Que va t ' il advenir de nos anciens ?

 

Depuis plusieurs années les retraites du privé ne sont plus indexées sur les salaires et leur pouvoir d'achat a beaucoup baissé. Pourtant dans les maisons de retraite de la région parisienne le prix approche les 2500 - 3000 euros , soit 15 à 20 000 F / mois !.

Comment payer une somme aussi astronomique alors que les retraités ne les gagnaient pas lorsqu’ils travaillaient ?. Tout d’abord les personnes âgées restent chez elles ou dans la famille tant qu’elles peuvent et ne vont en maison de retraite que très âgées, lorsqu’il devient impossible de rester chez soi.(La moyenne d’âge en maison de retraite est d’environ 87 ans). A cet âge il y a 90 % de veuves. (Si les hommes ne mouraient pas beaucoup plus jeunes le système exploserait !).

Les veuves ont donc leur retraite + leur pension de réversion. En général, ça ne fait toujours pas le compte. Il y a un peu d’APA. (Allocation personnalisée d’Autonomie). Cela ne suffit toujours pas. Le reste, ce sont les économies de toute une vie qui fondent, c’est l’appartement ou le pavillon qui est vendu ou hypothéqué par la DASS, c’est les enfants qui complètent comme ils peuvent. Auparavant il y avait l’hôpital, qui certes était souvent une horreur, mais existait. Maintenant âgé ou pas le budget des hôpitaux ne permet pas de garder les personnes âgées. A la famille de se débrouiller. Certes il y a moins cher en province (mais les agriculteurs ont souvent aussi des retraites encore plus basses).

De toute façon les personnes âgées ont besoin des visites de la famille. Les envoyer en province où on ne peut guère les voir c’est accélérer leur décès. Le gouvernement avec beaucoup de lâcheté a fait retomber la responsabilité de la canicule sur les familles. Mais la réalité c’est que la plupart des familles font le maximum.

Le marché de la retraite est porteur comme on dit. C’est de l’hôtellerie avec un super taux de remplissage. Pas besoin de brader les week ends, de donner des commissions aux agences, …C’est ainsi que ce sont les multinationales, les fonds de pension qui se passent les enseignes, achètent, revendent, spéculent…

On parle beaucoup d’héritage. Maintenant dans la réalité, ce sont souvent les maisons de retraite et non les enfants qui les récupèrent

 

Et que fait le gouvernement ? Il aggrave la situation

-          F Mer a  autorisé une augmentation pouvant aller jusqu’à  5,33 % en 2004. Bien entendu nombre de grands groupes -sinon tous ?- appliquent l'augmentation maximale. Pourtant quand on a créé l'APA, ces mêmes groupes ont créé des nouveaux barèmes de dépendance leur permettant de fait de s'attribuer le montant de l'APA.

-          Le déremboursement de médicaments s’accélère

-          Le forfait hospitalier grimpe

-          On parle d'aligner la CSG des retraités sur les actifs, ce qui représente une augmentation considérable.

Mais que va t'on faire de nos anciens ? Faudra t ’il les délocaliser eux aussi ?


 

 

 

 

Depuis fort longtemps on nous l’annonce la réforme fiscale est à venir :une vraie réforme pas une demie

Et tel soeur  Anne nous ne voyons rien venir !

Mais cette fois notre cher gouvernement tout à sa fièvre réformatrice s’y attelle ! !

Les 2 derniers exemples en date doivent nous conforter dans cette certitude la réforme fiscale est devant nous ,en effet jugez par vous mêmes :

Au Sénat lors de la discussion sur le Budget le sénateur Philippe MARINI vient de déposer un amendement visant à instaurer en France une amnistie fiscale sur le modèle italien déjà validé par le grand président démocrate Mr Berlusconi.

Le mécanisme vise à soumettre à un prélèvement libératoire de 10% les avoirs placés auprès d’établissement étrangers ceci jusqu’à la date limite du 30 Septembre 2004.Ce taux de 10% pourrait être diminué à 7,5% ou même à 5%.

Cet amendement reconnaît la réalité d’une fraude fiscale évalué par le syndicat majoritaire à la Direction Générale des Impôts  (SNUI) à 45 milliards d’euros par an.

Le deuxième exemple est lui aussi éloquent :

Le gouvernement a engagé un processus visant à défiscaliser une partie des revenus des impatriés pour améliorer l’attractivité de la France(sic).

