Le Medef
voit la précarité comme une loi de la condition humaine ou rien de Neuf au
patronat
La présidente du Medef a de nouveau plaidé
samedi pour une plus grande fluidité de l'emploi et estimé que la
précarité du travail était une loi de la condition humaine.
"Je ne suis pas contre la stabilité. Je dis
qu'un excès de fixisme est une illusion et quelque chose que par
définition nous ne pourrons pas atteindre. Ça relève (...) absolument de
l'utopie", a déclaré Laurence Parisot sur France Inter.
"Le mot précarité est un mot à la mode qui a
pour objectif de nous empêcher de réfléchir", a ajouté la présidente de
l'organisation patronale, estimant que "la précarité était une loi de la
condition humaine."
"Alors, qu'à partir de là nous essayions de
concevoir un marché du travail qui nous permette plus facilement de passer
d'un métier à un autre, d'un secteur d'activité à un autre, oui, c'est ça
qu'il faut faire", a-t-elle dit. "Parce que se dire ou laisser croire à
tout le monde aujourd'hui en France que nous pouvons entrer dans un
métier, prendre un emploi et le garder quasiment à vie, c'est de l'utopie.
Ou alors c'est de la fonctionnarisation, c'est proche de l'utopie
communiste et on a vu comment elle s'est terminée."
Laurence Parisot a d'autre part rejeté un
"patriotisme économique" qui reviendrait à dresser une "ligne Maginot" aux
frontières de la France pour protéger les entreprises françaises.
"Je suis pour le patriotisme économique à
condition qu'il ne s'agisse pas d'établir une ligne Maginot", a-t-elle
dit. "La règle du jeu, qu'on le veuille ou non, est mondiale (...) C'est
quelque chose que les Français n'ont peut-être pas assez intégré et ils
sont, je crois, encore dans l'utopie de penser qu'on peut bien fonctionner
uniquement sur notre marché national."
"Qu'on se donne les moyens de faire en sorte que
notre équipe, l'équipe France, gagne, remporte des matches, des batailles,
plus que les autres équipes, alors ça c'est une bonne intention", a-t-elle
ajouté. "J'y suis tout à fait favorable. Mais elle ne se réalisera pas si
on le fait en espérant monter des barrières pour empêcher les autres
équipes de jouer, y compris sur notre territoire."
Ernest
Antoine Seillière, président du patronat européen à partir du 1er
juillet
Le président sortant du Mouvement des
entreprises de France (MEDEF) Ernest-Antoine Seillière prendra ses
nouvelles fonctions à la tête de l'UNICE, l'organisme représentatif du
patronat européen le 1er juillet. (Les travailleurs européens devront sans aucun doute bien se
tenir sinon !!)
M. Seillière quittera officiellement ses
fonctions à la présidence du MEDEF le 5 juillet. Celui -ou celle- qui
reprendra les rênes sera élu le même jour lors d'une assemblée générale
extraordinaire de la première organisation patronale de France qui se
tiendra au CNIT de La Défense, près de Paris.
Selon un communiqué de l'UNICE, M. Seillière a
d'ores et déjà fait part de son intention d'engager "activement"
l'organisation patronale européenne "dans le débat sur l'avenir de
l'Europe que souhaite Tony Blair", l'Union étant sous présidence
britannique à partir du 1er juillet.
Avec Antoine Ernest le patronat européen a
trouvé un défenseur zélé du libéralisme. Les travailleurs européens et
leurs organisations syndicales auront du pain sur la planche.
"Le
gouvernement manque de courage", pour Ernest Antoine
Ernest Antoine a dénoncé le 23 janvier le
"manque de courage" du gouvernement Raffarin, lui demandant à nouveau de
légiférer pour imposer le service minimum, notamment dans les transports
publics.
Après avoir gagné sur le temps de travail
il espère gagner sur le service minimum, une raison supplémentaire pour ce
mobilisé le 5 février
Il a une nouvelle fois réclamé une loi
permettant que le droit de grève soit "fait de telle manière à ce qu'il ne
gêne pas les Français". "Quand il y a grève dans le service privé, c'est
pour nuire à la réussite de l'entreprise (...) Mais dans la fonction
publique, à qui nuit-on? Aux Français!".
Il devrait retourné à l’école pour
apprendre pourquoi il peut avoir une grève, mais pour notre cher baron les
fonctionnaires sont des nantis et j’en passe des meilleures
Interrogé sur les grèves organisées au cours de
la semaine dans le secteur public, Ernest Antoine a estimé qu'on "abuse"
du droit de grève en France, et que la fonction publique "n'a pas raison
de dire qu'elle est maltraitée par rapport à l'ensemble des Français" et
aux fonctions publiques des pays voisins.
