Camif : 509 suppressions de
postes
Le groupe Camif, basé à Niort et dont l'activité principale est la
vente par correspondance, a annoncé le 28 août lors d'un comité d'entreprise
509 suppressions de postes, dans le cadre d'un plan de redressement, selon
les syndicats Force Ouvrière et CGT.
"La plus grosse masse (des départs) commencera en décembre", a
indiqué Jocelyne Baussant, déléguée centrale du syndicat.
Les chiffres, qui confirment les craintes des syndicats, se divisent
entre Camif Particuliers (vente à distance et magasins), la plus touchée
avec 365 postes supprimés (sur 753 salariés), et Camif SA, la société de
tête du groupe, où 144 postes disparaîtront selon les syndicats.
Rien qu'à Niort, il y aurait 474 suppressions d'emplois sur 1.096
salariés, soulignent les syndicats.
"Pour Camif Particuliers, les suppressions d'emplois s'étaleraient
pour la très grande majorité de décembre jusqu'en mars", "et pour Camif SA:
il y en aura 121 en décembre, puis le reste étalé jusqu'à fin 2009".
Pour Geneviève Paillaud, déléguée CGT, "la direction agit
aujourd'hui dans l'urgence pour licencier un maximum de gens afin de
diminuer les charges, mais ce plan n'est qu'un plan intermédiaire, en
attente d'un autre plus élaboré".
"On va supprimer des postes dans des magasins mais aucun ne va
fermer, or, dans le plan, la direction pose la question de leur
rentabilité", a-t-elle souligné.
Il s'agit du quatrième plan social en huit ans, a dit la
syndicaliste, soulignant que le groupe compte 1.369 salariés contre 2.200 en
2000.
Les syndicats pointent les difficultés financières de Camif
Particuliers, dont l'actionnaire majoritaire, Osiris Partners, détient 66%
du capital, Camif SA Coopérative en conservant 34%.
La Camif, fondée en 1947 par la mutuelle des instituteurs Maif basée
à Niort, connaît des difficultés économiques depuis plusieurs années. Camif
Particuliers vient de procéder à une augmentation de capital de six millions
d'euros.
Hausse
de 0,1% du nombre de demandeurs d'emploi en juillet
Le nombre de demandeurs d'un
emploi à plein temps et à durée indéterminée a augmenté de 0,1% au mois de
juillet en France soit 1.908.300 personnes, selon les données détaillées
communiquées par le ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi.
Le nombre de demandeurs
d'emploi des catégories 1 à 6, la définition la plus proche de la notion de
chômeur retenue par le BIT et Eurostat, l'organisme européen en charge des
statistiques, a quant à lui augmenté de 0,7% en juillet pour s'établir à
2.361.500 personnes
L'Unedic estime que le
ralentissement de la croissance attendu en 2008 réduira le nombre des
créations d'emplois en France, à un peu moins de 120.000, même si le chômage
continuera de baisser grâce à l'évolution démographique.
Publiées au début de l'été,
les prévisions de l'Insee comme de l'Unedic ne prennent toutefois pas en
compte la contraction inattendue de l'activité au deuxième trimestre en
France (recul de 0,3% du PIB) la destruction de 12.000 emplois salariés
marchands sur la même période, annoncées le 14 août.
Les syndicats de La Poste veulent mobiliser contre la "privatisation"
Les syndicats de La Poste veulent mobiliser dès la rentrée contre le
changement de statut de l'entreprise publique, dans lequel ils voient une
"privatisation", synonyme à leurs yeux d'une dégradation du service aux
usagers et de l'emploi des postiers.
La direction de La Poste doit présenter en septembre son "projet de
changement de statut" visant à transformer l'établissement en société
anonyme dès 2009, avant une ouverture de capital de 10 à 20%.
Pour les syndicats, il s'agit de "privatisation": "le changement de
statut puis la mise en bourse sont toujours une étape vers la
privatisation", selon la CGT.
Cinq syndicats (CGT, Sud, CFDT, FO et la CFTC), représentant près de
95% du personnel, ont convenu d'organiser une "journée d'action nationale" à
la rentrée. Pour sa part, FO a réclamé au gouvernement un référendum sur le
sujet.
Leur première crainte concerne les menaces qui pèsent selon eux sur
l'emploi des 280.000 postiers, dont 60% de fonctionnaires, les autres
relevant du droit privé.
