Mobilisation syndicale contre la directive Bolkestein

 

Des milliers de personnes ont manifesté le 14 février 2006 à Strasbourg à l'appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) pour exiger des changements fondamentaux au projet de directive sur la libéralisation des services, dite "Bolkestein".

Les dirigeants syndicaux des 25 pays de l'Union marchaient en tête du défilé en direction du parlement européen où les eurodéputés devaient débattre pour la première fois du texte en séance plénière.

"Services for the people (Services pour le peuple), il faut changer de direction", clamait la banderole de la CES qui ouvre la marche.

Au fil du cortège, on pouvait lire "The service directive, no way for Norway" (La directive Services, pas pour la Norvège), "Non au dumping salarial" ou encore, en anglais sur une banderole allemande: "Quality service, yes, cowboy economy, no!"

Derrière le mot d'ordre de la CES et l'unité de façade, des divergences opposent les syndicats: certains soutiennent la version remaniée de la directive sur laquelle se sont mis d'accord socialistes et conservateurs du parlement, les autres prônent le rejet du texte.

"Notre demande aujourd'hui, c'est le retrait de la directive. Si on se contentait du compromis qui a été passé, on resterait au milieu du gué", a déclaré Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO.

Il met en avant les nombreuses "zones d'ombre" du compromis tant concernant les modalités de contrôle sur les entreprises intervenant dans un autre pays que le statut des services publics.

A l'inverse, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, revendique intégralement la position de la CES.

 

Les fonctionnaires en grève et dans la rue pour leurs salaires

 

Entre 73.000 et 109.000 fonctionnaires ont manifesté dans toute la France jeudi lors d'une journée de grèves et de manifestations à l'appel de leurs syndicats, espérant bien peser sur le gouvernement pour qu'il révise à la hausse ses mesures salariales.

Pour l'heure, les 0,5% d'augmentation au 1er juillet 2006 et 0,5% au 1er février 2007 ne font pas le compte, selon les syndicats qui réclament un maintien du pouvoir d'achat.

Les responsables des fédérations de fonctionnaires CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Unsa et la porte-parole de l'Union syndicale Solidaires, Annick Coupé ont défilé côte à côte.

"C'est une étape d'un processus de rapport de forces nécessaire avec le ministre. La balle est dans son camp", a déclaré Jean-Marc Canon (CGT).

Plusieurs corps de métiers étaient représentés: personnel pénitentiaire, hospitalier, employés territoriaux, puéricultrices, policiers, sapeurs-pompiers, inspecteurs du travail, personnel de l'équipement, des PTT, etc.

 

Grève chez Corsair

 

Plusieurs syndicats de la compagnie aérienne Corsair (CFDT, CGT, SNPL, SNPNAC, SNPNC, SUD, UNAC, UPCI) ont lancé le 26 janvier 2006 un appel à la grève du vendredi 27 janvier matin à 4h jusqu'à dimanche 29 janvier à minuit.

Dans un communiqué commun, ils dénoncent les "suppressions des emplois", la "délocalisation de l'activité Corsair", la "remise en cause des acquis", la "disparition du dialogue social" et la "dégradation des conditions de travail".

 

Syndicats et étudiants appellent à manifester contre le CPE

 

Les six principales organisations syndicales de salariés et les deux principaux mouvements d'étudiants et de lycéens appellent à des manifestations communes dans toute la France le 7 février pour réclamer le retrait du "contrat première embauche" (CPE).

Les huit organisations ont également annoncé "des actions de sensibilisation" auprès des salariés, des étudiants et des lycéens dès le 31 janvier, jour où doit débuter l'examen parlementaire du projet de loi sur l'égalité des chances auquel a été ajouté le CPE.

Les syndicats estiment que le débat parlementaire, même s'il a été avancé de deux semaines et suivra la procédure d'urgence, leur laissera six semaines pour construire un mouvement social.

Au-delà du CPE, ils espèrent viser le "contrat nouvelles embauches" et les autres mesures de déréglementation du droit du travail prévues par le gouvernement Villepin.

"La discrimination à l'encontre des jeunes et l'aggravation de la précarité pour tous les salariés qu'entraîne (le CPE) impose une première action", ont souligné les huit organisations dans une déclaration commune diffusée à l'issue d'une rencontre au siège de Force ouvrière, à Paris.

Les signataires sont les organisations de salariés et de fonctionnaires CGT, CFDT, FO, CFTC, FSU et Unsa, ainsi que l'Unef, premier syndicat étudiant, et l'UNL, premier syndicat lycéen.

Un seul mot d'ordre, "le retrait du CPE", a été retenu pour les manifestations du 7 février, qui se dérouleront pendant la première semaine des vacances scolaires d'hiver.

 

Grève à l'Unedic et à l'ANPE

 

Les syndicats CGT et Sud appellent les personnels des ANPE et de l'assurance-chômage à une journée de grève nationale le 24 janvier 2006 pour dénoncer les conditions de rapprochement entre les deux organismes, la nouvelle convention Unedic, le décret renforçant le suivi des chômeurs et les éventuelles sanctions à l'encontre de ces derniers.