Socialement injuste cette mesure va accentuer le dumping fiscal et l’efficacité économique est plus que douteuse car l’installation d’un cadre dans un pays n’est pas directement lié au régime fiscal mais bien plus au cadre de vie et aux infrastructures offertes dans celui ci.

Ces 2 exemples qui viennent s’ajouter à d’autres sont exemplaires de la réforme que préconise Mer, Lambert et Raffarin.

Toutes ces mesures favorables au capital sont le fruit d’une politique réellement inégalitaire et ce n’est pas avec ceci que l’on restaurera la confiance du peuple envers les politiques.

Encore une fois la République sociale est bien loin des préoccupations de nos dirigeants actuels !

 

Formation professionnelle ou liquidation du droit social ?

Par Michel Labâtie

 

 

Ayant bientôt 30 ans, je fais partie de la génération Mitterrand puisque j’ai réellement cru à 7 ans qu’il allait changer la vie…

 

A l’époque mon père m’avait dit, répondant à la question : «  pourquoi tu pleures papa ? Qu’est-ce qui va changer ? » : «  Tout ! Tout mon fils ! Tout va changer ! Plus tard tu verras, tu te rappelleras ce moment historique ! Nous entrons dans une nouvelle ère»…En disant cela, je ne crois pas qu’il pensait à la privatisation de France Télécom, au démantèlement des services publics, à la libéralisation des capitaux par Rocard, à la fermeture des lignes secondaires de la SNCF, à la suppression de la planification nationale de l’aménagement du territoire par Voynet, à la privatisation des Autoroutes du Sud par Gayssot etc, etc.

 

Tant et si bien que, le jour de l’élection de Jacques Chirac, si mon fils m’avait posé la même question (heureusement pour moi n’était pas encore né) j’aurais certainement répondu :

« Rien, rien, rien n’a changé, tout tout va continuer » (pour paraphraser une chanson entendue dans ma jeunesse) et j’aurais certainement ajouté « de toute façon on ne peut pas avoir de politique plus libérale que celle que nous venons de subir » (çà, hélas, je l’ai dit, à des amis qui eux étaient, pour mon malheur, déjà nés depuis un petit moment).

 

Depuis cette élection, nous pouvions penser que nous avions atteint des sommets avec la loi sur les retraites dite loi « Fillon » (dont certains s’évertuent à le cataloguer gaulliste social, je ne sais pas en quoi il est gaulliste, ni en quoi il est social, mais bon…). Que nenni ! Désormais, c’est au fondement du code du travail que l’on s’attaque ! C’est ce qu’il reste du consensus du Conseil  National de la  Résistance que l’on dépèce !

 

Tel est l’un des objectifs non avoués du  projet de loi relatif « à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social » qui vient d’être débattu  au Sénat après avoir été voté en janvier par l’Assemblée Nationale. Projet sur lequel le gouvernement a déclaré l’urgence, ce qui signifie que chaque assemblée n’en aura débattu qu’une fois avant le vote définitif.

 

Que ce cache-t-il sous ce magnifique vocable ?

 

Tout d’abord, et on pouvait si attendre, on y trouve l’obsession des libéraux à vouloir externaliser le coût de la formation professionnelle de l’entreprise.

 

En effet, si, en apparence, la participation financière des entreprises augmente très légèrement (1,6% au lieu de 1,5%  (+de 10 salariés) et 0,4% au lieu de 0,25% (- de 10 salariés), une nouvelle étape est franchie puisque désormais les heures de formation seront en dehors du temps de travail comme en dispose le projet de loi dans  son troisième chapitre.

 

Deux sortes de formations doivent retenir notre attention :

1°) Le droit individuel de formation à l’initiative du salarié (20 heures/an) sera effectué en dehors des heures de travail sauf accord collectif de branche ou d’entreprise  (article 8)

2°) Le plan de formation à l’initiative de l’employeur. (80 heures par an payées 50% de la rémunération. (article 10)

 

Bien entendu, celles-ci ne rentrent pas dans le contingent des heures légales (la loi le précise, des fois que l’on aurait pu y trouver un petit avantage salarial).

 

Autrement dit, avant on travaillait 39 heures et on était payé 39 heures (certes très mal), eh bien aujourd’hui on est payé 35 heures (toujours aussi mal, au prorata du nombre d’heures travaillées en moins, et on perd en pouvoir d’achat, mais bon en compensation on a des RTT, il manquerait plus qu’on se plaigne !) mais on devra faire des heures supplémentaires à l’extérieur payées comme la moitié d’une heure normale…

 

Et que l’on ne me joue pas du violon : la formation a théoriquement deux objectifs .

