SERVICE PUBLIC OU SERVICE UNIVERSEL

Par lucien Jallamion

 

Non il ne s’agit pas que de sémantique !

Le service public doit, à la fois, tendre vers le maximum de services à destination de l’ensemble des citoyens et jouer un rôle fondamental dans l’aménagement du territoire.

Alors que le service universel  est le minima des services et ne jouera plus de rôle indispensable d’aménagement du territoire.

En fait le service minimum est au service public se que le RMI est à un salaire décent.

 

Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui reconnaissent cette différence. Hélas après Barcelone et avril 2002. Il est vrai que c’est plus facile lorsque l’on est dans l’opposition, n’est-ce pas ?

 

Certes, pour certains pays de UE, le service universel peut être une avancée, notamment là ou la politique ultra libérale a déjà sévi. Cependant, faut-il rappeler qu’à aucun moment les différents traités de l’UE n’obligent à la privatisation ou à l’ouverture du capital des entreprises publiques même si la commission européenne, avec ses directives, incite vivement les Etats membres a aller dans ce sens et use de fortes pressions. Les ultras libéraux de par leur lobbying amènent les gouvernements, fussent-il sociaux démocrates, à leur vue. Mais il faut le répéter : les Etats peuvent refuser ce diktat ! Ce n’est qu’affaire de volonté politique. Comme quoi la faute n’est pas qu ‘à Bruxelles…

 

Coup de gueule par Marc Héritier

 

Ainsi va la France. Ceux qui hier prônaient à Barcelone la privatisation d’EDF, se veulent aujourd’hui les chantres des défenseurs du monde du travail. A la Sorbonne, les esprits se libèrent et fument. Plus social que moi tu meurs. Il est vrai qu’il vaut mieux faire partie des nouveaux convertis pour être aimé des médias. Tant pis pour ceux qui, inlassablement, répètent depuis des années que nous allons dans le mur en matière sociale et apparaissent au mieux comme des ringards, au pire comme des extra-terrestres. Mais force est de constater qu’à trop étudier le sexe des anges et vouloir rassembler tout le monde, on oublie d’être compris par ceux là même qu’il faut convaincre en priorité, ceux qui font partie du « monde du travail ». Il est grand temps de réagir, notamment sur les services publics.

N’avons-nous pas vue le journal « Le Monde » s’émouvoir de la cure de désintoxication qui touche les postiers, à qui on a appris depuis dix ans à vivre avec le concept de client plutôt que d’usager. Il n’est jamais trop tard pour réagir !!!! Quand on entend certains camarades qui se prétendent républicains sincères dire qu’il faut défendre le service public mais surtout pas les fonctionnaires, ce sont les libéraux qui se frottent les mains. Tous ces donneurs de leçons feraient bien d’être un peu plus présents sur le terrain et de venir expliquer aux salariés de la Poste ou des autres services publics qu’ils sont des imbéciles parce qu’ils défendent leurs outils de travail issus de 5 siècles au service des usagers et qu’il faut qu’ils soient rentables, performants, qu’il faut créer des segmentations appropriées pour répondre a la demande et s’adapter au marché….

 

Marc Héritier

 

EDF - Ouverture du Capital

Par Béatrice Durand

 

Avant l'ouverture partielle de son Capital, EDF entend faire des bénéfices principalement grâce à un redressement de ses activités à l'étranger, notamment en sûreté nucléaire.

 

Autre sujet de polémique, la question du financement des retraites de ses agents qui représentent 45 à 50% de la masse salariale de l'entreprise publique.

 

Lorsqu'on interroge Monsieur Roussely, il nous répond qu'il "faut attendre que le loi soit examinée par le Parlement en automne prochain".  Il en a tout de même profité pour défendre énergiquement l'ouverture du Capital d'EDF.

 

En revanche, la CGT des mines et de l'énergie estime que "l'examen des comptes montre qu'il n'est pas nécessaire de privatiser EDF pour assurer son développement".

 

Jospin l'a rêvé, Mer l'a fait…. Affaire à suivre

 

 

Vivement hier !

