Le chômage atteint 9,6% en France
Le chômage en France a progressé de 0,5% en août par rapport au mois de juillet, totalisant 2.410.400 personnes (11.300 chômeurs supplémentaires), après une forte hausse en juin et une baisse en trompe-l'oeil en juillet. Sur un an, le nombre de chômeurs de catégorie 1 (immédiatement disponibles à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein), qui sert de baromètre officiel, a augmenté de 5,9%. Le chômage de catégorie 1+6 (prenant en compte les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures dans le mois) s'accroît également de 0,3% sur le mois et de 5,4% par rapport à août 2002. Après une progression sensible au premier trimestre 2003, le chômage avait marqué une pause en avril et mai, avant de repartir en forte hausse de 1,1% en juin. En juillet, il avait reculé de 0,2%, mais cette baisse était uniquement due à un changement de méthode de relance des Assedic, ayant entraîné une forte hausse de sorties pour absence au contrôle. Les entrées consécutives à un licenciement économique progressent de 1,1% et celles liées à une fin de mission d'intérim de 3,9%. Les licenciements autres que pour motif économique progressent également (+4,0%), corroborant une tendance à la hausse des licenciements pour motifs personnels observée par la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l'Emploi) depuis 1997, en lien avec le développement de nouvelles pratiques de gestion de l'emploi et des effectifs.
La croissance recule de 0,3% au 2e trimestre
Le Produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,3% au deuxième trimestre 2003 par rapport au premier trimestre, qui abaisse en revanche la croissance du 1er trimestre à +0,1% par rapport au quatrième de 2002, au lieu de +0,2%, ce qui donne un acquis de croissance de -0,1% à la fin du deuxième trimestre. Par ailleurs, l'Institut national de la statistique et des études économiques revoit en légère hausse la croissance de 2002, à +1,3% au lieu de +1,2% annoncé jusqu'ici. Cette hausse est due à une révision des deux premiers trimestres à +0,7% chacun au lieu de +0,6% chacun, assortie d'une baisse de 0,1 point de chacun des deux derniers trimestres: +0,2% au lieu de +0,3% pour le troisième, et -0,2% au lieu de -0,1% pour le quatrième. Les dépenses de consommation des ménages sont stables au deuxième trimestre (au lieu de -0,2% estimé en août). L'investissement des entreprises diminue de 0,2% (au lieu de -0,6%). L'investissement des ménages croît de 0,4% après 0,3% au premier trimestre (inchangé). L'investissement total est stable (au lieu de -0,2% estimé précédemment). Les exportations diminuent à nouveau, mais moins qu'au trimestre précédent (-0,6% après -2,2%), tandis que les importations croissent modérément (+0,2% après +0,1% au premier trimestre Au total, la demande intérieure contribue pour 0,1 point à la croissance du deuxième trimestre, les stocks pour -0,2 point et le commerce extérieur pour -0,2 point.
3% de plans sociaux supplémentaires en 2002 Selon une étude de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et statistiques du ministère de l’emploi), 1086 plans sociaux ont été signé en 2002, soit une hausse de 3% par rapport au 1053 plans sociaux de l’année précédente. Sur l’ensemble des licenciés économiques, seulement 39% des salariés étaient couverts par un plan social.
François Fillon veut créer un nouveau contrat de travail Ou de la souplesse encore de la souplesse
François Fillon a annoncé le 22 septembre qu'il préparait un "nouveau type de contrat de travail correspondant à une durée de projet" afin de rendre "plus fluide, plus ouvert et plus efficace" le marché de l'emploi. Devant les députés et sénateurs de l'UMP réunis pour leurs journées parlementaires à Nancy, le ministre des Affaires sociales a pointé le "paradoxe inacceptable" du marché de l'emploi. Afin de réduire ce décalage ente l'offre et la demande, il a a plaidé pour une actualisation du droit du travail dans deux directions: "assouplir certaines clauses relatives à l'embauche tout en sécurisant les droits des salariés, et définir de nouveaux types de contrat de travail correspondant à une durée de projet". Il n'a pas donné plus de précisions sur ce nouveau contrat de travail, qui pourrait susciter un nouveau tollé parmi les syndicats. Le ministre des Affaires sociales a annoncé deux autres initiatives pour réformer le marché de l'emploi. Il a plaidé pour "un rapprochement entre l'ANPE et l'Unedic pour garantir un accompagnement individualisé des chômeurs entièrement tourné vers le retour à l'emploi".
