ÉDUCATION
NATIONALE
:
Une
DÉCENTRALISATION
DANGEREUSE
Le
gouvernement Raffarin vient de décider la décentralisation dune partie de
lÉducation nationale vers les départements et les régions
LEcole, comme institution majeure de lEtat et service public, subit des
attaques particulièrement graves, puisque son démantèlement est engagé :
·
les services des personnels techniques,
ouvriers et sociaux (ATOS), ainsi que les médecins scolaires et les assistantes
sociales, sont transférés aux conseils généraux et régionaux qui seront tentés
par la privatisation progressive des missions assurées par ces personnels,
·
la carte scolaire des collèges qui décide de
leur lieu dimplantation et de leur création ou fermeture est attribuée aux
conseils généraux avec les risques dune mise en cause du principe national
dégalité,
·
les conseils régionaux devraient décider des
cartes des établissements de formation professionnelle (du niveau CAP jusquaux
Bac +3) sans doute pour les rendre plus dépendante des intérêts économiques,
·
les services de lorientation des jeunes (les
CIO) et leurs personnels sont transférés aux conseils régionaux et détournés
des exigences nationales du service public.
Les
idéologues libéraux ou
libéraux-libertaires se
réjouissent de ce démantèlement. Lunité de lEcole et légalité
devant
lenseignement seront bientôt un souvenir, si la résistance à ces projets ne
sorganise pas.
Un
autre projet démagogique se met en place :
Le
gouvernement veut accroître lautonomie et la mise en concurrence des
établissements, avec la possibilité pour les conseils dadministration de ces
derniers de choisir dans les programmes nationaux ce qui correspondrait aux
besoins locaux.
Résister à cette logique libérale
Derrière
cette école à la carte se prépare un renforcement de linégalité des formations
et lencouragement aux attitudes de consommateurs des parents et des élèves.
Demain sans doute, sera envisagée la décentralisation de la
fonction
enseignante avec le recrutement et la gestion des enseignants par les conseils
régionaux.
Les
écarts de qualité et de résultats entre établissements, déjà importants, seront
de plus en plus grands. Lappel à la privatisation sera présentée comme
nécessaire dans de nombreux cas.
Cest
la logique libérale qui simpose.
Nous
refusons de faire de lÉcole un secteur marchand répondant aux dogmes de la
mondialisation libérale.
La
logique comptable, celle du transfert de charges, et décentralisatrice, celle
du renoncement au principe dégalité, est dangereuse.
Pour
jouer son rôle pleinement libérateur, pour assurer sa mission de transmission
des connaissances sur lensemble du pays, lÉcole publique ne doit en aucune
façon être assujettie aux pouvoirs locaux sous prétexte douverture à la
société ou à la régionalisation . Cest dune école forte et structurée, soucieuse dexigence et de qualité, remplissant partout ses missions dont la République a besoin.
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