"La Poste est le premier employeur public et la question de l'emploi
est posée. Privatisation est malheureusement toujours synonyme de
suppressions d'emploi, on l'a vu à France Télécom", souligne la CGT.
"Nous voulons obtenir des garanties, notamment sur le maintien du
statut des fonctionnaires et pour les contractuels", explique la CFDT, pour
lequel le degré de la mobilisation sera "primordial".
"Prétendre que des actionnaires accepteraient de rogner sur leurs
dividendes pour financer le service public est une hypocrisie ou une
naïveté", affirme FO.
Le contrat de service public signé en juillet par La Poste et l'Etat
n'a pas rassuré les syndicats et représente au contraire pour certains un
"désengagement" financier de l'Etat.
Selon la CGT, "on compte 5.100 agences et relais pour 11.860 bureaux
de poste alors qu'on avait 17.000 bureaux en 2002". Une tendance qui "va
s'accélérer avec la privatisation", estime Sud-PTT.
Le projet "signe la réduction du service public pour les usagers
déjà en cours: on a vu ces dernières années des services gratuits devenus
payants", selon Sud-PTT.
Le suivi du courrier en cas de changement d'adresse "coûtait 16
euros pour un an et aujourd'hui, les postiers sont poussés à vendre un pack
accompagné de cinq enveloppes pré-affranchies pour 50 euros par an!",
s'indigne le responsable syndical de Sud-PTT, pour lequel "ce type
d'augmentations masquées risquent de se multiplier".
Un point sur lequel la CFDT est plus mesurée: "à partir du moment où
la concurrence existe et où on n'a pas réussi à l'empêcher, il y a
concurrence sur les prix et on peut pas tout faire gratuit".
L'Insee
livre "une photographie du marché du travail" en 2007
Un temps de travail réel supérieur à 35 heures, des entreprises qui
recrutent peu les quinquagénaires, des femmes plus exposées au chômage et au
temps partiel: l'Insee a livré le 6 août "une photographie du marché du
travail en 2007" en France métropolitaine.
L'Institut national de l'économie et de la statistique s'appuie sur
les résultats de son enquête Emploi qui permet de cerner la réalité au plus
près du terrain, auprès d'un vaste échantillon de 72.000 personnes de 15 ans
ou plus.
L'enquête montre que, si le chômage a diminué l'an dernier, cela n'a
pas permis d'enrayer deux tendances lourdes du marché du travail. D'une
part, la hausse progressive des formes précaires d'emploi, comme l'intérim,
les stages, les CDD ou les contrats aidés qui représentent 12% de l'emploi
(11,1% en 2004). D'autre part, l'importance du temps partiel, qui concerne
17,2% des salariés dont un tiers voudraient travailler plus.
L'Insee nous apprend aussi que lorsqu'elles sont à temps complet,
les personnes déclarent 41 heures en moyenne pour une semaine normalement
travaillée, 23 heures en moyenne pour les temps partiel.
Selon l'enquête, "les entreprises recrutent peu de salariés ayant
dépassé la cinquantaine" et "rester plus d'un an au chômage est le lot des
actifs les plus âgés, qu'ils soient hommes ou femmes".
En 2007, 60,5% des chômeurs ayant au moins 50 ans recherchaient un
emploi depuis plus d'un an et 38,3% depuis plus de deux ans, contre
respectivement 40% et 21% chez les 25-49 ans. A tous les âges, il y a plus
de chômeuses que de chômeurs (8,5% contre 7,4%) et les ouvriers connaissent
un taux de chômage trois fois plus élevé que les cadres (3,3%).
"Avec un taux de chômage de 5,2%, ce sont les diplômés du supérieur
court (DUT, BTS, etc.) qui sont les moins touchés", note l'Insee, "les
diplômes des écoles paramédicales ou sociales restent de bons atouts" aussi.
Le temps partiel est très répandu parmi les femmes, qui occupent 82%
de ces emplois. Une sur trois est à temps partiel.
Au total, sur dix personnes âgées de 15 ans ou plus, près de six
sont sur le marché du travail, mais seulement cinq occupent un emploi,
tandis que les quatre autres prolongent leurs études, élèvent leurs enfants,
sont en retraite, etc., selon les données 2007.
La France comptait encore 2,2 millions de chômeurs en 2007 au sens
du Bureau international du Travail (BIT), pour 25,6 millions d'actifs, selon
l'Insee.
