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l’Éducation est-elle encore nationale ?

 

J’ai l’honneur depuis 22 ans de travailler dans des collèges de Seine-Saint-Denis.

L’image mainte fois dépeinte par les Médias, ne correspond pas à la réalité, à la vie au quotidien, sans cesse dégradée, par des décisions gouvernementales.

Les dernières manifestations  violentes de novembre, dans nos banlieues ont, à nos yeux, mis en évidence cette faillite politique sans doute vieille de plusieurs décennies, où tous les beaux discours, jamais suivi d’efficacité, ont contribué à aggraver la situation.

Vouloir intégrer des jeunes, sans cesse décrits comme issus de l’immigration, alors qu’ils sont français depuis plusieurs générations, tient plutôt de la malhonnêté politique. Ils demandent juste qu’à être acteurs et citoyens pas spécimens de zoo, parqués dans des cités  à l’urbanisme  d’un autre siècle.

Sans misérabilisme de mauvais goût, je côtoie des jeunes et leurs familles chaque jour. En 22 ans j’ai vu s’aggraver leur situation. Mon collège est passé d’une SCP défavorisée de 50%à 78% en quelques années. Certaines familles ont un quotient familial négatif où la maladie d’un des membres est un drame. Le recours aux urgences est de plus en plus fréquent, la visite chez le médecin est devenu un luxe.

Et pourtant dans les collèges lorsqu’il y a une assistante sociale c’est pour plusieurs établissements, là où il y a une infirmière et un médecin scolaire, c’est pour une population de 6000 élèves et plus.

Les fonds sociaux chargés de venir en aide aux plus défavorisés et gérés par les chefs d’établissement transformés en assistants sociaux , sont maintenant inexistants. J’attends désespérément  un nouveau versement pour pouvoir finir l’année , il ne viendra pas.

La nouvelle loi de décentralisation a demandé aux collectivités locales, notamment aux départements de prendre en charge la gestion des personnes TOS sans compensation en moyens financiers.

Où est l’implication de l’État dans la gestion d’établissements scolaires ? 

Les chefs d’établissement sont maintenant responsables de recrutement des assistants d’éducation, des CAE dans divers domaines. Ils sont devenus recruteurs et ils gèrent pour pouvoir encadrer les élèves des contrats de droits privés. Fini donc le surveillant bien connu. Un CDD, peut-être un jour un CPE pour les professeurs ,il en existe déjà  pour les vacataires,  l’état n’est plus garant de recrutement, c’est le chef d’établissement.

A quand le recrutement des professeurs par les chefs d’établissements, en lien  avec le contrat pédagogique et la centralisation des moyens décidés avec les collectivités territoriales sans l’état.

Déjà le vocabulaire de l’entreprise est présent dans la gestion des collèges et lycées et les mots contrats d’objectifs, contrats de réussites, plus values, s’appliquent aux établissements.

De là à imaginer une étroite collaboration avec les entreprises et les lycées professionnels, où certaines formations localement souhaitées  seront mis en œuvre, il y a qu’un pas, bien vite franchit dans la nébuleuse de directives gouvernementales. Déjà on voit sortir l’apprentissage à 14 ans, décidé  et construit comment, où, et avec quelles perspectives ?

Les questions contiennent hélas déjà beaucoup de réponses. Dans ces conditions, où se trouve la racaille ?

Je suis confronté chaque jour à du vrai,à du réel, pas à des statistiques ou de l’étalage médiatiques.

 Je me trouve face à une volonté d’être, d’exister pas à une demande d’assistanat tant souhaité par certains pour maintenir le plus grand nombre en l’état et se donner aussi bonne conscience.

 

                                                                                                        H POIRIER

 

 

La République Sociale : de la parole aux actes !
RECONSTRUIRE UNE GAUCHE EN MIETTES  par jacques Cotta

 

Hausse de la répression contre les syndicats dans le monde

 

Selon un rapport de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), qui rassemble 234 organisations syndicales du monde entier, quelque 145 personnes ont été tuées dans le monde en 2004 en raison de leur activité syndicale, soit 16 de plus que l'année précédente, alors que les droits de millions de travailleurs restent bafoués.

Plus de 700 agressions et 500 menaces de mort contre des syndicalistes ont également été recensées dans ce rapport. Si la majorité des violations les plus graves ont lieu en Asie et en Amérique latine, avec notamment 99 syndicalistes tués pour la seule Colombie, les États-unis ne sont pas en reste.

Les employeurs américains n'hésitent pas en effet à faire appel à des briseurs de grève, organisent des réunions anti-syndicats et menacent de fermer les sites si les salariés se syndiquent, note le rapport de la CISL, qui dénonce notamment le géant américain de la distribution Wal-Mart, qui "a fait des attaques contre les syndicats un art".

La cartographie des États "régulièrement épinglés", théâtre des violations les plus graves, comporte, cette année encore, le Zimbabwe et le Nigeria, le Venezuela, Haïti, la République dominicaine, mais aussi la Birmanie, la Chine et les Philippines ou encore le Belarus en Europe et l'Iran.

Ces chiffres révèlent "jusqu'où de nombreux gouvernements et employeurs sont prêts à aller dans la suppression des droits du travailleur afin de rester compétitifs dans le cadre de la concurrence sauvage internationale", a déclaré le secrétaire général de la CISL. Une "compétition féroce et non réglementée sur le marché mondial continue de saper le respect des droits syndicaux", comme le montrent les graves violations relevées dans les zones franches d'exportation (ZFE) de par le monde.

Dans cette mondialisation débridée, les syndicalistes deviennent des cibles car ils sont vus comme une "menace pour la concurrence économique", estime la CISL, notamment au Cambodge où le dirigeant syndical le plus connu, Chea Vichea, a été assassiné.

En outre, la "présence de plus en plus prédominante de la Chine sur le marché mondial est un sujet de préoccupation", car elle est un désert syndical. Ce pays abrite les deux tiers des ZFE qui, très prisées par les entreprises pour leurs régimes fiscaux avantageux et leur régulation allégée, sont des zones de non droit pour les travailleurs où cadences de production inhumaines, intimidations et salaires de misère sont monnaie courante, selon la CISL.

Or, "le respect des droits syndicaux fondamentaux: liberté syndicale et droit de négociation collective, jouent un rôle majeur dans un développement économique sain", estime le secrétaire de la Confédération, citant l'Organisation internationale du travail (OIT).

Il demande aux employeurs et aux gouvernements de "commencer à traiter" les syndicalistes comme des "partenaires valables". En Afrique où seuls 6% à 25% de travailleurs sont employés par l'économie structurée, selon l'OIT, le mouvement syndical fait face à des "gouvernements qui voient les mouvements de travailleurs comme une menace pour le pouvoir".

 

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