Des rassemblements sont prévus dans la plupart des régions, notamment devant les préfectures, avec parfois la participation d'autres syndicats dont FO. Les associations de chômeurs et la coordination des intermittents du spectacle appellent à se joindre à ces protestations.

A Paris, les manifestants doivent se rassembler mardi à partir de 14h à proximité du ministère de la Cohésion sociale et du Travail.

La CGT estime que le rapprochement entre les antennes Assedic et l'ANPE risque de "remettre en cause le coeur de métier" des agents des deux organismes avec à la clé des suppressions de postes.

Les syndicats qui appellent à manifester dénoncent également la nouvelle convention Unedic que ni FO ni la CGT n'ont signé. La CGT estime que le nouveau texte va "réduire un peu plus les droits des chômeurs".

Le décret publié en septembre 2005 et permettant de supprimer le versement d'allocations chômage dans certaines conditions après trois refus de propositions d'emploi, ainsi que le contrat nouvelles embauches (CNE) et le contrat première embauche (CPE) sont aussi dans la ligne de mire des protestataires.

"Nous ne voulons pas devenir l'amortisseur social de la politique du gouvernement en matière d'emploi", a déclaré Denis Lalys, l'un des porte-parole de la fédération CGT des organismes sociaux.

 

Services portuaires: forte mobilisation des dockers de l'UE

 

Plusieurs milliers de dockers d'Europe ont manifesté le 16 janvier, devant le Parlement européen de Strasbourg, leur refus d'un projet de directive libéralisant les services portuaires, tandis qu'une grève affectait de nombreux ports européens.

Le projet de directive européenne, qui doit faire l'objet d'un débat le 17 janvier avant d'être soumis le 18 janvier au vote des eurodéputés, a de fortes chances d'être rejeté.

Les dockers s'opposent notamment à une disposition du texte qui permettrait des chargements et des déchargements par les équipages eux-mêmes, employés parfois dans des conditions sociales bien moins favorables que celles pratiquées dans l'Union européenne. Les syndicats, comme la Fédération française des ports et docks CGT, y voient une "nouvelle tentative de déréglementation sociale de l'ensemble des métiers portuaires".

Le texte "pourrait menacer les conditions de travail des dockers dans les ports et même les conduire à perdre leur emploi", a dénoncé la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF). "C'est pour l'avenir qu'on est là. Il faut abroger cette loi", réclamait un docker du Havre. "Les ports industriels sont un des derniers bastions d'Europe où les syndicalistes se défendent encore. Les armateurs, eux, ne s'intéressent pas à l'emploi ni à la sécurité, ils veulent simplement amasser de l'argent", commentait un docker du port de Hambourg.

Les ports européens ont été affectés à des degrés divers par la grève, particulièrement bien suivie en Belgique, en France, en Espagne, au Portugal et en Grèce. En Belgique, le mouvement a été puissant tant à Anvers, deuxième port européen après Rotterdam, qu'à Zeebrugge. Dans les douze ports de Grèce, le mouvement a également été fortement suivi. En France aussi, le fonctionnement des principaux ports a été très perturbé. A Marseille, l'activité du port autonome (PAM) était paralysée et une dizaine de navires bloqués à quai. Dans les ports de l'ouest de la France, l'activité était totalement ou en grande partie arrêtée comme au Havre, deuxième port français.

Des débrayages ont également affecté aux Pays-Bas Rotterdam, premier port européen, Amsterdam et Flessingue (sud-ouest).

 

 

Les douaniers en grève contre les restructurations de leurs services

 

Sept syndicats des douanes (CGT, CFDT, FO, CFTC, UNSA, Sud-Solidaires et SNCD) appellent à une journée nationale de grève et à un rassemblement à Paris le 15 juin 2006 pour dénoncer les restructurations en cours dans leurs services et qui conduisent, selon eux, à des suppressions d'emplois massives.

Un rassemblement de douaniers venus de toute la France est prévu jeudi à 9h30 devant les locaux de la Direction générale des douanes à Paris à l'occasion d'un "groupe de travail" avec la direction. Les syndicats annoncent la présence de délégations venues de Metz, Dunkerque, Lille, Le Havre, Poitiers, Nantes, Lyon, Bordeaux, ainsi que des actions locales notamment à Cannes, Marseille, ou encore Toulouse.

Les syndicats dénoncent notamment un nouveau projet de réorganisation du contrôle des marchandises lors de leur dédouanement, qui devrait conduire à la suppression de 638 postes sur trois ans dans les bureaux de dédouanement, selon la CGT.

Les syndicats affirment par ailleurs que la direction générale projette également de supprimer dans les prochaines années quelque 1.200 postes dans la quarantaine de directions régionales des douanes que compte la France.

Selon la CGT, ces suppressions de postes s'inscrivent dans la politique générale de réduction de postes dans la Fonction publique menée par le gouvernement qui a annoncé la suppression de 15.000 emplois de fonctionnaires en 2007, via des départs en retraite non remplacés.

Selon l'intersyndicale, cette nouvelle réorganisation se traduira non seulement par des suppressions de postes, mais également "l'abandon d'un contrôle efficace des marchandises, et des missions de service public".

 

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