Conseil de Paris

Séance des lundi 7 et mardi 8 juillet 2003

 

Vœu déposé par Georges SARRE

et les élus du Groupe du Mouvement Républicain et Citoyen

 

Le protocole d’accord signé le 27 juin dernier par des syndicats minoritaires des intermittents du spectacle et les organisations patronales remet gravement en cause le régime d’assurance chômage des artistes et techniciens du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel. Il contribuera à exclure de l’assurance chômage une grande partie des intermittents, ce qui constitue une régression sociale, mais aussi une menace pour la vitalité de l’expression artistique et culturelle française.

 

Le système particulier d’indemnisation des salariés intermittents doit être préservé et échapper à la logique libérale comptable qui guide le M.E.D.E.F.. Il est malhonnête de chercher à faire porter aux intermittents du spectacle la responsabilité du déficit de l’UNEDIC. Au reste, le protocole signé ne résout nullement le problème réel du recours abusif aux emplois précaires, notamment dans l’audiovisuel.

 

Garantir l’existence du régime d’intermittence, c’est garantir la diversité de notre création culturelle. Aujourd’hui comme hier, Monsieur Georges SARRE et les conseillers de Paris du M.R.C. apportent leur soutien au mouvement des intermittents.

 

Ils souhaitent que le Maire de Paris saisisse les ministres de la Culture et des Affaires Sociales pour leur demander de ne pas parapher l’accord et de pérenniser le système d’assurance chômage des intermittents.

 

Conseil de Paris

Séance des lundi 7 et mardi 8 juillet 2003

 

 

VŒU RELATIF A LA POSE D’UNE PLAQUE EN

HOMMAGE A HENRI KRASUCKI

 

 

Grande figure du syndicalisme ouvrier et de la CGT - qu’il anima comme secrétaire général de 1982 à 1992 - mélomane averti et homme d’une grande culture, Henri Krasucki s’engagea dans la résistance à l’occupation nazie dès l’âge de 17 ans au sein de la section juive de la M.O.I.

Il y exerça rapidement des responsabilités importantes, s’occupant des cadres et du recrutement, en liaison avec Jacques Handelsman puis Adam Rayski.

Il fut arrêté à son domicile, 8 rue Stanislas Meunier le 23 mars 1943, à Paris, en même temps que plusieurs dizaines de résistants communistes et deux mois après l’arrestation de son père, Isaac Krasucki qui, bien que torturé, ne livra aucun nom à la Gestapo.

Henri Krasucki fut déporté à Auschwitz en juin 1943 après trois mois d’isolement total dans le quartier des condamnés à mort de Fresnes. Seuls 72 des 1200 juifs qui composaient son convoi devaient revoir la France.

Transféré à la mine de charbon « Hermann Goëring » de Jawischowitz puis à Buchenwald, Henri Krasucki y rejoignit l’organisation de résistance clandestine qui prit le contrôle militaire du camp lors de son évacuation par les SS fuyant l’avance des troupes américaines.

Ayant survécu à la déportation, contrairement à son père, gazé le jour même de son arrivée à Birkenau, il regagnera la France le 1er mai 1945 pour y retrouver les survivants de sa famille, décimée par les déportations.

L’ancien dirigeant de La Vie Ouvrière est décédé le 24 janvier 2003.

Sur la proposition de Georges Sarre, le Conseil de Paris émet le vœu :

Que soit apposée sur la façade de l’immeuble où vécut et fut arrêté Henri Krasucki, 8 rue Stanislas Meunier dans le 20ème arrondissement, une plaque honorant sa mémoire.

Déclaration de la Fédération des Travailleurs de la métallurgie CGT

Retraite :

 

Elargissons et renforçons

la place des salariés de la

métallurgie dans la mobilisation

 

 

2,5 millions de manifestants le 13 mai 2003, autant, sinon plus de grévistes, ont exprimé leur rejet des mesures gouvernementales sur les retraites et leur exigence d’une réforme bâtie sur une autre logique que celle consistant à faire travailler plus longtemps, à abaisser les pensions, à supprimer le droit à la retraite à 60 ans et à s’enfermer dans les équilibres budgétaires.

 

Les salariés de la métallurgie ont participé massivement à cette extraordinaire mobilisation.