Le gouvernement, dans le même temps, n'a pas revu son objectif pour
2012, prochaine échéance présidentielle, parlant toujours d'atteindre 5% de
chômage à cette date, alors que le taux trimestriel est de 7,2% au 1er
trimestre 2008.
Le taux de chômage en France en moyenne annuelle est supérieur à la
barre des 8% depuis 1984, sauf en 2001 et 2002, selon la nouvelle méthode de
calcul.
Nestlé/Perrier: 7e jour de grève contre le licenciement d'un élu du CE
La grève du personnel de la source Perrier (groupe Nestlé) se
poursuivait le 4 août à l'usine de Vergèze (Gard) pour la 7ème
journée consécutive pour protester contre le licenciement, autorisé par le
ministère du Travail, d'un élu du comité d'entreprise.
Dans la matinée, une délégation de salariés de la source Perrier a
été reçue à la préfecture du Gard, à Nîmes, et a déposé une pétition signée
par quelque 1700 personnes s'opposant au licenciement. Elle a aussi demandé
à la préfecture de transmettre une lettre au ministre du Travail Xavier
Bertrand.
Dans ce courrier, les syndicats CGT, CFDT et FO demandent au
ministre "de réviser" son autorisation de licenciement du trésorier du CE,
autorisation motivée par le "trouble objectif caractérisé" qu'aurait
provoqué dans l'entreprise son altercation, en dehors de l'usine, avec un
agent de maîtrise. "Il est permis de penser que l'information que vous avez
reçue est incomplète ou ne reflète pas la réalité", estiment les syndicats.
Durant les jours qui ont suivi l'altercation intervenue en octobre 2007,
"les lignes d'embouteillage ont produit comme à l'habitude, sans qu'il n'y
ait aucun trouble dans le fonctionnement de l'entreprise".
Pour étayer cette affirmation, les syndicats ont recueilli quelque
200 témoignages de salariés. Ils comptent les présenter le 5 août, lors
d'une audience du Tribunal administratif de Nîmes qu'ils ont saisi afin
d'obtenir la suspension de la mesure de licenciement.
Le licenciement, rappellent encore les syndicats, n'avait dans un
premier temps pas été autorisé par l'Inspection du travail, pour qui le lien
entre l'agression et l'activité professionnelle de la victime invoqué par
l'entreprise pour justifier le licenciement pour faute grave n'était pas
établi.
Hausse des
cotisations retraite : grogne des syndicats
Pour avoir annoncé, sans attendre l'aval des partenaires sociaux,
une hausse des cotisations vieillesse de 0,3 point en 2009, puis 0,4 point
en 2010 et 0,3 point en 2011 et une baisse des cotisations chômage, le
gouvernement essuie les reproches des syndicats.
La CFDT, pour sa part, a jugé toute décision "prématurée", prise qui
plus est "au mépris du dialogue social" et "alors que la France est en
vacances". Elle s'est aussi opposée "fermement au siphonage des excédents de
la branche famille au profit de la branche vieillesse".
La CGT et FO ont rappelé que le niveau des cotisations chômage (6,4%
actuellement) était du ressort de la négociation entre le patronat et les
syndicats gérant l'assurance chômage (Unedic). La CGT ajoute que le
gouvernement franchit "un nouveau pas sur les prérogatives des organisations
syndicales".
La CGPME "regrette qu'un débat ne puisse, pour cause de trêve
estivale, s'engager sur un sujet qui aurait mérité, pour le moins, un
échange avec les partenaires sociaux". Elle rappelle aussi "son opposition à
l'étatisation rampante du système d'assurance-chômage".
Le Medef a trouvé hier, mardi 29 juillet, "préjudiciable"
l'orientation donnée par le gouvernement pour équilibrer les comptes de la
sécurité sociale, prônant une "autre voie" que la hausse des prélèvements
obligatoires. "Pour pérenniser notre système de retraites, outre
l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans en 2012, la seule solution
viable et connue de chacun est le relèvement de l'âge légal de départ à la
retraite. "Quant à l'assurance maladie, seule une réforme majeure de
l'hôpital peut permettre de gagner et en qualité et en productivité",
ajoute-t-il.
Seule la présidente de l'assurance vieillesse, Danièle Karniewicz
(CGC) ose approuver "la bonne décision" du gouvernement. Mais elle ajoute
que cela ne sera pas "suffisant pour garantir la pérennité du système de
retraite".
|