 

On nous le serine à longueur de temps : l'ouverture à la concurrence et la privatisation des services publics sont  souhaitables et, de toutes manières, inéluctables, et l'idée même de conserver un secteur public étendu est inconcevable à l'aube du XXIème siècle ;  et si votre interlocuteur veut vous montrer à quel point vous êtes un indécrottable ringard il s'enhardira à évoquer carrément  l'aube du 3ème millénaire. Les exemples abondent pourtant, des transports ferroviaires britanniques à la distribution d'électricité en Californie, des désatres auxquels peuvent conduire les privatisations.  En France même le cas de France Telecom (sans accents s'il vous plaît, il ne faut pas désespérer Wall Street) offre un excellent échantillon de leurs méfaits.

 

Il y a d'abord eu l'ouverture à la concurrence des télécommunications. L'abolition du monopole public a eu un effet immédiat : les opérateurs se sont lancés dans une guerre commerciale gigantesque afin, évidemment, de conquérir les marchés les plus rentables, et notamment celui des clients qui téléphonent loin et longtemps. Ces gens là ont donc été choyés, gâtés  (et le sont toujours) : ainsi, les tarifs des communications internationales ont été divisés par deux ou trois en quelques années.

 

Evidemment la baisse des prix n'était pas due à l'opération du Saint-Esprit : ces petits cadeaux faits aux jeunes cadres dynamiques européens ouverts sur le monde qui téléphonent régulièrement aux USA, il fallait bien que quelqu'un les finance ! Ce furent bien sûr les usagers modestes qui ont vu  le prix de l'abonnement grimper en flèche...

Et pendant ce temps  France Telecom, s'obsédant sur ses résultats immédiats  sans souci du long terme, convertissait de nombreux postes techniques en postes commerciaux!

 

 

Il y eut ensuite l'ouverture de capital (petite tartufferie des socialistes, qui n'osaient pas parler de privatisation) dont le but  avoué  était de permettre à l'opérateur de mettre en œuvre une stratégie internationale. Or les dirigeants de l'entreprise vouaient à l'époque, comme leurs ministres de tutelle du gouvernement Jospin et comme les marchés financiers, un culte irréfléchi aux nouvelles technologies qui tournait à l'adoration béate d'internet. Pire, ils  partageaient avec eux la conviction simplette  que la valeur en bourse de toutes les sociétés du secteur, qui jusque là n'avait fait que croître, poursuivrait indéfiniment sur sa lancée, alors  mêmequ'elle atteignait des niveaux délirants. Et ce qui devait arriver arriva : cette fameuse stratégie internationale consista à acheter des entreprises étrangères de télécommunications à des coûts exorbitants, sans commune mesure avec leurs résultats réels...et aujourd'hui, l'endettement de France Telecom bat tous les records !!!

 

Tout ceci confirme ce qu'on ne  répètera jamais assez : pour assurer une mission de service public, qui garantisse l'égalité entre les citoyens et des prestations accessibles à tous à des prix raisonnables, qui soit inspirée par une vision de l'intérêt général à  long terme et non par un souci de rentabilité immédiate, rien ne vaut une entreprise publique en situation de monopole. Il faut  bien entendu mettre un terme aux privatisations ;  mais cela ne suffira pas et il sera nécessaire, à l'avenir, de renationaliser les entreprises qui ont été bradées depuis tant d'années. Il serait même salutaire que l'Etat en acquît d'autres, qui n'ont jamais été publiques, comme celles de distribution des eaux. Cette politique évoque la France d'hier, davantage que l'Europe de demain ? Et bien dans ce cas, vivement hier !

 

Par Lucien Jallamion

Les Fonctionnaires et les retraites

 

Monsieur Delevoye, Ministre de la Fonction publique a annoncé qu’il entendait mener une politique du donnant-donnant à l’égard des fonctionnaires, soumettant d’éventuelles hausses salariales à une acceptation de baisses d’effectifs et de restrictions budgétaires et à l’acceptation d’une remise en cause du régime de retraite des fonctionnaires. Il s’agit donc d’acheter le silence des fonctionnaires

Que Monsieur Delevoye et Monsieur Raffarin expliquent comment cette politique de réduction des effectifs pourra profiter aux citoyens alors que la France manque d’infirmières, de personnels enseignants ou de magistrats, de douaniers, de policiers ou de postiers.

Les fonctionnaires ne doivent pas accepter ce marchandage de dupe. Le gouvernement de droite par ses propos montre son vrai visage. Pour résistance sociale ses propos sont au mieux de la provocation au pire une insulte pour la majorité des fonctionnaires qui quotidiennement assurent des missions de services publics dans des conditions de plus en plus difficiles.

 

lire la suite