Le 6 février 2004 Communiqué n° 34
Qui dirige le CNDP ?
Lors des VI èmes Journées de l'Innovation de Foix ( 28 - 30 janvier) Benoît Sillard, le sous-directeur des technologies de l'information et de la communication au ministère de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche a une nouvelle fois montré le peu de cas qu'il fait du CNDP. Se servant de statistiques dont il a détourné la portée en toute connaissance de cause, il s'est gaussé d'un organisme qui visite « un collège tous les cinq ans et une école primaire tous les cent ans ». C'est qu'il a des visées très précises sur ce que devrait faire le CNDP et surtout de ce qu'il ne devrait pas faire, à savoir à peu près tout ce qu'il fait actuellement ! En ne retenant des activités du CNDP que la seule démarche de commercialisation directe (les chiffres cités s'appliquent à ce secteur), il feint d'ignorer toutes les actions d'animation pédagogique, de promotion des innovations, de mise à disposition des ressources qui font le quotidien des centres régionaux, départementaux et locaux répartis sur tout le territoire avec leurs médiathèques, leurs conférences, leurs animations thématiques, avec leurs EMMALA (minibus qui sillonnent les contrées éloignés) et leurs journées d'étude. En interdisant au CNDP la production numérique Benoît Sillard veut le couper d'un champ d'expérience qui est hautement nécessaire à une bonne perception des enjeux et possibilités du multimédia éducatif. Et se contredit lui-même quand il déplore un manque de ressources numérique dans le secteur des sciences qui risquerait de « nous pendre au nez », car c'est justement dans ce domaine que la production numérique du CNDP est la plus riche. Benoît Sillard souhaite « une véritable cohérence entre toutes les entrées existantes » pour les offres éducatives en ligne et omet de dire que le portail ÉDUCLIC créé et animé par le CNDP, qui remplissait justement ce rôle, a dû cesser d'être réactualisé à cause du démantèlement de la direction des ressources et de l'ingénierie documentaire qui en était le porteur au sein du CNDP et qui est la première victime de la délocalisation. Ces visées concernant les TICE semblent bien former le nœud névralgique d'un projet de délocalisation contraire à tout ce qui fait la richesse et le domaine de compétence traditionnel du CNDP. Richesse de compétences que le CNDP s'est construite en toute autonomie et responsabilité comme il convient à l'établissement public à caractère administratif qu'il est. La question de fond qui se pose est celle du rôle des pouvoirs publics dans un secteur innovant au fort enjeu culturel, éducatif, technologique et bien sûr commercial. Les éditeurs privés sont en train de s'investir fortement dans le domaine des ressources éducatives numériques. L'initiative de l'ENS (Espace numérique des savoirs) promu par le ministère les y encourage. Mais rien n'indique qu'ils adhèrent pour autant aux visions qu'un Benoît Sillard dessine pour eux. Ne viennent-ils pas d'échapper à son emprise pour créer en concurrence au consortium CNS (Canal numérique des savoirs) voulu par lui une offre alternative KNE (kiosque numérique de l'éducation) ? Ce qu'attend le secteur des TICE ce n'est certainement pas que le service public se tire une balle dans le pied en sabotant le fruit de son propre travail patient et dévoué au service de la communauté éducative, ce n'est pas de semer le trouble et la suspicion parmi les acteurs publics mais de clarifier les responsabilités pour permettre des investissements de longue haleine et porteurs d'avenir. Investissement financier sans doute, mais aussi et surtout investissements d'expérience et de savoir-faire. Le CNDP en a accumulé une grande réserve. Il ne demande qu'à les mettre au service de l'action éducative et des ressources pédagogiques - sur tous supports. Dans la conception, la production, la diffusion et la promotion des usages. Le CNDP pilote un réseau décentralisé de 31 centres régionaux (dont un à Poitiers !) et 83 centres départementaux auxquels s'ajoutent 125 librairies et 170 médiathèques
intersyndicale@cndp.fr – www.nodeloc.net Paris, le 19 décembre 2003