2.000 emplois supprimés en cinq ans à Alstom Sous les coups répétés des restructurations et de mesures d'externalisation, le site Alstom de Belfort a vu ses effectifs se réduire quasiment de moitié et passer de 8.000 au plus fort de son activité au début des années 80 à 4.700 aujourd'hui, dernier plan de restructuration compris. C'est plus précisément au cours des cinq dernières années, avec la perte sèche de 2.000 emplois, que le mouvement de dégraissage s'est intensifié au rythme régulier des plans de restructuration. A cela plusieurs raisons : d'abord la fusion catastrophique avec ABB qui s'est soldée par un fort recours à l'emprunt, mais aussi et surtout par l'abandon de la technologie Alstom au profit d'une technologie désastreuse, aux lourdes conséquences financières. Ensuite, le retrait d'Alstom dans la fabrication des turbines à gaz de grande puissance au profit de General Electric et des choix, ont contribué à précipiter le groupe vers la faillite et à opérer des ajustements sur la masse salariale. C'est ainsi qu'à Belfort en août 98, un plan social portant sur 289 emplois à peine achevé, la direction de la division transport annonce une nouvelle compression d'effectifs de l'ordre de 222 emplois. Deux ans plus tard, la division turbo-machines fait l'objet d'un plan drastique portant sur 788 emplois. Celui-ci sera progressivement revu à la baisse et passera au final à la suppression de 600 postes. En Octobre 2002 : GEEPE, ancienne filiale d'Alstom supprime 292 emplois. En Mai 2003 : nouvelle coupe sombre dans le secteur de l'énergie à hauteur de 500 postes auxquels s'ajoute une centaine d'emplois dans les services. A ces pertes sèches s'ajoutent les mesures d'externalisation, dont l'ampleur est aujourd'hui difficile à évaluer, et l'effet direct sur la sous-traitance. Selon les chiffres communiqués par les pouvoirs publics, un emploi perdu au sein d'Alstom entraînerait la perte d'un emploi supplémentaire dans le tissu économique belfortain. Aujourd'hui à Belfort, la division transport, qui a subi depuis le début des années 90 quatre plans sociaux, compte 700 salariés (1.400 au plus fort de son activité). Le secteur de l'énergie (Turbo Machines et Machines électriques) qui employait 2.500 personnes à la fin des années 90 abrite aujourd'hui 1.100 personnes (600 si l'on considère que le projet de restructuration présenté en mai dernier sera mené à son terme).
L'avant-dernière mine de charbon française va fermer L'une des deux dernières mines de charbon encore exploitée en France, celle de Merlebach, en Moselle, cessera définitivement son activité. Le dernier puits, celui de La Houve, à Creutzwald, également en Moselle, sera fermé au premier trimestre 2004, mettant un point final à l'histoire du charbon en France après la fermeture des Houillères du Nord-Pas-de-Calais, en 1990, et celle des Houillères du Centre-Midi, en 2003. En Lorraine, où la houille est exploitée depuis 1856, les HBL, filiale du groupe public Charbonnages de France, emploient encore près de 4.000 personnes, dont près de 1.500 mineurs, tandis que la production s'est élevée en 2002 à 1,5 millions de tonnes. Les effectifs descendront en dessous de 3.500 personnes avant la fin de l'année. Ils avaient atteint 45.000 agents dans les années cinquante, quand les mineurs de Lorraine extrayaient chaque année 15 millions de tonnes. Les aspects sociaux liés à la fin d'activité ont été réglés au niveau national en 1994 par le "Pacte charbonnier", qui autorise, pour tout le personnel minier atteignant 45 ans et 25 ans d'ancienneté, un départ avec 80% du salaire jusqu'à l'âge de la retraite. Le pacte a été signé en 1995 par toutes les organisations syndicales, à l'exception de la CGT, qui a toujours refusé la fermeture anticipée des mines.
Eramet: 2000 emplois supprimés
Le groupe métallurgique français Eramet a engagé la restructuration de ses branches manganèse et alliages (aciers spéciaux), qui va se traduire par la suppression de plus de 2000 emplois en 2003-04, dont un millier en France.
