Belgique : Les syndicats fustigent le coup de bluff de Ryanair

                                              

Les organisations syndicales ont réagi le 24 août 2007 à la rencontre entre la direction de l'aéroport de Charleroi et celle de Ryanair, le 23 août à Dublin, et au compte-rendu qui en a été fait par l'administrateur délégué de l'aéroport.

Pour le Setca, évoquant l'accord de principe intervenu sur les règles à respecter en cas de risque de conflit, "il est à remarquer que cet accord a été possible sur base des relations sociales constructives qui existent avec la direction du BSCA et non sous les injonctions de M. O'Leary". De son côté, la CNE estime que "si Ryanair avait décidé de quitter Charleroi, nous aurions trouvé sans problème des candidats à sa succession et les emplois actuels n'auraient pas été mis en péril". Le syndicat chrétien note que "dès le lendemain de leur annonce, Jetair annonçait son intention de reprendre toutes les lignes de Ryanair en cas de départ. Depuis, Thomas Cook a fait de même", a réagi la CNE.

Celle-ci rappelle aussi "son intransigeance quant au refus d'une quelconque limitation du droit de grève sur l'aéroport". Le syndicat souligne que "les grèves sont rarissimes sur l'aéroport: au delà de la grève ponctuelle de juin et des mouvements dus au pacte des générations, il n'y a plus eu d'arrêt de travail chez BSCA depuis plus de 4 ans",. Pour la CNE, l'annonce de la suspension des réservations par Ryanair était "un grand coup de bluff et de recherche publicitaire".

 

Allemagne: le syndicat des conducteurs de trains refuse la négociation

 

Le syndicat allemand des conducteurs de trains (GDL) a rejeté le 3 août 2007 une proposition de négociation de la direction de la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn (DB) qui affirmait être prête à leur faire une offre salariale améliorée.

La proposition de rencontre faite par le patron de la DB ne faisait pas mention d'une meilleure offre salariale, et une telle rencontre "n'offre donc pas de perspective de succès", a affirmé le syndicat.

Le directeur de la DB avait affirmé 3 août dans une interview au Spiegel que la DB était prête à relever son offre salariale afin d'éviter une possible grève.

La compagnie avait prévu de négocier dimanche avec GDL et les deux autres syndicats de branche, Transnet et GDBA. Ces deux derniers syndicats avaient déjà accepté l'offre précédente d'une hausse des salaires de 4,5% sur 19 mois, assortie d'une prime de 600 euros.

La nouvelle proposition de la DB avait pour but d'éviter une grève massive, préconisée depuis plusieurs semaines par le patron de GDL, Manfred Schell, qui veut obtenir de meilleures conditions salariales que ses confrères des autres syndicats.

Il a déclaré le 3 août à la chaîne de télévision ZDF maintenir sa demande pour que les conducteurs "obtiennent 2.500 euros brut par mois, soit 31% de salaire en plus".

Un vote de la base pour décider d'un recours ou non à la grève est actuellement en cours. En cas de vote positif, les grèves pourraient débuter dès le 8 août.

 

Italie: accord entre le gouvernement et les syndicats sur les retraites

 

Le chef du gouvernement italien a obtenu l'accord des syndicats le 21 juillet 2007 pour sa réforme des retraites, qui fera passer l'âge légal de départ à 58 ans en 2008, puis à 60 ans en 2011.

Le nouveau plan, que Romano Prodi espère adopter dès le 21 juillet en Conseil des ministres, prévoit un relèvement moins brutal et plus progressif de l'âge de départ à la retraite par rapport à une précédente réforme du gouvernement Berlusconi.

L'accord intervient après 2 mois de négociations pendant lesquelles Romano Prodi a dû jouer une difficile partie d'équilibriste entre les syndicats, les ailes radicale et réformiste de sa coalition et la Commission européenne, inquiète d'un relâchement des efforts dans la réduction du déficit public.

Alors que la précédente réforme prévoyait un passage de 57 à 60 ans dès 2008, le plan de Romano Prodi fixe à 58 ans, dont 35 de cotisations, l'âge de départ au 1er janvier 2008.

A partir de 2009, il faudrait réunir 95 années en additionnant l'âge et les cotisations pour partir à la retraite, avec un âge minimum de 59 ans.

Ce chiffre passerait à 96 en 2011 (60 ans+36 de cotisations ou 61 ans+35 etc), puis à 97 en 2013. L'accord ne concernera pas les 1,4 million de personnes ayant un emploi considéré comme pénible.

Le secrétaire général de la CGIL, premier syndicat italien, a salué un "travail fructueux" et indiqué qu'il avait signé l'accord pour "prendre acte" des avancées obtenues mais qu'il se réservait jusqu'au 23 juillet pour donner un feu vert définitif.

