Tristesse et désolation régnaient le 29 mai 2008 devant l'usine de Beauvais (Oise). Les 240 salariés sont sous le choc. A 11 heures, ils ont appris que leur site allait fermer d'ici à 2009. Immédiatement, en réaction, un piquet de grève a été monté. L'entrée de l'usine est bloquée. Mais les salariés sont réalistes. Leur action ne fera pas changer d'avis la direction de Bosch. Le 30 mai 2008, un comité central d'entreprise détaillera les mesures de ce plan de restructuration, à Drancy. Les salariés beauvaisiens devront attendre le 2 juin et le comité d'établissement pour avoir une idée plus précise des propositions de leur direction. Le conflit social s'annonce long et difficile. « On va tout faire pour que les conditions de départ des salariés soient les plus avantageuses possibles, déclare Stéphane Barbier pour la CGT. Tous les syndicats sont sur la même ligne et nous ne lâcherons rien. L'usine reste bloquée jusqu'à nouvel ordre. » C'est la fin d'une ère puisque si Bosch a racheté l'activité freinage en 1996, l'usine de Beauvais datait de 1957.
ArcelorMittal : Le mouvement de grève reconduit à Gandrange
Les grévistes qui bloquent depuis le 12 mai les accès de l'usine ArcelorMittal de Gandrange (Moselle) ont reconduit leur mouvement le 15 mai en dépit de l'ouverture de négociations sur le plan social qui doit toucher le site et de la menace d'une intervention policière. "Les salariés ont décidé de reconduire le mouvement au moins jusqu'à demain et on verra, à l'issue des négociations, si les réponses apportées par la direction sont satisfaisantes ou non", a déclaré Jacky Mascelli, secrétaire de la CGT. La direction de l'usine sidérurgique a accepté le 14 lors d'un comité d'entreprise extraordinaire la mise en place d'une commission qui se réunira dès le 15 mai pour discuter, c'est-à-dire négocier, selon les syndicats, les modalités du plan social relatif à la suppression de 595 emplois sur 1.100. ArcelorMittal avait annoncé en janvier la fermeture d'ici au premier trimestre 2009 de l'aciérie de Gandrange et du train à billettes, jugés non rentable, mais la procédure avait été gelée jusqu'en avril, à la demande de l'Elysée, pour permettre aux syndicats de présenter un contre-projet. Le groupe sidérurgique a finalement rejeté toute alternative mais a promis de nouveaux investissements sur le site et un reclassement des salariés dans d'autres usines en Lorraine et au Luxembourg.
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