Des ouvriers polonais des
Chantiers navals de Saint-Nazaire sans salaire depuis deux mois
Le préfet de Loire-Atlantique
a reçu une délégation représentant une quinzaine d'électriciens polonais
des Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, qui ne sont plus payés
depuis deux mois.
La rencontre autour du préfet
Bernard Boucault a pris une mauvaise tournure pour les ouvriers polonais
puisque, contrairement à ce que leur avait annoncé mardi la
sous-préfecture de Saint-Nazaire et l'inspection du travail, "ils ne
seront pas du tout payés" dans l'immédiat, regrette Alain Georget, délégué
CGT aux Chantiers de l'Atlantique.
Les électriciens polonais ont
été embauchés au mois de mars par Kliper, une société polonaise de montage
des chemins de câble électrique, pour travailler sur la construction de
deux paquebots de croisière. Ils ne sont plus payés depuis le mois de juin
et leurs responsables ont disparu avec un des minibus de la société et des
contrats de travail.
Ils espéraient obtenir de la
société Gestal, qui a recruté Kliper comme sous-traitant, le versement de
13.700 euros représentant 30% des salaires de juin et juillet.
Lors de la réunion, la
délégation a également appris que Kliper propose d'envoyer "deux bus afin
de rapatrier les ouvriers.
Epaulés par la CGT, les
électriciens polonais sont en grève depuis jeudi dernier. Un premier
groupe d'ouvriers arrivé à Saint-Nazaire au printemps avait déjà été
entièrement renouvelé en mai, suite à des problèmes de paiement de
salaires. "Cette première vague a finalement eu un règlement partiel et a
été renvoyée en Pologne."
"Dans cette affaire, Kliper
est le premier concerné", juge le syndicaliste. "Mais on peut aussi mettre
en cause Gestal, l'entreprise de premier rang qui l'a recruté comme
sous-traitant pour un contrat de deux ans. Et, au-dessus, il y a le
premier donneur d'ordres, les Chantiers de l'Atlantique, dont le plan est
uniquement de réduire les coûts en embauchant dans les pays où la
main-d'oeuvre est à bas prix."
En Lorraine, la fermeture
de l'usine Scholtès marque la fin d'une époque
Avec l'annonce de la
fermeture d'ici à la fin de l'année 2005 de l'usine d'électroménager
Scholtès de Manom près de Thionville (Moselle), c'est une nouvelle page de
l'histoire industrielle de la Lorraine qui se tourne.
"On est sous le choc, ça ne
sentait pas bon mais cette fois, plus de doute, on est foutus", soupire
Isabelle, 13 ans d'ancienneté, résignée à l'idée de la fermeture
définitive de l'usine.
Annoncée il y quelques jours
par la direction à l'ensemble du personnel, la nouvelle n'a pas surpris
ses salariés, déjà échaudés par plusieurs plans sociaux dont le dernier en
date, en 2003, s'était traduit par la suppression de 160 des 350 emplois
du site.
L'histoire qui liait le nom
de Scholtès à la Lorraine arrive à son épilogue. Une saga familiale,
commencée en 1922, année où Eugène Scholtès, un ancien ingénieur de la
sidérurgie, crée son premier atelier.
L'année suivante, il lance
sur le marché la première cuisinière en acier émaillé. Puis ce sera la
première cuisinière électrique, dite la "Ménagère", en 1934, qui équipera
la moitié des foyers français.
D'autres innovations naîtront
de la même enseigne au fil du 20ème siècle: la première
cuisinière compacte en 1948, l'électroménager encastrable en 1960,
l'induction et la vitrocéramique dans les années 70.
Scholtès est alors synonyme
de qualité, de robustesse et d'innovation. L'entreprise familiale est
prospère, elle embauche à tour de bras. Elle ira jusqu'à employer un
millier des personnes à son apogée.
Un premier coup dur survient
en 1985 lorsque les descendants du père-fondateur sont contraints de
déposer le bilan.
Le renouveau vient d'un
ingénieur-conseil spécialisé dans la reprise de sociétés en difficulté,
Gérard Bonifacio. Avec lui, Scholtès devient le leader français de
l'électroménager encastrable. Plusieurs filiales sont créées à l'étranger,
en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Allemagne.
En 1989, l'usine de Manom
passe sous pavillon italien avec le rachat par le groupe Merloni, devenu
depuis Indesit Company. A une nouvelle période d'expansion, au cours des
années 90, succèdent plusieurs plans sociaux qui font chuter l'effectif
jusqu'à une centaine de salariés aujourd'hui.
Depuis 2003 le site s'était
spécialisé dans les tables de cuisson en vitrocéramique, le groupe ayant
transféré la production des fours en Italie et des cuisinières en Pologne.
IBM : environ 2.000
suppressions d'emplois en Allemagne
Le numéro un mondial de
l'informatique, l'américain IBM, devrait supprimer dans le cadre de son
plan de restructuration environ 2.000 emplois en Allemagne, soit 400 de
plus qu'attendu jusqu'ici.