1°) augmenter ma qualification, donc les bénéfices de mon entreprise;

2°) augmenter ma compétitivité sur le marché du travail, c’est-à-dire diminuer le coût de la main d’œuvre sur ce même marché, c’est-à-dire augmenter les bénéfices de mon entreprise.

Voilà, comme le dirait FILLON, « deux objectifs complémentaires où le salarié tout comme l’entreprise y trouvent leur compte » ! ! !

 

Je suis en revanche totalement d’accord pour dire que l’augmentation de la qualification de la main d’œuvre va dans le sens de l’intérêt général, et permet à notre pays d’être plus compétitif, etc, etc. Mais pour quelle raison le salarié devrait-il être le seul à se sacrifier encore et toujours au nom du patriotisme ? Pour quelle raison le détenteur de capitaux ne devrait-il pas lui aussi agir en patriote ? Pourquoi personne ne le lui demande ? Pourquoi ne devrait-il pas payer davantage la formation puisqu’elle lui bénéficie financièrement (et s’il est patriote, il paraît que ça existe, mais je n’en connais pas, ça lui fait deux satisfactions… que la France m’excuse, mais, moi aussi, je préfèrerais deux satisfactions à la place d’une seule).

 

Enfin, si seulement ce n’était que le seul point noir de ce projet de loi… nous pourrions nous dire qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil et que nous connaissons la tendance des libéraux à vouloir que l’Etat finance seul la qualification de la main d’œuvre par des études professionnelles de plus en plus spécialisées, que l’Education Nationale s’ouvre encore davantage aux entreprises, et  prenne en compte ce qu’ils appellent « les potentialités du marché », que l’Etat finance la formation au sein des entreprises… afin de limiter le coût de la formation professionnelle en interne.

 

Mais il y a pire dans ce texte ! Celui-ci sape ni plus ni moins que le droit du travail en instillant les prémices d’un nouvel ordre social, antisyndical et antireprésentatif, tout en cédant en façade sur la nécessité d’obtenir un accord majoritaire.

 

Je m’explique. Jusqu’à présent, le système est simple : le code du travail représente un minimum social qui peut être amélioré par un accord interprofessionnel, lequel peut à son tour être amélioré par un accord de branche, qui lui-même peut être amélioré par un accord d’entreprise. Si aujourd’hui une entreprise peut, avec l’aide de syndicats « jaunes » refuser une amélioration par rapport à ce qui existe dans les autres entreprises de la branche, elle ne peut en revanche instaurer des règles moins favorables. Eh bien, ce projet de loi remet en cause cela en permettant qu’un accord signé au niveau de l’entreprise puisse déroger à un accord de la branche plus favorable !…

 

Et c’est là qu’entre en jeu le magnifique, le sublime article 34 ! Là, les libéraux sont extraordinaires ! Si la convention ou l’accord d’entreprise ou d’établissement n’est signé que par des organisations syndicales minoritaires, le texte peut être soumis au vote des salariés de l ‘entreprise ou de l’établissement et doit dans ce cas recueillir la majorité des suffrages exprimés.

Or, au niveau local, nous savons bien que, dans bon nombre d’entreprises, les patrons ont un syndicat à leur botte.

 « Magnifique !» : plus le personnel d’une entreprise est pressurisé, moins elle a de responsables syndicaux actifs, plus il y a de chances que les accords de la branche qui pourraient le protéger ne s’appliquent pas ! Et même si le rapport de force local est suffisant, il reste une chance à l’employeur d’ imposer aux syndicats, en abusant les salariés, un accord contraire à l’intérêt de ces derniers !

 

Nous atteignons des sommets ? Ce texte n’est pas encore bouclé (malgré la procédure d’urgence décrétée par le gouvernement) que le rapport sur les chômeurs  pointe déjà le bout de son nez et demande que l’on incite davantage les chômeurs à accepter un travail, sous prétexte de lutter contre les abus. Sans nier qu’il peut y en avoir, « remettre les chômeurs au travail » cela veut dire avant tout augmenter la concurrence pour un emploi, c’est à dire baisser les salaires …! Et que dire du rapport VIRVILLE proposant, entre autres, un contrat de travail à durée déterminée prolongée ! Cela ne fait, hélas que commencer …

 

Décidément, il est plus que temps de développer davantage notre association et de nous investir davantage dans nos structures syndicales ou politiques respectives. Nous aussi, nous devons décréter la procédure d’urgence, la procédure d’urgence pour la Résistance sociale !