Jean-Claude Mailly met en garde contre le croisement des fichiers administratifs des chômeurs

 

Le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly a mis en garde le 26 décembre le gouvernement contre les "risques importants" créés par la possibilité de vérifier les dossiers fiscaux des chômeurs "en cas de présomption de fraude".

Cette disposition "ne va pas dans le bon sens", a estimé Jean-Claude Mailly, qui a demandé au gouvernement sur Europe-1 "de ne pas procéder à ce genre de choses".

"Je suis toujours prudent quand on croise les fichiers, il y a un côté 'Big Brother' qui est toujours inquiétant", a-t-il expliqué, "ça porte des risques importants".

Le syndicaliste a également dénoncé le risque de "stigmatisation" des chômeurs à travers cette mesure, figurant dans un décret publié samedi au Journal officiel, qui vise à faciliter le contrôle des demandeurs d'emploi. "Si quelqu'un fraude, c'est évident qu'il doit y avoir une sanction", a-t-il affirmé, "mais là, c'est laisser entendre que c'est les chômeurs qui sont responsables" des difficultés financières de l'assurance-chômage.

Enfin, Jean-Claude Mailly a estimé que ce décret ne fait qu'"évacuer le problème de fond concernant le chômage: s'il y a des chômeurs, c'est qu'il n'y a pas de création d'emploi".

 

Unedic: le compromis entre partenaires sociaux mis à mal par un violent incident entre FO et la délégation patronale

 

Le syndicat FO a claqué la porte mercredi matin (21/12/05) des négociations sur l'Unedic alors que les partenaires sociaux abordaient le dossier des intermittents du spectacle, accusant le patronat de n'avoir tenu aucun compte d'une revendication syndicale dans la rédaction finale du protocole d'accord de la convention générale d'assurance chômage.

Alors que les principes fondamentaux du texte général avaient été bouclés et que les partenaires sociaux s'attaquaient à la question de l'indemnisation des intermittents du spectacle, le porte-parole de la délégation FO a quitté la table des négociations peu avant 10h, prenant violemment à partie dans le hall du siège de l'Unedic à Paris le représentant de la délégation patronale.

 

ALTADIS* prévoit de nouvelles suppressions d'emploi

 

Altadis dévoilera le détail d'un nouveau train de suppressions d'emploi le 16 février dans le cadre de son comité européen d'entreprise. L'objectif est de réduire les coûts pour faire face à une conjoncture difficile en France, à l'interdiction du tabac depuis le 1er janvier dans les lieux publics en Espagne, ainsi qu'à la hausse des taxes décidées par Madrid.

Des postes devraient être supprimés aux sièges parisien et madrilène d'Altadis, ainsi que dans les centres de recherche français des Aubrays (Loiret) et de Bergerac (Dordogne.

Annoncé en juillet 2003, le premier plan de restructuration du groupe, qui emploie 29.500 personnes, a finalement touché 1.500 salariés en France et en Espagne, au lieu des 1.276 initialement prévues.

 

*Le groupe franco-espagnol Altadis, né du rapprochement de la Seita et de Tabacalera, est l'un des leaders de l'industrie européenne du tabac et de la distribution. Il détient des positions clés dans ses trois domaines d'activité : numéro 3 en Europe de l'Ouest sur le marché des cigarettes (avec parmi ses marques phares Gauloises ou Fortuna), numéro un mondial dans le domaine des cigares et l'un des principaux acteurs d'Europe du Sud dans la distribution de proximité.

 

Air Liquide annonce la suppression de 330 postes en France

 

Air Liquide annonce un projet de nouvelle organisation de ses activités clients industriels en France qui se traduira par la suppression de 330 emplois sur deux ans.

Le producteur de gaz industriels, dont les effectifs s'élèvent à 11.000 personnes en France, précise que son projet prévoit notamment le rassemblement de plusieurs fonctions et le regroupement de certains sites de remplissage de bouteilles.

Air Liquide, a présenté son plan lors d’un Comité central d'entreprise.

 

Fonctionnaires: quatre syndicats quittent la négociation

 

Le ministre de la Fonction publique Christian Jacob est parvenu à imposer son ordre du jour le 19 janvier 2006 lors de la 3ème séance de négociation sur la Fonction publique, à laquelle participaient encore trois syndicats en soirée, malgré le départ de 4 organisations.

Les discussions ont repris peu après 19H00 avec les seuls syndicats CFDT, CFTC et Unsa.

