Paris, le 11 mai 2004
UNEDIC : la décision du Conseil d’Etat conforte les « recalculés » et met le gouvernement et les partenaires sociaux au pied du mur
L’heureuse décision du Conseil d’Etat confirme en droit l’iniquité de la convention signée en décembre 2002 et de l’agrément qui lui a été donné par le gouvernement.
Gouvernement et partenaires sociaux sont désormais au pied du mur et doivent d’urgence trouver une solution équitable, qui ne fasse pas régresser les droits sociaux des bénéficiaires des ASSEDIC.
L’aménagement de créance de l’état à hauteur de 1,2 Milliards d’Euros ne suffira pas. Il manque encore au moins 800 000 Euros. Il ne saurait être question de faire porter cet effort sur les bénéficiaires des ASSEDIC ni sur les cotisations des salariés, dont le pouvoir d’achat n’est déjà que trop bas.
Le M.E.D.E.F. doit faire sa part d’efforts.
Paris, le 19 avril 2004
Monsieur le Président de la République Jacques Chirac
Monsieur le Président de la République,
C’est avec gravité que je me permets de vous adresser cette lettre afin d’attirer l’attention du Chef de l’Etat et des armées sur un dossier essentiel pour l’avenir de notre pays. GIAT Industries, entreprise fondée en 1990, est menacée dans son existence même. Le plan GIAT 2006 de Monsieur Luc Vigneron prévoit de ramener l’entreprise à 2500 employés d’ici à 2006 et planifie donc le départ de 3250 personnes dans la même période. Depuis des mois, élus et syndicalistes se sont mobilisés pour sauver GIAT Industries. Nombre de personnalités ont fait part de leur vive inquiétude, au premier rang desquels des militaires, soucieux de maintenir l’appareil de défense français. La simple menace planant sur les milliers d’emplois de GIAT et sur les sites concernés justifierait à elle seule une forte mobilisation. Or, ce qu’il est désormais convenu d’appeler « l’affaire GIAT » va beaucoup plus loin. Notre industrie de défense est menacée de mort avec les conséquences que l’on devine pour notre armée de terre et de l’air.
GIAT va mal. C’est un fait. Mais les causes de sa mauvaise santé sont connues. Depuis le remplacement systématique des hauts cadres dirigeants à partir de 1995, l’incapacité des nouvelles équipes dirigeantes à vendre nos matériels à l’étranger est un fait avéré. Le vide des carnets de commande a été organisé de la manière la plus évidente qui soit.
Le plan GIAT 2006 souffre de deux vices fondamentaux. En premier lieu, il ne laisse aucunement la place à un quelconque projet industriel. Pire, ses concepteurs ont définitivement abandonné toute ambition de conquête de marchés internationaux. Ainsi, l’avenir de GIAT, fleuron de notre industrie de pointe, vivier inégalé de compétences techniques, est-il compromis.
Le drame du projet industriel actuel tient au fait qu’il n’a pas été pensé et conçu par des industriels.
L’objectif cible du plan – 2500 employés – mettra en péril la viabilité de l’entreprise. La réduction d’effectifs aura un coût financier élevé et un coût industriel non moins important, puisque l’on s’apprête à faire disparaître des compétences primordiales pour l’industrie d’armement française, comme pour l’industrie en général. C’est un plan de liquidation.
Le projet fait abstraction de réalités pourtant essentielles : En effet, la fermeture du site de Graves (Cusset) comme celle de la forge de Tarbes se heurtent à des difficultés lourdes. Dans le premier cas, au lieu de rechercher des commandes pour seulement 10 millions d’euros la direction de GIAT met en péril l’activité essentielle de Cusset – activité que l’on pourrait aisément qualifier d’intérêt général. En outre, le transfert de la forge de Tarbes et la fermeture de ce site va se heurter au fait que l’activité munitionnaire ne peut être transférée ou sous-traitée sans être purement et simplement mise en péril. A court terme, l’Armée française sera privée de son unique source d’approvisionnement en munitions. La requalification des munitions achetées à l’étranger aura un coût technique, financier et nécessairement politique. Enfin, remarquons que les munitions du Rafale sont fabriquées par GIAT Industries. Comment équiper nos avions en munitions après la déclinaison du Plan de Monsieur Vigneron ?
