11ème Congrès de la CES (confédération européenne des syndicats)
La Confédération européenne des syndicats a ouvert le 21 mai son 11ème congrès à Séville en Espagne sous le signe de "l'offensive" pour "faire de l'Europe sociale une réalité". 4 après le congrès à Prague et 2 ans après le double "non" français et néerlandais au Traité constitutionnel européen qu'elle soutenait, la CES veut ouvrir une nouvelle page de son combat. Son secrétaire général, le Britannique John Monks, a appelé les 700 congressistes "à passer à l'offensive" pour "faire de l'Europe sociale une réalité". Il a fustigé "l'orthodoxie" de la Commission européenne qu'il accusait de "mettre un frein aux progrès sociaux et environnementaux" afin de concurrencer des pays moins chers. Or, "la clé de la réussite économique n'est pas la déréglementation", selon M. Monks, mais "un partenariat social fructueux, les négociations collectives et des syndicats forts". Création d'un "marché du travail européen", augmentations des salaires, régulation des fonds d'investissement, égalité hommes - femmes.
Les années passées ont été consacrées à "combattre les mesures néo-libérales, comme la directive Bolkestein sur les services, a expliqué M. Monks, dont le rapport d'activité a été adopté à l'unanimité. Les syndicats européens veulent aujourd'hui rebondir et peser sur les enjeux européens à venir. Leur premier défi sera d'enrayer l'effritement des forces syndicales. Le taux de syndicalisation européen a chuté, de 50% en 1970 à 30% aujourd'hui, notamment du fait des suppressions d'emploi dans les industries traditionnelles (sidérurgie, mines, textile), anciennes places fortes syndicales. La CES veut tendre la main aux jeunes, aux femmes et aux employés des services, des populations que les syndicats peinent à organiser. Elle veut aussi se faire entendre pour encadrer le "marché du travail européen" prévu dans l'agenda social de la Commission européenne pour 2005-2010. La CES souhaite que l'ensemble des travailleurs de l'Union européenne y trouve un socle de protections communes.
En Belgique les syndicats de la Poste appellent à la grève le vendredi 25 mai
Le front commun syndical de La Poste appelle tous les membres du personnel à la grève le vendredi 25 mai, a indiqué Lieve Vanoverbeke (CSC-Transcom). Le personnel est mécontent de la politique de recrutement de l'entreprise, des mutations lointaines imposées à certaines personnes et de la réorganisation de l'entreprise. Des tracts appelant à la grève ont été distribués le 16 mai 2007 dans tous les bureaux de poste. "Le mécontentement est profond. On attend d'eux qu'ils soient flexibles, ce qui augmente le stress et la charge de travail", dit Mme Vanoverbeke. Le 23 mai, les syndicats et la direction se retrouveront à la table de négociations. "S'il n'y a pas de réponses ou des solutions à nos interrogations, il n'y aura pas d'autre issue. Il y aura une grève nationale de 24 heures le 25 mai", affirme Mme Vanoverbeke.
Les syndicats de Nokia Siemens Networks en colère
Nokia Siemens Networks a annoncé le 4 Mai 2007 la suppression de 9.000 emplois dans le monde sur un total de 60.000 d'ici le tournant 2010-2011. Les syndicats allemands et finlandais ont vivement réagi à cette décision. En Finlande, où 1.700 postes sur 10.000 vont disparaître, entre un et deux milliers d'employés ont spontanément débrayé au siège de Nokia Siemens Networks à Espoo, près d'Helsinki. Ils devraient reprendre le travail lundi. Le syndicat finlandais de cadres YTN a dénoncé une décision "injuste". En Allemagne, où 3.000 emplois sur 13.000 vont être supprimés, "c'est la colère et l'indignation qui l'emporte", selon IG Metall. "Le plan de suppressions d'emplois, s'il est bien appliqué en l'état, représenterait la perte de quasiment un emploi sur quatre en Allemagne", a souligné le syndicat dans un communiqué. IG Metall a averti qu'il ferait tout pour faire respecter l'accord signé à l'été 2006 au moment du lancement de l'entreprise et qui exclut tout licenciement sec en Allemagne d'ici septembre 2009.