Monsieur le Ministre de la Jeunesse de l’Education nationale et de la Recherche Le CIADT du 13 décembre 2002 a retenu l’idée d’une délocalisation du CNDP à Chasseneuil-du-Poitou alors qu’aucune étude n’avait été menée, ni sur l’opportunité d’un tel projet, ni sur sa faisabilité. Le CIADT du 18 décembre 2003 informe que cette délocalisation est aujourd’hui en cours alors qu’aucune décision officielle concernant ce projet n’a été annoncée dans ce sens depuis un an. Pendant six mois les représentants du personnel ont dénoncé l’absence du projet et l’aspect purement politique et arbitraire de cette délocalisation. Ils ont obtenu qu’une table ronde se réunisse le 8 juillet 2003 au ministère. A la suite de cette table ronde des groupes de travail ont été mis en place au mois de septembre, afin de réfléchir au devenir des missions et services du CNDP. Les représentants du personnels ont participé très sérieusement à ces groupes de travail, afin de contribuer à l’élaboration d’un projet d’établissement cohérent au service de la communauté éducative. Pourtant, la dissolution de certains services et l’arrêt des missions de documentation sont intervenues dès la fin du mois de juillet. Un calendrier aberrant des transferts des services a été établi, ne tenant aucun compte des discussions en cours ou à venir, et sans attendre les conclusions des groupes de travail censés proposer le profil du nouvel établissement et la localisation de ses services. Les représentants du personnel ont dénoncé inlassablement l’absurdité de ce calendrier, l’incohérence de ce projet, et l’absence des moyens tant financiers qu’en terme de postes budgétaires, qui seraient indispensables à cette opération. Ils ont demandé qu’un plan social digne de ce nom soit élaboré avec le ministère de l’éducation nationale, afin que le personnel de l’établissement, décidant de rester à Paris dans sa grande majorité, soit reclassé dignement. Ils ont dénoncé le détournement fait par le directeur général des rapports de synthèse des groupes de travail, qui n’ont été en fait que des alibis pour justifier une délocalisation menée à la serpe avec un calendrier prévu de longue date. Ils ont demandé un moratoire et un report de la table ronde prévue par M. François Perret le 18 décembre « afin de finaliser le projet de délocalisation ». Ils ont réclamé des discussions supplémentaires qui permettraient d’aboutir enfin à des conclusions cohérentes et étayées. Ils ont exigé de la part du ministère des engagements pour garantir au personnel un plan d’accompagnement social décent. Ils ont proposé un regroupement des différents sites actuels du CNDP à Vanves, dans les locaux anciennement occupés par le CNED. Monsieur le Premier ministre vous a transmis le 10 décembre dernier un courrier à ce sujet. Or, malgré les nombreux courriers adressés par l’intersyndicale à M. François Perret, celui-ci n’a jamais daigné, depuis cinq mois, répondre aux interrogations du personnel. La table ronde du 18 décembre a été maintenue alors que rien ne permettait de conclure ni sur la configuration de l’antenne parisienne, ni sur le planning général du transfert, ni sur le plan social d’accompagnement, ni surtout sur aucun protocole d’accord. Le personnel en grève ce 18 décembre ayant invité le directeur général à rester au CNDP et à ne pas se rendre à cette table ronde mascarade, a été violemment évacué par les CRS, fait sans précédent dans l’histoire de cet établissement. Nous constatons avec étonnement le peu d’intérêt que vous, ministre de l’éducation nationale avez porté depuis un an à cette casse programmée d’un service public de l’éducation. Nous nous insurgeons contre la volonté aveugle du ministère d’exécuter une décision politique dont personne à ce jour n’a pu nous démontrer le bien-fondé. Nous nous insurgeons contre le recours à la force publique à l’encontre de personnes qui ne font que défendre un service public de l’éducation en danger. Votre conception de la démocratie passe-t-elle par la pression sur les personnels et la menace des matraques ? Nous refuserons dorénavant d’avoir comme interlocuteur un directeur général qui s’est montré trop souvent désinvolte à notre égard, a multiplié des propos méprisants pour le personnel à travers la presse, et n’a pas hésité à faire envoyer les forces de l’ordre contre son personnel. Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à notre profond attachement au service public de l’éducation.