Enfin, la question essentielle de la capacité à vendre les matériels de GIAT semble ne plus être le moins du monde envisagée. C’est par une relance de l’activité commerciale que l’on peut espérer sauver notre industrie de défense. Les résultats des deux équipes qui se sont succédées à la tête de GIAT Industries sont asymptotiques à zéro en la matière. Depuis 1995, on ne vend plus que pour environ 80 millions de francs par an de matériels sortis des usines de GIAT. Dans le même temps, les effectifs commerciaux ont triplé… Il existe un marché à l’exportation mais les dirigeants de GIAT semblent l’ignorer. Pourtant GIAT et ses matériels ont une réputation de qualité supérieure à celle des matériels concurrents directs, américains notamment. Un réel travail commercial doit être mené pour sauver GIAT et ce travail ne peut passer que par un renouvellement de l’équipe dirigeante et un nouveau plan.
Monsieur le Président de la République, pour la première fois de son Histoire, la France risque d’être privée d’une réelle industrie de défense. La disparition de ce groupe industriel, pourtant essentiel à notre pays, risque de peser lourdement sur les marges de manœuvre de la France dans le monde. Politiques étrangère et de défense sont liées, vous le savez. Sans industrie de défense, sera-t-il possible, demain, de penser une vision du monde alternative à celle de l’hyper-puissance américaine ? C’est la raison pour laquelle je m’adresse à vous, pour solliciter votre intervention dans ce dossier. Dans deux mois, le sort de GIAT Industries sera scellé, le sort de notre industrie de défense dépend désormais de vous. Il est possible et nécessaire d’agir.
Vous remerciant de l’attention que vous saurez prendre à ce dossier fondamental pour l’avenir de notre armée, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
Georges SARRE.
Paris, le 15 avril 2004
« Recalculés » : le gouvernement doit s’incliner sans plus attendre
L’heureuse décision du Tribunal de Grande Instance de Marseille aujourd’hui dans l’affaire des « recalculés » de l’UNEDIC, favorable à 35 des 37 plaignants, confirme ce qu’associations de chômeurs et partis de gauche dénoncent depuis janvier : il y a bel et bien rupture de contrat entre l’UNEDIC et ceux qui, depuis janvier, ont perdu leurs indemnités avant les dates prévues.
Le gouvernement, qui a donné son agrément à l’accord de l’UNEDIC signé en décembre, doit reconnaître son erreur. Le Premier Ministre s’est engagé, dans sa déclaration de politique générale, à « corriger les erreurs » du gouvernement : sur ce sujet majeur, il montrera qu’il a, ou non, entendu le message des Français exprimé aux élections régionales. Le Mouvement Républicain et Citoyen demande au gouvernement de retirer sans plus attendre son agrément à l’accord de décembre 2002.
Plutôt que de faire peser aux plus faibles le poids des déséquilibres des comptes sociaux, avec des décisions aussi iniques que choquantes, le gouvernement doit se donner les moyens de la croissance économique et du développement de l’emploi. Seule une rupture avec les contraintes européennes et internationales le permettrait.
EDF-GDF : pour un coup d’arrêt au néo-libéralisme !
La politique du gouvernement visant à changer le statut d’EDF et GDF en vue de leur privatisation doit être vigoureusement combattue. Marchant main dans la main avec les idéologues de la Commission européenne, le gouvernement s’apprête à effectuer une régression d’envergure. La logique de l’intégration européenne et du " tout marché " vise à faire de l’énergie un bien comme un autre : c’est inacceptable. Les syndicats CGT, FO, CFDT, CFTC, SUD et CFE-CFC ont appelé à la grève et à des manifestations ce jeudi 8 avril. Cette initiative doit être massivement soutenue par toutes celles et tous ceux qui sont attachés à ce service public fondamental qu’est EDF-GDF. Le MRC soutient donc cette grève et une délégation de membres de sa direction sera présente dans le cortège. Il est grand temps de mettre un coup d’arrêt à la logique néo-libérale. EDF-GDF ne doit pas être privatisé. C’est l’intérêt national et l’intérêt des usagers, c’est également une nécessité quant à la sûreté de l’utilisation du gaz et du nucléaire à des fins civiles que de faire reculer le gouvernement.
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