IBM avait annoncé début mai
une vaste restructuration allant jusqu'à 13.000 suppressions d'emplois
dans le monde, "en majorité" dans les grands pays d'Europe occidentale
(Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, France). La semaine passée, il avait
relevé ce chiffre à 14.500 emplois dont 70% en Europe.
8.650 postes supprimés à
La Poste en 2004
Les effectifs de la maison
mère (comptabilisés en personnes physiques) sont passés de 315.021 au 31
décembre 2003, à 306.371 à la date du 31 décembre 2004, soit un solde
négatif net de 8.650 postes.
8.938 postes de
fonctionnaires ont ainsi été supprimés en 2004, les effectifs passant de
203.165 à 194.227, tandis que dans le même temps le nombre de contractuels
de droit privé (CDD, CDI et CDI Intermittents) augmentait de 288, passant
de 111.856 à 112.144.
Réforme fiscale:70% de la
baisse d'impôt pour les 20% les plus riches selon OFCE
La réforme de l'impôt sur le
revenu, que le Parlement doit voter dans le cadre du projet de loi de
Finances pour 2006, permettra de restituer aux Français 3,6 milliards
d'euros, dont près de 70% iront aux 20% des foyers imposables les plus
riches, selon des calculs de l'OFCE publiés le 19 octobre.
Selon la dernière lettre de
l'Observatoire français des conjonctures économiques, le nouveau barème de
l'impôt sur le revenu, qui entrera en vigueur en 2007 avec quatre tranches
imposables, bénéficie de manière très inégale aux foyers fiscaux, en
fonction de leurs revenus et du quotient familial.
En se limitant à la réforme
de l'impôt sur le revenu, qui fait partie d'une réforme fiscale plus
vaste, "près de 70% des 3,6 milliards de baisse d'impôt sont restitués aux
20% des foyers imposables les plus riches", avance l'OFCE, qui apporte un
grand nombre de simulations à l'appui.
Si l'on y ajoute les effets
de la revalorisation de la prime pour l'emploi (PPE) destinée à quelque
8,8 millions de foyers modestes, alors "au total, le gain relatif de
revenu disponible oscille entre 0,4% et 0,5% pour les 75% des ménages les
plus pauvres" et "entre 0,6% et 0,9% pour les 25% des ménages les plus
riches".
Si "les gains en pourcentage
sont relativement modestes quel que soit le niveau de revenu", l'OFCE
souligne que "la hausse de revenu est deux fois plus forte pour le dernier
vingtile (les 5% de contribuables ayant les revenus les plus élevés) que
pour le premier en pourcentage, et 36 fois plus forte en euros".
Au total, selon l'OFCE, la
réforme fiscale "est plus équitable qu'une baisse uniforme de l'impôt en
pourcentage, elle n'en creuse pas moins les inégalités de revenus".
AFP: arrêt de travail voté
contre la suppression du poste de Besançon
Un appel à un arrêt de
travail de 24H jeudi à l'Agence France-Presse, lancé par les syndicats de
journalistes (SNJ-CGT, SNJ, FO, CFDT et SUD) pour protester contre la
fermeture du poste de Besançon, a été approuvé par le personnel des
bureaux de province et du desk France, ont annoncé le 19 octobre par les
syndicats.
»L'arrêt de travail de 24H
sera donc effectif à compter de jeudi 00H00 pour l'ensemble du personnel
des bureaux de province, les détachés et le desk France parisien de
l'Agence».
Les syndicats appellent
également les services de production parisiens et du desk économique à
s'associer à cet arrêt de travail.
Ces syndicats souhaitent
»s'opposer au démantèlement programmé du maillage français de l'AFP amorcé
par la suppression brutale du poste de Besançon».
La CGT, pour qui il s'agit
d'une »pure raison d'économie», »souhaite réafficher Besançon pour un an,
le temps que s'effectue une négociation, une concertation entre les
différentes directions de l'AFP pour avoir une réflexion d'ensemble sur la
couverture de l'Hexagone».
Le SNJ ne s'oppose pas par
principe à un redéploiement, mais estime qu'»il faudrait étudier
exactement les besoins». Sud estime qu'»on déshabille Paul pour habiller
Pierre». FO refuse »catégoriquement l'affaiblissement du maillage du
réseau de l'AFP».
Plusieurs ont affirmé que si
la direction annonçait en Comité d'entreprise prévu jeudi matin 20
octobre, un affichage du poste de Besançon, la grève pouvait être arrêtée
immédiatement.
La Société des journalistes
(SDJ) déplore que la direction de l'AFP »ait pris le risque», en
supprimant un poste à Besançon pour en créer un à Singapour, de
»discréditer une démarche a priori légitime -- rechercher la meilleure
utilisation de nos ressources journalistiques -- par une improvisation et
un manque de considération pour les conditions de travail des journalistes
sur le terrain».
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