Communiqué des organisations syndicales de la Fonction publique (CFDT - CFTC - CGC -CGT - FO - FSU - Unsa) La suppression du lundi de Pentecôte: une vraie fausse solution Aujourd’hui 16 décembre 2003, le Conseil supérieur de la Fonction publique de l’État examine le projet de loi qui supprime un jour férié et le projet de décret qui augmente le temps de travail pour « financer le dispositif de solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et handicapées ». Les organisations syndicales de la fonction publique affirment la nécessité de renforcer la solidarité avec les personnes âgées. Mais la solution avancée, qui ne répond pas aux problèmes posés, ni en terme d’objectif, ni en terme de financement - découle d’une décision unilatérale du gouvernement. La création d’une journée de « solidarité » se traduit dans la fonction publique par la suppression du lundi de Pentecôte de la liste des jours fériés et permet au gouvernement de remettre en cause les 35 heures, en faisant passer la durée du temps de travail de 1600 heures annuelles maximum à 1607 heures annuelles. Sans réponse aux besoins - et par un appel à la « solidarité » très sélectif, reposant pour l’essentiel sur les salariés actifs - le gouvernement avance cette « journée-solidarité » qui remet en cause la RTT, la rémunération à travers un travail gratuit, ainsi que le rôle et le financement de la sécurité sociale. C’est pour ces raisons notamment, que les organisations syndicales de fonctionnaires ne participent pas à la réunion du Conseil supérieur de la Fonction publique, afin de ne pas cautionner une mesure et une méthode inacceptables. Elles demandent au gouvernement, plutôt que de persister dans ce projet, de rechercher par le dialogue et la concertation, de réelles mesures de solidarité qui, dans le cadre général de la sécurité sociale, soient effectivement à la hauteur des besoins des personnes âgées et handicapées.
SNUI-FDSU SNADGI-CGT UNSA-Impôts CFTC
Construire la mobilisation
Le SNUI, le SNADGI-CGT et l'UNSA-Impôts (les autres syndicats étaient excusés) se sont réunis jeudi 8 avril 2004 et ont fait le constat unanime d'un malaise général et grandissant touchant tous les agents de la DGI, y compris les cadres. La réforme de l'évaluation-notation et ses conditions de mise en place sont fortement contestées (pétitions, boycotts, apposition d'une formule signifiant le refus de rentrer dans le système?), les conditions de travail se dégradent dramatiquement du fait des réformes et des suppressions d'emplois, le blocage sur l'évolution des qualifications et des rémunérations est intolérable. De plus, l'incapacité et le manque de volonté de l'administration pour donner du contenu au dialogue social alourdissent ces tensions et le nouveau ministre des Finances semble s'inscrire dans la continuité et l'aggravation des orientations de son prédécesseur. La perspective de la réforme de la Sécurité Sociale nécessite par ailleurs une mobilisation de très haut niveau dès le 1er mai, dans laquelle les organisations syndicales de la DGI prendront toute leur place. Les syndicats se sont donc rapidement entendus pour construire la mobilisation, à la fois sur les sujets revendicatifs propres à la DGI et au MINEFI, et pour contrer les projets de réforme de la protection sociale, qui portent tous de profonds choix de société. Les fédérations des Finances se réuniront le 20 avril à l'issue des rencontres avec M. Sarkozy ; Les organisations syndicales de la DGI feront de même dès le lendemain. Le mois de mai sera donc un moment privilégié pour l'action, une journée de grève de niveau DGI ou MINEFI est particulièrement nécessaire, dans l'unité la plus large. Paris, le 13 avril 2004.
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