Le fil du dialogue renoué entre direction et syndicats de La Redoute

 

Après deux semaines sans dialogue officiel, les délégués du personnel et la direction de La Redoute se sont de nouveau parlés.

Entrés en réunion le 22 avril vers 16 h, la direction et l'intersyndicale en sont sortis peu après 20 h.

Depuis la fin officielle des négociations annuelles obligatoires, il n'y avait plus de dialogue direct. La rencontre était donc  une négociation de sortie de crise, décrit Fabrice Peeters, délégué CGT, résumant la tonalité que la direction a voulu donner. Il n'est pour autant pas certain que cela permette réellement de mettre fin au conflit, qui frappe l'entreprise de vente à distance depuis le 1er  avril et qui hier encore s'est traduit par des débrayages. Car le bilan syndical de cette entrevue, c'est « rien, des queues de cerises », affirme Fabrice Peeters, rapportant que la direction a demandé aux syndicats « de mettre de côté les revendications des salariés ». Exit donc la demande de 150 euros net pour tous ?

Selon les syndicats présents à cette réunion, la direction aurait proposé d'appliquer 1,2 % d'augmentation pour les plus bas salaires après la hausse du SMIC de 2,5 % prévue le 1er mai. En somme, un salarié touchant le salaire minimum passerait de 1 280 euros à 1 325. Leur calcul montrerait que le coup de pouce de La Redoute serait de seulement 16 euros. Les jours de grève ne seraient pas payés mais pourraient être répartis sur trois mois et compensés par des récupérations ou des congés. En outre, il pourrait y avoir 45 embauches dans le secteur du ramassage à la Martinoire contre 300 réclamées par les syndicats.

« S'il faut trouver un chemin médian, on est ouverts au dialogue, mais là, c'est ridicule », concède Fabrice Peeters.

Je suis assez sceptique sur l'acceptation de ces propositions par la base , prédit le délégué CFDT.  On ne va pas cacher d'information, on va jouer la transparence jusqu'au bout, insiste son collègue de la CGT.

 

VPC: Le mouvement de grève fait tâche d'huile

 

Les salariés de La Redoute et des 3 Suisses ont manifesté ensemble à Roubaix le 18 avril 2008 à l'appel de l'intersyndicale CGT-Sud-CFDT-CFTC-FO-UPAR pour réclamer des hausses de salaire et l'embauche d'intérimaires.

Il s'agissait de la première manifestation commune des ouvriers nordistes de la vente par correspondance (VPC) depuis le début des débrayages quotidiens à La Redoute il y a deux semaines. Les syndicats promettent un durcissement du conflit à partir de lundi à la faveur de la rentrée des classes et du retour au travail de nombreuses mères de famille. Le délégué CGT aux 3 Suisses, a fustigé le "dialogue bloqué" avec la direction du groupe qui, selon lui, n'entend pas discuter de hausses de salaire avant l'été. "En juin 2006, la direction avait décrété un gel unilatéral des salaires pour deux ans, au motif de sauver 400 emplois. Mais la même année, les actionnaires avait reçu 51 millions d'euros" de dividendes.

 

Lire la suite