Table ronde sur l'emploi: Les syndicats restent sur leur faim
Les syndicats sont sortis mardi 21 octobre de la table ronde sur l'emploi organisée par le ministre des Affaires sociales François Fillon, sans avoir obtenu de réponses concrètes à leurs inquiétudes sur la situation de l'emploi, dans un contexte de forte hausse du chômage. Contrairement à la table ronde sur l'emploi du 18 mars dernier, celle-ci, à laquelle étaient conviés les présidents de région, n'a donné lieu à aucune annonce chiffrée. En mars, lors de la réunion avec le ministre des Affaires sociales les leaders syndicaux et patronaux, M. Fillon avait annoncé une relance des emplois aidés et une enveloppe de 300 millions d'euros. Cette fois, le ministre des Affaires sociales en clôturant la réunion, n'a livré que des pistes de réflexion sur la formation et les restructurations, dans un discours mettant l'accent sur une meilleure coopération entre régions et partenaires sociaux. Pour Denis Gautier-Sauvagnac (Medef), "on peut saluer le fait qu'il n'y ait personne pour dire: on va faire une loi et cela va créer de l'emploi. C'est déjà un progrès". En revanche, les organisations syndicales, qui négocient parallèlement avec le patronat sur la gestion des restructurations, ne cachaient pas leur déception. Pour Maryse Dumas (CGT), "il est vraiment dommage que tant de monde ait été réuni pour finalement déboucher sur si peu de mesures concrètes alors qu'il y a tant d'urgence". Selon Michel Jalmain (CFDT), "cela souligne la grande faiblesse de la politique de l'emploi du gouvernement, à contre-pied de la situation économique". "Au moment où on a une croissance proche de zéro et un chômage record, il va falloir aller bien au-delà d'une simple table-ronde", a-t-il ajouté. "Le ministre a fait quelques annonces bien timides par rapport à ce que nous allons vivre au cours des dix prochaines années", a regretté Jean-Claude Quentin (FO), soulignant qu'il "n'est jamais mauvais que l'on s'exprime face aux régions", mais que l'Etat doit "garder la maîtrise de la politique de l'emploi". Enfin, pour Jacky Dintinger (CFTC), "la volonté de mettre tout le monde autour de la table est louable. Le gouvernement fait ce qu'il peut mais on se rend compte que, tant qu'il n'y aura pas de croissance, on pourra venir ici trois fois par semaine, cela ne créera pas d'emploi".
L'Etat formalise son intention d'ouvrir le capital d'Aéroports de Paris (Eh hop, encore une)
L'Etat a formalisé son intention de procéder à l'ouverture du capital d'Aéroports de Paris (ADP) en transformant l'établissement public gestionnaire des Aéroports Parisiens en société anonyme détenue majoritairement par l'Etat. Pierre Graff, président d'ADP, a présenté devant les membres du conseil d'administration le contenu de la lettre du gouvernement qui officialise le projet de changement de statut d'ADP. La lettre pose trois principes qui encadrent ce projet d'évolution statutaire: le statut du personnel ne sera pas modifié, l'intégrité de l'entreprise sera conservée. Seule l'activité régalienne de contrôle de la navigation aérienne sera appelée à réintégrer la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). L'Etat, qui envisage, à terme, d'ouvrir le capital de l'entreprise, en conservera la majorité. Le gouvernement se fixe pour objectif de déposer un projet de loi au Parlement au premier semestre 2004. Giat industries
Les syndicats de Giat Industries ont marqué un point en justice dans leur bras de fer avec le gouvernement, avec l'ordre donné par le tribunal de grande instance de Versailles de surseoir à l'application du plan social, la direction ayant décidé de ne pas faire appel de la décision. Le 29 septembre, les élus du comité central d'entreprise (CCE), la CFDT, la CGT et la CGC, avaient assigné leur direction en référé et sur le fond pour demander l'annulation du plan "Giat 2006" et de sa procédure de consultation. Ayant entendu les deux parties le 6 octobre, le tribunal a ordonné à la direction "de surseoir à l'affichage des postes supprimés et à la mise en oeuvre du plan de sauvegarde de l'emploi Giat 2006" sous astreinte de 30.000 euros "par infraction constatée" et ce "jusqu'à la décision de la juridiction de fond". L'audience sur le fond doit se tenir le 9 décembre et la décision devrait être prise courant janvier, estiment les syndicats. Les premières listes des postes supprimés devaient être affichées dans les établissements le 24 novembre. GIAT Industries a également été condamnée à payer au CCE, à la CFDT et à la CGT 3.000 euros et à la CFE-CGC 1.000 euros. "C'est une claque magistrale donnée au gouvernement, à la ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, et au pdg, Luc Vigneron, et cela conforte les salariés dans leur action", a affirmé la CGT. Pour la CFDT, "cette décision est très positive. Elle va permettre de mettre à profit le délai qui va s'écouler jusqu'à la date du 9 décembre pour poursuivre les négociations et approfondir les alternatives industrielles et sociales présentées par les organisations syndicales et les experts.
