dans l'éducation, 1,6 million de fonctionnaires territoriaux et environ un million de personnes à l'hôpital.
Les syndicats d'Air France appellent à la grève le 22 mai
Les syndicats CGT, CFDT, FO et CFTC d'Air France appellent les salariés de la compagnie aérienne à faire grève le 22 mai et à participer aux manifestations interprofessionnelles organisées ce jour-là dans toute la France contre les modalités de la réforme des retraites. "A Air France, comme dans toutes les entreprises françaises, on constate une augmentation importante de la pénibilité. Celle-ci touche l'ensemble des métiers, qu'ils soient en administratifs ou décalés, cadres ou non cadres, personnel au sol ou personnel navigant", "La pénibilité use les salariés. La date de départ à la retraite doit prendre en compte cette usure pour la corriger à travers des dispositifs de départs anticipés et permettre ainsi un temps de retraite égal pour tous". Les syndicats d'Air France appellent donc les salariés à "24 heures de grève" et à "participer massivement aux manifestations organisées dans leur région pour la journée d’action du 22 mai", écrivent les syndicats dans un communiqué commun.
Nouveau mouvement social dans plusieurs ports français
Plusieurs ports français, dont celui de Marseille étaient touchés le 8 mai par un nouveau mouvement de grève après l'appel à la grève de 24 heures déposé par la CGT ports et docks. Les grutiers et portiqueurs des ports protestent contre le plan de relance des ports français défendu par le gouvernement, qui prévoit de transférer personnel et équipement vers le secteur privé. Le port autonome de Marseille (PAM) est le plus touché par la grève. L'ensemble des activités portuaires, sur les sites pétroliers de Lavera et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) dans le secteur marchandise de Fos et sur les bassins de Marseille sont arrêtées. 37 navires dont 26 pétroliers, sont bloqués depuis la matinée en rade de Marseille. Seul les rouliers à destination de la Corse et l'international fonctionnent. Le mouvement de grève qui a commencé le 17 avril avait été déclaré illégal le 2 mai par le tribunal de grande instance de Marseille. Au port du Havre, toute la manutention, chargement et déchargement, des conteneurs est interrompue par la grève des grutiers, ceux qui transportent les céréales et les produits pétroliers, ne sont pas affectés et la circulation des ferries est assurée normalement. A Rouen, la grève a perturbé la manutention de trois navires de mer, et de barges fluviales.
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