La Poste accepte d'ouvrir des négociations après trois mois de grève perlée
La direction de la Poste a finalement décidé d'avancer au 25 janvier 2007 l'ouverture de ses négociations salariales annuelles initialement prévues en juin, dans un contexte social dégradé par une grève perlée de plus de trois mois du personnel de nuit des centres de tri. Outre les salaires, les négociations porteront sur "la qualification des postiers" et "le développement de la mobilité" pour l'ensemble des postiers fonctionnaires et salariés. La revalorisation de l'heure de nuit dans les centres de tri sera aussi à l'ordre du jour à l'origine d'une grève entamée le 16 octobre en Ile-de-France à l'appel de Sud-PTT, deuxième syndicat de La Poste. Elle s'était étendue début décembre à la province, touchant notamment les centres de Lille, Rouen, Orléans, Nîmes, Marseille, Lyon, Pau et Rouen. Elle vise à obtenir une revalorisation du supplément de l'heure de nuit, mais aussi une amélioration des conditions de travail. Les grévistes réclament ainsi la fin des horaires "atypiques" 22h-6h et 0h-6h et un retour au rythme de deux nuits travaillées sur quatre, au lieu de quatre ou cinq nuits successives. La perspective de voir la première organisation du secteur, la CGT-PTT, entrer à son tour dans le mouvement, tout comme FO-Com, avec un préavis de grève déposé par les deux syndicats pour le 1er février pourrait avoir accéléré la décision de la poste. L'anticipation des négociations "correspond en partie à notre demande puisque nous avions insisté sur le problème des salaires", a indiqué la CGT. Mais "La Poste en profite pour introduire la notion de mobilité, qui porte atteinte au statut des fonctionnaires et précarise l'emploi".
Les Syndicats dénoncent la décision de Shell de vendre ses raffineries françaises
Royal Dutch Shell n'aura bientôt plus de raffineries en France, après la vente des unités de Petit-Couronne (Seine-Maritime) et de Reichstett (Bas-Rhin), et du site pétrochimique de Berre (Bouches-du-Rhône). En annonçant ces importantes cessions (300 000 barils traités chaque jour), le groupe pétrolier anglo-néerlandais a réveillé l'inquiétude de ses 3 000 salariés français. Et relancé les questions sur l'avenir d'un secteur à peine sorti d'une crise de trente ans. En France, les syndicats ont appelé les salariés des sites à une journée d'action, lundi 22 janvier, pour "garantir l'emploi et l'avenir industriel des raffineries".
Les syndicats doutent de l'utilité de la fusion ANPE-Unedic
L'annonce d'un rapprochement des deux structures faite par Jacques Chirac est jugée "démagogique" par la présidente de l'Unedic, Annie Thomas (CFDT). FO et la CGT craignent que cette fusion se retourne contre les demandeurs d'emploi. Fusionner l'ANPE et l'Unedic, pourquoi faire ? L'idée relancée par le président de la république lors de ses voeux aux forces vives de la nation ne convainc pas les syndicats. Elle leur semble saugrenue, puisque le travail en commun des deux organismes du service public de l'emploi, l'un sous tutelle de l'Etat, l'autre géré par les partenaires sociaux, n'a jamais été aussi important. Les deux organismes ont d'ailleurs signé avec l'Etat une convention en mai 2006 afin de coordonner au mieux leur action. "Par des réformes de structure, on peut améliorer la vie des chômeurs et leur suivi. Nous en sommes si conscients que depuis dix ans nous sommes dans la phase de rapprochement opérationnel et de "partenariat avec l'ANPE", a constaté sur BFM, ce mercredi, Annie Thomas, présidente (CFDT) de l'Unedic, qui juge démagogique" l'idée d'une fusion entre les deux. Depuis la loi de cohésion sociale votée il y a deux ans, un système informatique commun a été mis en place, ainsi que le dossier unique du demandeur d'emploi. Par ailleurs, 190 guichets uniques ont été mis en place sur 640 Assedic. Hostiles à l'annonce de Jacques Chirac, les syndicats ne voient pas comment une réforme de structures pourrait conduire à une baisse du chômage, sauf de manière artificielle. Selon Jean-Claude Quentin, secrétaire confédéral FO, la fusion ANPE-Unedic "ne créera pas d'emplois et aboutira fatalement à réduire les allocations de chômage des demandeurs d'emploi". La CGC n'y voit qu'une seule utilité : "répondre au besoin en moyens humains de l'ANPE. Force est en effet de constater que l'ANPE manque de personnel pour un accompagnement renforcé des demandeurs d'emploi". La CGT, qui partage le constat du manque de personnel de l'ANPE, craint pour sa part qu'une fusion débouche "sur un contrôle renforcé des demandeurs d'emploi, avec à la clé davantage de sanctions, selon Maurad Rabhi, secrétaire confédéral. Mais il n'y aura pas de baisse naturelle du chômage, qui nécessite des créations d'emplois".