Poursuite des négociations sur les retraites complémentaires
Les partenaires sociaux ont poursuivi mardi 7 septembre leurs négociations sur la réforme du régime des retraites complémentaires au siège du MEDEF à Paris, une nouvelle réunion qui n'aura toutefois servi qu'à préciser un calendrier et à aboutir à un "diagnostic partagé" sur les besoins de financement des caisses. Le patronat et les syndicats espèrent conclure leur négociation visant à adapter les retraites complémentaires à la réforme du régime général votée l'été dernier, le 12 novembre au plus tard. Deux nouvelles rencontres sont d'ores et déjà fixées d'ici là pour les 27 octobre et 4 novembre. Les partenaires sociaux sont tombés d'accord pour faire le constat que les caisses de retraite des régimes complémentaires connaîtront des déficits importants à l'horizon 2020-2025 si des mesures financières ne sont pas prises. Tout le problème va consister à trouver un terrain d'entente sur les remèdes: les organisations syndicales souhaitent que le patronat mette la main à la poche, mais selon la CGT, "le MEDEF ne veut pas mettre un sou de plus dans les retraites complémentaires". (qui en aurai douté !) Les partenaires sociaux ont par ailleurs obtenu du gouvernement le projet de décret qu'ils réclamaient sur les carrières longues, c'est à dire la possibilité pour les salariés ayant commencé à travailler à 14, 15 ou 16 ans de partir à la retraite avant 60 ans. Ils espèrent boucler leurs discussions sur ce volet précis "le plus rapidement possible" pour permettre l'application de cette mesure entre le 1er janvier et avril 2004.
La menace d'un plan social se profile à Air Littoral
La menace d'un plan social se profile à travers les offres de reprises pour la compagnie aérienne régionale Air Littoral, placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Montpellier. Air Littoral, qui compte un millier de salariés et une flotte de 32 appareils, a déposé son bilan le 21 août, faute de pouvoir rembourser une dette publique de 67 millions d'euros. Dévoilés le 7 septembre lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, les propositions des deux candidats jugés comme les plus sérieux par les salariés prévoient 350 suppressions de postes, dont 200 licenciements secs, pour ne garder qu'une quinzaine d'avions. Pour les salariés, ressurgit le spectre du douloureux plan de restructuration de 2001, quand l'entreprise, affaiblie par le désengagement de Swissair combinée aux effets du 11 septembre, avait dû se séparer de 300 personnes et 7 appareils.
Alstom: les syndicats demandent un "moratoire" avant la restructuration
Le Comité de groupe européen d'Alstom a demandé un "moratoire" avant l'entrée en vigueur du plan de restructuration qui prévoit 7.000 suppressions d'emplois dont plus de 5.000 en Europe et que le PDG, Patrick Kron a confirmé lors de sa réunion le 7 septembre à Lyon. "Il faut suspendre les procédures en cours, nous voulons un moratoire pour présenter des propositions constructives lors de l'assemblée générale des actionnaires du 18 novembre", a déclaré Francine Blanche, coordinatrice (CGT) du Comité de groupe européen. Dans la matinée, M. Kron avait "confirmé" devant le Comité le plan de restructuration annoncé en mars, "tout en laissant une petite ouverture" aux "propositions de l'expertise" diligentée par les syndicats lors de leur précédente réunion à Gdansk (Pologne) en juin. Cette restructuration concerne plus de 5.000 salariés en Europe, dont 1.862 en France, 1.305 en Grande-Bretagne, 835 en Allemagne, 470 en Suisse, 301 en Pologne, 260 en Italie et 100 en Espagne, selon le document du Comité de groupe européen.
Les syndicats opposés à la privatisation d’Air France
La majorité des organisations syndicales ont réaffirmées son opposition à la privatisation de la compagnie. Par ailleurs la CFDT Air France estime que le délai de 2 ans prévu pour négocier un accord d’entreprise remplaçant les statuts et règlements actuels du personnel risque de provoquer une instabilité sociale dans la compagnie.
Air France/KLM: le CCE d'Air France se prononce contre l'accord
Le Comité central d'entreprise (CCE) d'Air France s'est prononcé le 9 septembre 2003 très majoritairement contre le projet de rapprochement Air France/KLM lors de sa réunion de "consultation". Seules la CFE-CGC et l'Unac ont approuvé le projet, alors que la quasi-unanimité des élus du CCE ont confirmé leur opposition à la privatisation de la compagnie nationale. Le vote sur "la dimension juridique et financière" du projet (privatisation) a recueilli "deux voix (CFE-CGC) contre 14 (CGT, CFDT, FO, Snmsac) et 3 abstentions (Snpl, Snpnc et Unac)". Le second, "sur le projet industriel et économique", a recueilli "trois voix (CFE-CGC et Unac), 0 contre, neuf abstentions (CFDT, FO, Snpl et Snpnc). La CGT, le Snmsac "n'ont pas participé au vote après avoir présenté une motion sur le droit d'alerte qui n'a pas été retenue". A l'issue de ce vote, le CCE a "décidé de s'octroyer jusqu'en avril 2004 les conseils d'un cabinet d'experts pour regarder de façon plus précise les différents aspects de ce projet", a annoncé la CFDT.
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