Allemagne: forte mobilisation dans le cadre des négociations salariales
Environ 70.000 grévistes se sont mobilisés mercredi pour la journée d'action la plus importante jusqu'ici dans le cadre des dures négociations salariales dans les secteurs de la métallurgie, l'automobile et l'électrotechnique. La mobilisation était très forte notamment dans l'Etat de Bade Wurtemberg. Le mouvement devrait se durcir jeudi, avec plus de 100.000 manifestants attendus un peu partout en Allemagne, au moment où doit s'ouvrir le cinquième round des négociations paritaires, lequel pourrait s'avérer décisif. Le syndicat réclame des revalorisations salariales de 6,5% pour les 3,4 millions de salariés du secteur après plusieurs années de modération salariale. Il estime que les sacrifices des salariés ont largement contribué à tirer les bénéfices des entreprises ces dernières années. Et il demande une meilleure répartition des fruits de la croissance alors que les signaux conjoncturels passent tous progressivement au vert dans le pays. Le gouvernement allemand a relevé récemment en forte hausse sa prévision de croissance à 2,3% cette année. Un gouffre sépare toujours le syndicat du patronat qui propose une revalorisation de 2,5% seulement, plus une prime conjoncturelle de 0,5%.
Ouverture du 23eme Congrès du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie* (Québec)
C’est sur le thème Revendiquons des emplois de qualité que s’ouvre le 23e Congrès du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie lundi 30 avril à Sherbrooke. Quelque cent délégué-es sont inscrits à ce congrès qui se terminera le mercredi 2 mai. Ce congrès s’ouvre dans une conjoncture économique tout simplement désastreuse. L’économie régionale est en mutation et les emplois, notamment les emplois manufacturiers, sont à la dérive. S’il est vrai que l’Estrie est frappée durement par la perte d’emplois, c’est le Québec en entier qui est secoué par la crise manufacturière avec la perte de près de 50 000 emplois en une seule année. Pour la CSN, la protection et le développement de l’emploi est une priorité. “Nous accentuerons les pressions à tous les paliers de gouvernement pour que des mesures appropriées soient mises en place afin de favoriser et de soutenir des actions concertées de tous les intervenants de ce secteur pour redresser la situation. Déjà, lors d’une réunion récente du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre, les représentants des différents organismes ont démontré leur volonté d’agir en ce sens. Je me réjouis de cette ouverture », de déclarer la présidente de la CSN”. En trois ans, l’Estrie a pour sa part perdu 11 000 emplois manufacturiers de qualité au détriment d’une croissance des emplois dans le commerce de détail. De plus, de 2005 à 2006, le taux de chômage s’est accru dans la région, alors qu’il diminuait dans l’ensemble du Québec. Soutenir le développement économique régional, revendiquer pour les jeunes, lutter contre la pauvreté et renforcer la vie syndicale nous apparaît autant d’enjeux qui détermineront le menu des défis que nous aurons à relever au cours des trois prochaines années, a déclaré le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie. Pour ce faire, il est plus que temps que le gouvernement du Québec élabore, entre autres, une véritable politique d’adaptation et de reconversion industrielle et qu’il donne aux régions les moyens d’élaborer et de soutenir des stratégies de développement économique qui tiennent également compte de la concurrence internationale. Le gouvernement ne peut continuer sa politique du laisser-faire », a-t-il renchéri. Outre les questions d’emploi, d’autres propositions portant sur le renforcement de la vie syndicale, la santé et la sécurité au travail, les achats locaux et régionaux, l’économie sociale et solidaire, le développement durable et le transport collectif, la participation du conseil central à des organismes décisionnels, la lutte au décrochage scolaire, la lutte à la pauvreté, le logement social et la solidarité internationale seront à l’ordre du jour du congrès.
*Rappelons que le Conseil central des syndicats nationaux en Estrie regroupe 11 500 membres répartis dans les secteurs privé et public.
Échange licenciements contre filialisation
Deutsche Telekom a proposé une prorogation du gel des licenciements de deux ans jusqu'en 2010 à condition que le syndicat Verdi accepte le transfert de 50.000 emplois dans de nouvelles filiales. L'opérateur Télécom a par ailleurs proposé de renoncer à la cession de ses filiales T-Service jusqu'à la fin de 2010 à l'issue d'une quatrième cession de négociations avec le syndicat. Deutsche Telekom souhaite que les salariés concernés travaillent au moins 38 heures par semaine contre 34 actuellement et acceptent une baisse de salaire. Les salaires à l'embauche seraient aussi réduits alors que l'opérateur s'engagerait à créer un nombre significatif de nouveaux emplois. L'opérateur souhaite transférer plus de la moitié des salariés de sa principale division de téléphonie fixe, T-Com, dans de nouvelles unités afin de renégocier les contrats de travail en augmentant la durée du travail et en réduisant les salaires. Les représentants syndicaux s'opposent fermement à ce projet dont ils craignent qu'il ne débouche sur une cession des nouvelles filiales. Deutsche Telekom, le premier opérateur Télécom européen, emploie environ 250.000 personnes dont 180.000 en Allemagne.
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