Sans aucun doute il a eu
vraisemblablement sont pouvoir d’achat qui a baissé de 10%(le pauvre)
puisque 5% de perte de pouvoir d’achat ne mérite d’après lui aucune
grève.
Nous lui conseillerons volontiers de
consulter le sondage louis Harris du 24 janvier ou deux Français sur trois
jugent que les grévistes de la fonction publique avaient de "bonnes"
raisons de faire grève. Mais n'en doutons pas notre chère baron doit se
situer dans les 9% qui estiment que les fonctionnaires n’avaient aucune
raison" d'arrêter le travail.
Les
dernières du MEDEF
ALLEGER LA FISCALITE
- suppression de la taxe professionnelle et de
toute taxe sur les salaires
- fiscalité réduite sur la transmission
d'entreprise
- encourager la recherche par de "fortes
incitations fiscales"
- en contrepartie, chaque entreprise s'engage à
"en épauler une autre pour l'aider à innover et à exporter".
Cette fois c’est clair au moins
LIBERER L'EMPLOI
- réformer "une fois pour toutes les 35 heures"
- laisser les entreprises adapter leurs
effectifs à l'évolution de leur activité
- équilibrer le "droit" aux indemnités chômage
et le "devoir" de recherche d'emploi
- relever "d'au moins 30%" les seuils des
entreprises
- réformer l'école pour que chaque jeune ait
accès à un emploi
- en contrepartie, les entreprises s'engagent à
accueillir plus d'apprentis, former tous leurs salariés et développer
l'emploi des seniors
Et après cela ils diront que les syndicats sont
démagos
LIBERER LE DIALOGUE SOCIAL
- simplifier le code du travail dans les PME
- permettre à chaque entreprise de négocier
librement l'organisation du travail avec les salariés
- laisser chaque entreprise négocier directement
avec les élus du personnel
- en contrepartie, les entreprises s'engagent à
"donner toute sa place" au dialogue social
C’est sûr une fois qu’il n'y aura plus de code
du travail
ALLEGER L'ETAT
- externaliser les fonctions de gestion de l'Etat
- mettre en oeuvre "un véritable service public
minimum"
- un droit des sociétés plus simple et des
règles comptables allégées pour les PME
- retrouver l'équilibre budgétaire par la
réforme de l'Etat et la réduction des dépenses publiques
Mais pourquoi donc les syndicats de
fonctionnaires appellent à la grève
Ernest
Antoine célèbre sa victoire sur les 35 heures
A l'occasion de la dernière assemblée générale
de son mandat, il a proposé au gouvernement un "nouveau partenariat pour
la croissance".
Aucun membre du gouvernement n'avait été convié
à cette grand messe, destinée à fêter la "victoire" patronale sur la
réforme des 35 heures. A la tribune, "EAS" a salué la réforme "en
profondeur" annoncée le 9 décembre dernier par le Premier ministre
Jean-Pierre Raffarin. "Mission accomplie!", a t-il lancé.
Ernest Antoine a assuré à ses adhérents qu'ils
pouvaient "être fiers" de l'action accomplie depuis 1998. "Nous avons bel
et bien fait bouger notre pays dans beaucoup de domaines", a-t-il dit,
citant les réformes des retraites et de la Sécurité sociale, la baisse des
impôts ou l'accord sur la formation professionnelle.
Ce "message d'optimisme" ne l’a pas empêché de
déplorer les "travers, les déficits, les retards, les immobilismes, les
retards" de l'économie française.
Il a ainsi vigoureusement dénoncé les mouvements
de grève de cette semaine dans la Fonction publique. "Aujourd'hui la Poste
s'arrête, demain les trains s'arrêtent, et après-demain toute la Fonction
publique s'arrête au mépris de la vie quotidienne des Français",accusant à
demi-mot les syndicats de préparer le "déclin" du pays.
Ernest Antoine a demandé au gouvernement de
mettre en place "un véritable service minimum" dans le secteur public. "Le
chef de l'Etat nous l'avait promis pour juillet dernier et on n'en entend
plus parler", a observé le "patron des patrons".
Les successeurs potentiels de M. Seillière se
sont succédés à la tribune, n'hésitant pas à en rajouter pour caresser la
base dans le sens du poil.
Laurence Parisot (Ifop) a ainsi plaidé avec
force pour une "refonte" du code du travail. "La liberté de penser
s'arrête là où commence le droit du travail", s'est insurgée la seule
femme dans la course.
Autre candidat en puissance, le vice-président
délégué général de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie
(UIMM) Denis Gautier-Sauvagnac a stigmatisé les "2.509 pages sur papier
bible" du code du travail.
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