Bercy: les
principaux syndicats préparent une grève en janvier
Les syndicats CGT, FDSU, FO, CFDT et UNSA
appellent les personnels du ministère de l'Economie et des Finances à se
préparer à un mouvement de grève et à des manifestations en janvier, pour
protester contre la politique du gouvernement dans leur secteur.
Les quatre organisations syndicales ont lancé
cet appel le 13 décembre, à la suite d'une rencontre avec le nouveau
ministre des Finances Hervé Gaymard et le ministre délégué au Budget
Jean-François Copé.
"Abandon des missions, poursuite des réformes
engagées, confirmation des suppressions d'emplois et du resserrement des
réseaux des services déconcentrés du ministère, telles sont les
orientations confirmées par les ministres", écrivent les syndicats dans un
communiqué commun
En conséquence, ils "appellent les personnels à
se réunir en assemblées générales, dans la perspective d'une grève
ministérielle et de manifestations au mois de janvier 2005".
Les syndicats dénoncent notamment la suppression
de 5.000 emplois pour la période 2004/2007 à la Direction générale des
impôts et à la Direction générale de la comptabilité publique.
Fonctionnaires:
les
syndicats exigent de nouvelles propositions salariales
Les fédérations de fonctionnaires ont exigé le 9
décembre de nouvelles propositions salariales, en estimant que "pour
l'heure, il n'y a rien à négocier", à l'issue de deux heures de discussion
avec leur ministre de tutelle. Le ministre de la Fonction Publique et les
syndicats doivent se revoir le 21 décembre.
Le ministre a proposé aux syndicats une prime de
1,2% pour les seuls fonctionnaires dont la carrière est bloquée depuis
trois ans, et a promis une revalorisation du point d'indice, qui sert de
base au calcul du salaire des fonctionnaires, pour 2005 qui sera, selon
lui, "au moins égale à celle de 2004", soit 0,5%.
"Il n'y a pratiquement rien à négocier. On est
entrés dans cette réunion avec 5% de perte de pouvoir d'achat depuis
quatre ans, on sort avec la perspective de voir cette perte augmenter
encore d'environ 1,5% en 2005", a déploré le secrétaire général de la
Fédération syndicale unitaire. "La seule chose que propose le ministre,
c'est une prime de Noël pour les gens arrivés en bout de carrière".
"Ce petit jeu doit cesser. Le ministre doit
revenir avec de nouvelles propositions", a pour sa part lancé, sans
masquer sa colère, le secrétaire général de l'Union Générale des
Fédérations de Fonctionnaires CGT (UGFF-CGT).
La CGC a parlé d'"humiliation" et de
"propositions inadmissibles". Des propos repris par le porte-parole de
l'UNSA, qui fait remarquer que "la réunion de ce mercredi soir est finie
parce qu'il n'y a rien à discuter".
Les syndicats, qui parlent d'une seule voix,
réclament toujours une revalorisation de 5% pour compenser la perte du
pouvoir d'achat des fonctionnaires depuis le 1er janvier 2000, une "mesure
importante" sur les salaires pour 2004, ainsi que des propositions
d'augmentation pour la période à venir.
Reprise
des discussions salariales dans la fonction publique
Les fédérations de fonctionnaires et leur
ministre de tutelle, ont repris le 8 décembre en fin d'après-midi leurs
discussions sur les salaires dans la Fonction publique dans une ambiance
tendue, M. Dutreil ayant déjà qualifié à plusieurs reprises ces dernières
semaines les revendications des syndicats d'"irréalistes".
La rencontre entre les sept fédérations de
fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, FSU, UNSA) et le ministre a
démarré comme prévu à 16h au ministère de la fonction publique à Paris.
Les syndicats exigent une revalorisation
générale de 5% pour rattraper "le pouvoir d'achat perdu depuis l'année
2000", selon la CGT, ainsi que des augmentations "pour la période à
venir".
Le ministre, qui considère de son côté que le
pouvoir d'achat des fonctionnaires a progressé ces dernières années, juge
ces revendications "irréalistes".
Dans une tribune publiée mercredi dans "le
Figaro", il affirme par ailleurs "être dans l'obligation de sortir de la
distribution de pouvoir d'achat à l'aveugle et sans discernement".
Le 23 novembre, date de la précédente réunion,
les syndicats avaient décidé de boycotter leur rendez-vous avec le
ministre, estimant que celui-ci ne voulait pas négocier et n'avait "aucune
proposition concrète à faire".
Négociations
dans les transports urbains de province sur le service minimum
Patronat et syndicats des transports urbains de
province entament le 7 décembrei, sous la pression du gouvernement, des
négociations sur la prévention des conflits et le service prévisible,
alors que certains syndicats craignent une remise en cause du droit de
grève.
L'Union des transports public (UTP, patronat),
qui regroupe 170 entreprises de transports privées, principalement
localisées en province, employant 42.000 salariés, a envoyé le 24 novembre
aux syndicats un projet d'accord sur la prévention des conflits et la
"prévisibilité des services.