La connaissance que nous avons portant sur 35 départements, indique la présence de 100.000 manifestants à partir de centaines d’arrêts de travail. 17.000 salariés de Renault, 9.000 d’Airbus, 4.000 de la Snecma, 1.600 de Dassault, 21.000 du Valenciennois... des milliers d’autres venant des PME ont agi.

 

Ils étaient présents, pas en soutien, ni en appoint encore moins à la remorque du secteur public, mais concernés, impliqués et engagés avec eux dans une véritable solidarité d’intérêts, conscients que c’est ensemble que l’on gagnera.

 

La tentative d’opposer les salariés du privé à ceux du public a échoué.

 

Le Comité exécutif fédéral du 15 mai 2003 a tiré les enseignements de la période et appelle à s’emparer avec détermination et ambition de la grande manifestation nationale à Paris, le dimanche 25 mai 2003, à trois jours du Conseil des ministres qui doit arrêter le projet de loi définitif avant qu’il ne vienne en discussion au Parlement.

 

Cette grande manifestation préparée par la CGT, la FSU, l’UNSA, FO, constitue une nouvelle étape pour les mobilisations qui se développent partout dans le pays, dans les groupes et les entreprises, dans toutes les professions et les secteurs d’activités. L’unité des organisations syndicales a permis cette mobilisation dont chacun s’accorde à dire qu’elle est supérieure à celle de 1995.

 

Cette réalité ne disparaît pas avec les manœuvres gouvernementales et l’accord de deux organisations syndicales minoritaires dont on voit par ailleurs que leurs syndicats et adhérents ne partagent pas tous leur positionnement. Rien n’est donc joué, tout est possible.

 

Le financement de la protection sociale et donc de la retraite, pour être pérennisé doit intégrer des données qui ne le sont pas aujourd’hui.


La CGT propose :

§         l’intégration dans l’assiette des cotisations de tous les éléments de la rémunération comme les primes, les stocks options, l’intéressement, la participation…

§         l’accroissement de la contribution des entreprises (celle-ci a baissé en 15 ans de 40 milliards d’euros) par :

-          la prise en compte de l’ensemble de la valeur ajoutée par le travail (40 % de celle-ci va aux profits),

-          la taxation des revenus financiers à hauteur de la contribution des salariés (gain potentiel 10 milliards d’euros).

 

Avec une politique de création d’emplois (chaque million d’emploi supplémentaire c’est un point de PIB, soit 20 milliards d’euros) et de revalorisation des salaires, ces mesures permettraient de sortir du carcan dans lequel gouvernement et patronat veulent enfermer le débat pour obstruer les perspectives.

 

En outre, nous proposons :

§         la validation des périodes de formation (études supérieures et apprentissage) et de recherche d’un premier emploi à partir de 18 ans, en plus des périodes de chômage, d’invalidité, de service civil ou militaire, de maternité ou de congé parental,

 

Pour le privé et notamment la métallurgie :

§         le départ à 55 ans pour les travaux pénibles et insalubres.

 

Sans une loi permettant aux salariés de bénéficier de mesures de retraite anticipée, les systèmes en vigueur type CASA ne pourront exister comme les financements nécessaires aux départs liés à l’amiante ou aux éthers de glycols.

 

Nous pouvons faire reculer le gouvernement et le patronat pour gagner le retrait des lois Balladur et revenir aux 37,5 années de cotisations et aux 10 meilleures années pour le calcul de la pension.

 

La CGT prendra toutes ses responsabilités si le gouvernement n’ouvrait pas de réelles négociations et ne revoyait pas le contenu de son texte.

 

Dès le 26 mai 2003, nous appelons les syndicats de la métallurgie à organiser des assemblées de syndiqués et de salariés pour examiner les conditions d’une amplification de la lutte dans les entreprises et les groupes, permettant d’apporter notre contribution à la mobilisation interprofessionnelle qui doit s’amplifier à partir des revendications de la profession.

 

Nous appelons les syndicats à se réunir dans chaque département pour faire le point des actions engagées et examiner les conditions d’un renforcement du Tous Ensemble.

 

Le 25 mai, à Paris, est un nouveau rendez-vous de lutte

pour obtenir le retrait du projet gouvernemental

et l’ouverture de réelles négociations sur d’autres bases.

Les salariés de la métallurgie y ont toute leur place

 

 

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