Eramet va faire le ménage dans sa branche alliages, qui va ainsi perdre 750 postes de travail équivalent temps plein, avec 400 licenciements économiques, sur un effectif total de 4.100 salariés. La chute est plus accentuée encore sur le marché des turbines à gaz. Eramet a ainsi été poussé à accélérer la mise en oeuvre du plan industriel d'intégration de ses deux entités Aubert et Duval et Fortech et Tecphy, qui était déjà prévu depuis leur rapprochement il y a deux ans. La rationalisation des sites industriels débouchera sur la création de quatre pôles spécialisés : élaboration, forgeage, laminage et matriçage et la concentration sur un seul site pilote des fonctions de soutien. Trois sites ont été choisis: Pamiers (matriçage aciers, titane, superalliages), Issoire (matriçage aluminium) et les Ancizes (élaboration, forgeage, laminage). La restructuration de l'appareil industriel du groupe a été entamée avec l'annonce le 5 septembre de la fermeture à la fin de l'année de l'usine de ferro-manganèse Comilog de Boulogne-sur-Mer. 351 salariés sont concernés par cette cessation d'activité. Hors de France, le groupe va supprimer dans la chimie une centaine d'emplois en Norvège, une centaine d'autres aux Etats-Unis et fermer une usine en Chine, employant 800 salariés, dont les activités seront transférées dans un autre site chinois du groupe.
Eramet : plan social portant sur 750 suppressions de postes
Nouvelle restructuration chez Eramet, qui envisage de supprimer jusqu'à 750 postes dans sa filiale Aubert et Duval Holding sur un total de 4.100 employés. "La restructuration envisagée pour l'ensemble des sept sites de la société impliquerait environ 400 licenciements économiques", explique-t-on au siège du groupe français. Adh est spécialisée dans les aciers spéciaux. Au total, "750 postes équivalent temps plein" seront touchés mais "aucun site ne sera fermé".
SNCF: rejet unanime du plan d'économies en comité d'entreprise
Les sept fédérations de cheminots ont rejeté mercredi au comité central d'entreprise de la SNCF le plan d'économies "Starter" présenté par le président Louis Gallois, comportant une diminution d'effectif supplémentaire de 1.350 postes, soit 3.280 en moins sur l'année 2003, a-t-on appris de sources syndicales. Dévoilé en partie le 9 septembre devant la presse par M. Gallois, ce plan de "100 millions" d'euros d'économie, prévoyant une réduction supplémentaire de "1.350" emplois sur le budget 2003, a pour but de "compenser l'impact financier des grèves", chiffré par M. Gallois "à 250 millions d'euros". Rejeté par la quasi-totalité des syndicats, ce plan est intervenu dans un contexte de défiance après une "cascade de sanctions" prononcées contre les grévistes et alors que le ministre des Transports Gilles de Robien, a renvoyé les syndicats vers la direction sur ce dossier, lors d'une "table-ronde" du 9 septembre. La CGT-Cheminots avait dénoncé mardi le "retour en force de vieilles recettes trop connues par le passé qui consistent à réduire obligatoirement les coûts. "Ce sont, entre autres, les suppressions massives d'emplois (4.250 de septembre à décembre 2003, soit l'équivalent d'une région SNCF entière comme celle de Rennes), une augmentation de la productivité guidée par le résultat sans pour cela se soucier de son efficience, des réductions d'achats, des reports d'investissements, la recherche de seuls créneaux rémunérateurs", estime-t-elle.
Giat: la DGA a présenté une proposition de 700 reclassements
A la veille d'un nouveau comité central d'entreprise de Giat Industries, la Direction générale l'armement (DGA) a présenté une proposition de reclassement de 700 salariés du groupe au sein du ministère de la Défense, a fait savoir le 16 septembre la CFDT. Le projet de restructuration "GIAT 2006" prévoit la suppression de 3.750 emplois d'ici juin 2006 au sein de trois sites du groupe, ceux de Toulouse (Haute-Garonne), de Tarbes (Hautes-Pyrénées) et de Roanne (Loire). Les syndicats ont toujours affirmé qu'il est possible de réduire ce chiffre. Mais la proposition de la DGA n'offre que "200 postes dans les départements et départements limitrophes des sites du groupe public d'armement et correspondant aux métiers des salariés" du groupe, a déploré la CFDT. "L'ensemble des organisations syndicales a de nouveau exigé que la ministre de la Défense organise une réunion avec tous les acteurs sur les sujets industriels et sociaux", souligne le syndicat. La CFDT appelle pour jeudi "à l'action des personnels en intersyndicale, pour dire 'non à ce plan de destruction d'emplois' et 'oui à l'ouverture de véritables négociations et de recherche de solutions". Des manifestations sont prévues sur tous les sites du groupe. De plus, le syndicat précise que "les élus engageront une procédure juridique par l'entremise du secrétaire du CCE" afin de "ramener directions et tutelles à négocier sur d'autres bases".
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