L'Italie est aujourd'hui le plus vieux pays d'Europe, selon le rapport 2006 de l'Institut national de la statistique (Istat), avec 141 personnes de plus de 65 ans pour 100 personnes de moins de 18 ans, à la deuxième place mondiale derrière le Japon (154 pour 100).

 

Le coup de frein des syndicats du Canada et de la Colombie

 

Des syndicats colombiens et canadiens s'opposent aux négociations commerciales annoncées entre le Canada, la Colombie et le Pérou. Ces négociations ont pour but de favoriser la libre circulation des marchandises et des investissements entre les trois pays.

Selon les syndicats, les négociations cherchent à « faire passer les droits des investisseurs avant les droits humains, sociaux, économiques, culturels et syndicaux ».

Le Congrès du travail du Canada et la Central Unitaride Trabajadores de Colombia affirment qu'en Colombie, un nombre plus grand de dirigeants et de militants syndicaux ont été assassinés que dans toutes les Amériques. Plus de 8000 syndicalistes auraient également subi des menaces, détentions arbitraires, enlèvements, tortures et disparitions.

Les deux organisations syndicales réclament qu'aucune négociation ne soit entreprise tant que la Colombie n'aura pas complètement rompu tous ses rapports avec des organisations paramilitaires et des réseaux criminels internationaux. Ils exigent également qu'on accorde aux syndicats et aux syndicalistes une « protection significative et adéquate »et qu'on rende les lois conformes aux normes du travail adoptées par l'Organisation internationale du travail.

Les deux organisations exigent aussi que toute négociation entre le Canada et la Colombie soit précédée d'évaluations des impacts sur les travailleurs et l'économie.

 

Les cheminots allemands en grève

 

Depuis lundi 2 juillet, la Deutsche Bahn, la société allemande de chemin de fer , est touchée par un important mouvement social. Les syndicats Transnet et GDBA ont appelé les salariés à participer à des arrêts de travail temporaires après l'échec des négociations salariales, dimanche 1er juillet. Les conducteurs de trains, qui réclament une convention collective spécifique, se sont joints au mouvement, mardi 3 juillet.

Depuis le 18 juin, les syndicats et la direction tentent de négocier un nouvel accord tarifaire pour les 134 000 employés de l'entreprise. Les représentants des salariés réclament une augmentation salariale de 7 % tandis que l'entreprise propose 2 % pour les 2 années à venir et une prime unique de 300 euros.

En Allemagne, les salariés ont la possibilité de faire grève uniquement dans le cadre de négociations tarifaires et lorsque l'accord salarial arrive à expiration, ce qui est le cas dans ce conflit. Généralement, les syndicats commencent par des "grèves d'avertissement", c'est-à-dire des arrêts de travail temporaires. La plupart du temps, ces actions ouvrent la voie au compromis.

Dans le cas contraire, les syndicats peuvent lancer une grève dure après une consultation de la base mais ces mouvements sont rares : la dernière grande grève dans les chemins de fer allemands remonte à 1992.

 

Italie: blocage sur la réforme des retraites malgré les concessions

 

Le gouvernement italien était enlisé le 28 juin 2007 dans les négociations sur la réforme des retraites avec les syndicats auxquels il a pourtant accordé des concessions financières.

Les discussions avec les syndicats sur le relèvement graduel de l'âge de la retraite devraient reprendre la semaine prochaine.

M. Prodi s'est engagé à supprimer la principale mesure votée par le précédent gouvernement de Silvio Berlusconi qui prévoit de relever l'âge minimum de départ en retraite de 57 à 60 ans à compter du 1er  janvier 2008, avec 35 années de cotisation.

Le gouvernement veut substituer à cette disposition jugée injuste et trop brutale, un relèvement graduel de l'âge de la retraite et du nombre d'années de cotisation, en introduisant des incitations financières à rester actif plus longtemps.

Mais il se heurte au refus de l'aile gauche de sa majorité qui exige l'abolition de ce mécanisme et s'oppose à toute mesure de substitution. La principale confédération syndicale du pays, la CGIL (gauche) est sur la même ligne et a demandé au gouvernement de lui soumettre rapidement de nouvelles propositions.

M. Prodi a donné son feu vert à une augmentation des petites retraites, qui pourrait coûter 900 millions cette année et 1,3 milliard en 2008 et a accordé 700 millions d'euros d'aide aux travailleurs précaires.

Pour financer ces mesures, le gouvernement va piocher dans la "cagnotte fiscale" constituée par l'amélioration des rentrées d'impôts.

Mais il va aussi devoir relâcher ses efforts sur l'assainissement des finances publiques en portant le déficit public à 2,5% cette année, contre 2,3% dans sa précédente prévision, et 2,2% l'an prochain, au lieu de 2%.

Bruxelles contre la liberté de redistribuer les fruits de la croissance par pays. "L'Italie doit se rappeler qu'elle est responsable devant toute la zone euro et qu'elle ne peut décider comme elle le veut de la distribution des fruits de la croissance", a déjà souligné le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker.

 

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