Le plan de restructuration d'Airbus présenté début février
Louis Gallois, patron de l'avionneur européen, veut réorganiser la production, aujourd'hui dispersée sur seize sites. Il annoncera "début février" les grandes lignes du plan de restructuration, selon les syndicats des sites de Nantes et de Saint-Nazaire où Louis gallois s'est rendu le 3 janvier 2007. Lors d'une rencontre avec les syndicats et les élus du personnel, il n'a pas, toutefois, voulu donner de détails sur ce plan, baptisé "Power 8" et annoncé en octobre suite aux retards du programme A 380. Ce plan de restructuration prévoit une réorganisation de la production, actuellement dispersée sur seize sites en Europe, et des suppressions d'emplois, en vue de réduire les coûts de 2 milliards d'euros par an à l'horizon 2010. Interrogé sur les rumeurs d'une possible cession d'établissements du groupe, "Louis Gallois a dit que tout était en réflexion, et que rien n'était exclu", selon FO. La filière aéronautique représente, avec Airbus et ses sous-traitants, quelque 16.000 emplois en Pays de Loire.
SNCF: Manifestation nationale des cheminots à Paris, le 8 février
Sept fédérations syndicales de cheminots (CGT, CFDT, CFTC, Sud-Rail, UNSA, CFE-CGC et FGAAC) appellent à une manifestation nationale à Paris le 8 février 2007 pour la défense du service public et du fret SNCF, le maintien du statut des cheminots et de leur régime spécial de retraite, ou encore faire pression sur les négociations salariales. La fédération FO des cheminots a précisé qu'elle décidera de sa participation lors d'un bureau fédéral qui se tiendra le 17 janvier. Les syndicats indiquent que l'appel à la manifestation à Paris ne devrait pas s'accompagner d'un mot d'ordre de grève nationale pour cette journée. Dans un communiqué commun, les sept fédérations font notamment part des "inquiétudes des cheminots", concernant "la préparation du budget 2007 de l'entreprise", et "l'issue des discussions dites 'techniques' entre le gouvernement et la direction (...) au sujet de la mise aux normes comptables internationales des comptes de la SNCF et ses répercussions sur le régime spécial de retraite". Les syndicats s'interrogent également sur l'avenir du fret et les "conséquences qui pourraient en résulter pour le statut de l'entreprise publique". Sur ce dernier point, les syndicats s'inquiètent du résultat des "négociations qui vont s'ouvrir pour la mise en place d'une convention collective applicable dans les entreprises ferroviaires privées". "Aux patrons du privé, au gouvernement et à la direction de la SNCF qui veulent imposer le dumping social, les fédérations syndicales répondent unanimement un seul statut pour tous les salariés du rail (...) le statut de cheminot". Dernier point, selon les syndicats, "la question des salaires et du pouvoir d'achat est en bonne place dans les exigences qu'expriment les cheminots. Aussi les négociations salariales qui vont s'ouvrir à la SNCF début 2007 doivent tenir compte de ces attentes et être mises sous le contrôle et la pression des cheminots".
France Télécom: 9.400 départs en 2006, les syndicats craignent un plan social déguisé
La direction de France Télécom a détaillé le 15 décembre son plan de 22.000 suppressions d'emplois en France d'ici 2008, les syndicats dénonçant une annonce de façade "pour les actionnaires et la Bourse" qui risque d'aboutir à un plan social déguisé.
Le calendrier prévoit 9.400 suppressions d'emplois dès 2006, le départ de 6.000 personnes supplémentaires en 2007 et 6.000 autres en 2008. Parallèlement, France Telecom a prévu 6.000 embauches d'ici 2008, dont 2.000 réalisées cette année. Au total, le solde net des suppressions d'emplois s'élève donc à 16.000. Ayant retrouvé l'unité qui leur faisait défaut depuis 2002, la plupart des syndicats sont montés au créneau pour mettre en doute la faisabilité de ce plan "drastique" qui vise, selon eux, à "maximiser les profits des actionnaires". "Ce sont des craques! On n'y croit pas. Comment vont-ils réussir à réaliser les départs de 2007 et 2008, sachant qu'il n'existera plus de dispositif spécifique de préretraite à partir de 2007", qui "absorbait" jusqu'ici "le gros de départs", a déclaré à l'AFP Jean-François Lascoux de FO. "Ces chiffres ne veulent rien dire, France Télécom ne pourra pas faire sans ou contre les salariés", a prévenu Franca Madinier de la CFDT. Ces annonces ne visent "qu'à rassurer les actionnaires et les marchés financiers. C'est du court-termisme terrifiant", a renchéri Sébastien Crozier de la CFE-CGC, en appelant à l'Etat, "premier actionnaire de France Télécom, pour éviter de reproduire le désastre industriel qu'a été le dézingage d'Alcatel". Joëlle Roye de la CGT a dénoncé "les décisions suicidaires de la direction". Si la direction met en avant des mesures volontaires, comme un "temps partiel avant retraite" pour les mères de trois enfants, les syndicats n'y croient en effet guère. Ils craignent au final que derrière les "chiffres contradictoires qui changent tous les jours, la direction de France Télécom ne dissimule un plan social". "Il semble qu'elle travaille sur des mesures visant à rendre les départs plus systématiques", s'inquiète ainsi Mme Roye. Les syndicats souhaitent pour leur part la prolongation du dispositif de congé de fin de carrière, permettant aux personnels de partir à la retraite anticipée à des conditions avantageuses. Pour l'heure, "il y a une forte pression sur les managers locaux pour les inciter à procéder aux suppressions d'emplois", selon la CGT.
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