En septembre, lors de la concertation lancée par
le ministre des Transports, Gilles de Robien sur le service minimum, l'UTP
avait fait savoir qu'elle attendait une loi sur la continuité du service
public.
Le premier volet du texte prévoit l'instauration
d'une "veille sociale" (comme à Nancy) pour prévenir les grèves, avec une
"concertation immédiate" de dix jours.
Le second volet sur la prévisibilité en cas de
grève - un chantier pas encore lancé à la SNCF ni la RATP - pourrait être
plus délicat, même si M. Soupault a assuré qu'il ne "touchait pas au droit
de grève".
Il prévoit l'élaboration d'un "plan de
transports prévisionnel", présenté aux clients 24 heures avant la grève,
et une possibilité de "modifier les règles d'organisation du travail" afin
de s'y conformer le mieux possible.
Le plan de transports devra répondre aux
priorités de services définies par les autorités organisatrices de
transports (régions, communes, collectivités, etc.).
La négociation s'annonce complexe. La
CGT-Transports, majoritaire, a fait savoir que ce volet prévisibilité
n'était "pas négociable en l'état", car il constituait une "remise en
cause du droit de grève", tandis que la prévention des conflits pouvait,
elle, "se discuter".
De même, le secrétaire général de FO-Transports
juge que le volet sur la prévisibilité "remet en cause le droit de grève",
car "les entreprises pourront faire travailler des gens qui sont de repos,
ou modifier les horaires des non grévistes pour répondre aux besoins
définis par les autorités organisatrices".
Réunion des
syndicats de cheminots le 8 décembre
Les
fédérations de cheminots se retrouveront le 8 décembre pour décider des
suites à donner à leur manifestation nationale du 25 novembre dernier. FO
et la CGT n'excluent pas un mot d'ordre de grève à la SNCF.
Les
syndicats ont attendu mercredi pour faire le point car ils souhaitaient
d'abord laisser passer une rencontre avec le ministre des Transports
Gilles de Robien, entrevue organisée à leur demande et dont ils sont
sortis déçus.
"La
situation générale dans l'entreprise est actuellement assez mauvaise. Nous
subissons plusieurs restructurations, des pertes d'emplois et de moyens
qui commencent à se ressentir sur le terrain", a déclaré Pascal Tabanou,
porte-parole de FO-Cheminots. "Face à ça, on a l'impression que le
ministre est sur une autre planète. La seule chose qu'il sait nous dire
c'est 'Tout va bien, il faut positiver" a-t-il ajouté.
Les
syndicats souhaitaient également adresser un "signal fort" au gouvernement
contre toute loi sur le service minimum en cas de grève dans les
transports.
Réforme de l'assurance maladie
La récente réforme de l'assurance maladie
devrait accroître de manière "significative" le rôle des complémentaires
santé et constituer, à long terme, d'importantes opportunités de
croissance pour les compagnies d'assurance, selon l'agence de notation
Moody's.
La réforme du système de santé en France,
adoptée en août 2004, "devrait à terme renforcer le rôle des assureurs
complémentaires santé et créer de nouvelles perspectives de croissance
pour le secteur, accompagnées de profonds changements dans leurs
stratégies et leur environnement concurrentiel", estime Moody's dans une
étude publiée vendredi.
Pour autant, ces évolutions ne devraient être
que "progressives" et la répartition actuelle entre les assureurs privés
et le régime public de la Sécurité sociale "devrait rester stable à court
terme", selon le rapport.
En 2003, sur 144,9 milliards d'euros de
dépenses de santé (+6,6% par rapport à 2002), la Sécurité sociale a
remboursé 111,2 mds EUR, les organismes complémentaires ont pris en charge
18,4 mds EUR et les ménages 15,4 mds EUR, selon des chiffres fournis par
la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA).
Les fournisseurs d'assurance complémentaire
santé sont de trois types: institutions de prévoyance, sociétés mutuelles
et sociétés anonymes traditionnelles.
La réforme devrait, "à long terme", ouvrir à
l'ensemble des acteurs complémentaires "d'importantes opportunités de
croissance en leur permettant d'offrir une gamme de services de plus en
plus différenciée et sophistiquée", souligne l'agence de notation.
Selon elle, davantage de concurrence sur ce
marché "est susceptible, à terme, d'améliorer le profil de crédit" grâce à
de "meilleurs rendements par rapport aux risques souscrits, grâce à des
choix plus éclairés en termes de politique de souscription et de
segmentation de marché".
Mais, pour percevoir la portée de la réforme,
il faudra attendre l'adoption des textes d'application, prévue pour début
2005, précise l'étude, qui estime que le cadre règlementaire "devrait
s'avérer relativement favorable aux assureurs complémentaires".
"Il restera par ailleurs à régler la question
essentielle de l'accès des assureurs complémentaires aux données médicales
confidentielles des patients, qui influencera significativement leur
capacité à diversifier et à cibler davantage leur offre", note l'étude.
(Le pire est donc encore à venir !)
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