Peu après l'ouverture de la négociation, la CFE-CGC, CGT, FO et FSU ont en effet claqué la porte, rejetant l'ordre du jour fixé par le ministre, qui a relégué la question salariale en fin de réunion.

Les représentants CGT, FO et FSU ont attribué leur divergence avec les autres négociateurs à une simple question d'"appréciation" de la situation: elle ne met pas en cause, selon eux, le "front syndical" en vue du 2 février, date à laquelle CFDT, CGT, FO, FSU et Unsa ont appelé les fonctionnaires à faire grève et à manifester.

L'ensemble des syndicats attend une nouvelle proposition sur le point d'indice (base de calcul des salaires des 5,2 millions de fonctionnaires), jugeant insuffisante l'augmentation de 0,5% au 1er juillet 2006, proposée le 12 janvier.

"Nous refusons d'entrer dans la logique du ministre, qui veut intégrer les questions statutaires et sociales dans le calcul du pouvoir d'achat", a expliqué Jean-Marc Canon (CGT), en quittant la négociation.

"Les syndicats qui restent en séance ne semblent pas accepter cette logique non plus, donc je ne vois pas de rupture du front syndical pour la journée du 2 février", a-t-il cependant ajouté.

Gérard Aschieri (FSU) a relevé pour sa part que "ceux qui sont partis sont majoritaires en nombre et représentativité".

Gérard Nogues (FO) a jugé l'attitude de M. Jacob "inacceptable" et Charles Bonissol (CFE-CGC) fustigé le "mépris" d'un ministre "intransigeant sur l'ordre du jour".

 

Une riposte syndicale au CPE dans le sillage des jeunes

 

Divisés et affaiblis, les syndicats se retrouvent entraînés dans le sillage de la jeunesse pour riposter aux nouvelles déréglementations du marché du travail en France annoncées le 16 janvier 2006 par Dominique de Villepin.

Dénonçant un "sous contrat" qui aggrave la précarité des moins de 26 ans et leur fait "insulte", une douzaine d'organisations politiques et syndicales de jeunes, de lycéens et d'étudiants ont annoncé le 19 janvier la création d'un collectif pour réclamer le retrait pur et simple du CPE.

Lors d'une conférence de presse à Paris, le collectif a programmé une semaine d'actions du 30 janvier au 4 février, avec des distributions de tracts, des manifestations, des assemblées générales sur les campus un peu partout en France.

Plusieurs de leurs représentants n'ont pas caché qu'ils voulaient se joindre aux manifestations prévues le 31 janvier à l'initiative de la CGT, puis le 2 février à l'appel des principales fédérations syndicales de la Fonction publique.

Le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, a relevé jeudi des "possibilités de convergence" entre les jeunes et les syndicats de salariés et de fonctionnaires.

"A partir du moment où tout le monde condamne (le CPE), il faut regarder si on peut faire quelque chose ensemble. On est prêt", avait déjà indiqué le leader de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly.

La CFDT, de même, consultera "dans les prochains jours les autres syndicats, les organisations étudiantes et les associations pour discuter des réactions" contre le CPE, a déclaré François Chérèque.

La CFDT souhaite cependant concentrer sa riposte contre le seul CPE, ce qui exclut a priori son ralliement à la journée du 31 janvier organisée par la CGT pour "agir dans l'unité syndicale dès que possible".

Les autres principales organisations syndicales, CFTC, Unsa et Solidaires, ont été contactées. La CGT espère élargir la mobilisation à l'ensemble des mesures de déréglementation du Code du travail ainsi qu'à la défense des salaires et du temps de travail.

 

Le Parlement européen rejette la directive "sur l'accès au marché des services portuaires"

 

Le Parlement de Strasbourg a rejeté le 18 janvier 2006 après examen d'une directive "sur l'accès au marché des services portuaires". Le Parlement a rejeté cette directive par 532 voix contre 120.

Ce projet avait pour but de mettre un terme au monopole dont bénéficient les organisations de dockers dans de nombreux ports d'Europe pour charger et décharger les cargos. Son objectif affiché était de fixer un cadre destiné à harmoniser les conditions de concurrence entre les ports et à libéraliser l'accès au marché des services à l'intérieur du port.

Cette directive avait déclenché dès lundi une série de grèves et une manifestation devant le Parlement de Strasbourg où 6.000 ouvriers venus de la plupart des grands ports européens comme Rotterdam, Anvers, Hambourg, Le Havre et Marseille s'étaient rassemblés.