Paris, le 23 janvier 2004

 

 

"Assurance-maladie : le chômage au centre du malaise."

 

 

Le Haut-Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie remet ce jour un rapport au gouvernement définissant un diagnostic et prescrivant une série de réformes.

 

Pour que les prescriptions soient efficaces, encore faut-il que l’on définisse correctement la pathologie. Si la France connaît une crise de son assurance-maladie, c’est essentiellement pour des raisons liées au chômage et également pour des raisons d’ordre démographique. L’amélioration constante des techniques médicales est une excellente chose mais elle coûte.

 

Sans recul fort du chômage, qui ne cesse depuis des années de gangrener notre société, aucune réforme cohérente de l’assurance-maladie ne pourra être menée. Refusant d’assumer leurs responsabilités et capitulant devant le chômage et ses causes, nos gouvernants oscillent en permanence entre stigmatisation des patients et diatribes contre les praticiens.

 

Au delà des prescriptions techniques faites pour réformer la sécurité sociale, il est nécessaire de comprendre qu’un pays soumis au chômage de masse ne peut garder le même niveau de protection sociale et que c’est donc prioritairement au chômage qu’il faut s’attaquer.

         Paris, le 19 janvier 2004

 

France Télécom :

La douloureuse expérience d’une dérive libérale

 

L’annonce de la suppression de 14500 postes à France Télécom cette année (dont 8800 en France), après 13100 l’an passé (7700 en France) confirme de façon écœurante et choquante les ravages de la logique libérale introduite dans cet ancien Service Public.

 

Les libéraux de tous bords nous avaient annoncé que la libéralisation du marché des télécommunications et la privatisation de l’opérateur national seraient bénéfiques aux usagers et à la vitalité économique française. C’est évidemment tout le contraire qui se produit. Certains ont feint de croire que l’ouverture de capital n’était pas la privatisation et n’induirait pas les mêmes conséquences : ils ont aujourd’hui bonne mine !

 

Salariés, usagers et citoyens ont été abusés. Car cette réduction d’effectifs à la hache ne peut être synonyme que de grave dégradation du service, en même temps qu’elle est un scandaleux sacrifice de l’emploi.

 

On ne saurait mettre cette annonce grave sur le seul compte des dérives de gestion de l’équipe BON, même si celles-ci sont inadmissibles. C’est toute la logique de libéralisation et de privatisation qui amène France Télécom dans le mur, et avec elle ses emplois et le service rendu aux usagers.

 

Il y a donc une responsabilité politique de cet immense gâchis, et la gauche devra revenir sur la privatisation des Services Publics.

 

                                                                                  Paris, le 16 janvier 2004

 

 Sans vouloir tomber dans le piège du procès d’intention, le MRC  considère que les motifs d’inquiétude sur la réforme de l’assurance –maladie préparée par le gouvernement s’accumulent : l’ajournement de mesures effectivement urgentes non seulement à après les élections, mais aussi à la période des grandes vacances d’été ; le silence total entretenu sur le fond du projet ; les rumeurs de légiférer par ordonnances, de façon à éviter tout débat parlementaire sérieux ; l’insistance mise sur la seule importance d’un déficit, certes légué par le gouvernement précédent, mais que l’actuel Ministre de la Santé n’a fait qu’accentuer vertigineusement depuis deux ans  sont autant d’éléments qui justifient les craintes les plus légitimes de la préparation d’un « mauvais coup ».

 

Le MRC appelle dès à présent à la vigilance et à la mobilisation contre toute réforme qui consisterait à prendre prétexte d’une situation financière  volontairement aggravée pour faire basculer une part croissante du financement des soins essentiels  sur les assurances complémentaires aux dépens de la solidarité nationale, s’inscrivant dans la logique maastrichienne de démantèlement  des services publics.

 

            Paris, le 15 janvier 2004

 

Vers le « salarié kleenex » ?

 

Monsieur Fillon a reçu ce jour un rapport préconisant la création d’un « contrat de projet » et la reconnaissance des non-syndiqués dans les PME.

 

La création d’un « contrat de projet » relèverait du pur scandale. Depuis vingt ans, le patronat français réclame plus de précarité pour créer des emplois. Or le chômage n’a pas cessé de croître. Quant à l’emploi, il rime de plus en plus avec précarité, bas-salaires et instabilité. Il ne saurait être question d’accepter le développement d’embauches à la carte et la constitution d’une catégorie de « salariés kleenex » que l’on jette après usage.

 

En outre, les chantres du dialogue social promeuvent la reconnaissance des non-syndiqués dans les PME. Cela vise à conforter la stratégie du MEDEF de destruction du syndicalisme français. Reconnaître les non-salariés, développer des syndicats de circonstance est une idée particulièrement pernicieuse. La France n’a pas besoin de syndicats fantoches aux ordres, elle a, au contraire, besoin d’un syndicalisme fort, susceptible de négocier.

 

Croire que l’on peut accéder à la prospérité contre les salariés relève du non-sens et de l’absurde. Les postulats de la droite, aux services des intérêts financiers, sont erronés, ils conduisent à l’impasse.

 

Paris, le 7 décembre 2004

« Contrat intermédiaire » ou « lot de consolation » ?


Le projet de Jean-Louis BORLOO d’instaurer un dispositif en faveur des salariés licenciés économiques est intéressant. Mais le Ministre doit indiquer clairement s’il a l’intention de flexibiliser les licenciements économiques, et préciser le système de financement du dispositif. Sans quoi l’annonce du « contrat intermédiaire » risque fort de n’être que l’arbre social qui cache la forêt de la régression.


Le M.R.C. ne saurait accepter la flexibilisation des licenciements économiques, et en particulier la prise en compte du facteur « compétitivité » pour justifier les licenciements. Ce serait la porte ouverte au licenciement pour convenance des actionnaires. Si le gouvernement veut aider les entreprises à sauvegarder leur compétitivité, qu’il s’intéresse plutôt à la politique commerciale et à la politique monétaire de l’Union Européenne : libéralisation des échanges, dollar faible et euro fort pénalisent lourdement les entreprises françaises.

En outre, je demande à Jean-Louis Borloo de préciser comment il entend financer le dispositif du « contrat intermédiaire » : les entreprises qui licencient vont-elles pouvoir se défausser de leur responsabilité sur l’UNEDIC et l’Etat ? Comment ceux-ci vont-ils payer la note, alors que le carcan du pacte de stabilité et les politiques libérales suicidaires de l’Union Européenne assèchent les finances publiques ?

Sans réponses convaincantes à ces questions cruciales, et malgré la saison, Jean-Louis Borloo aura du mal à se faire passer pour le père Noël des salariés…

 

Rapport Camdessus :

Diagnostic banal et remèdes dangereux.

 

 

Le rapport Camdessus se résume à un diagnostic particulièrement banal de l’économie française et à une suite de remèdes dangereux, dont l’application ne ferait qu’accroître les difficultés de la France et des Français.

 

Les prescriptions de ce rapport sont aussi peu originales que néfastes. Le rapport Camdessus fait ainsi penser aux médecins de Molière. Ceux-ci exerçaient leur art à coups de lancette pour les saignées, de clystère pour purger le malade. Quand le patient survivait, cela relevait du miracle. Aujourd’hui l’économie française a un pouls qui bat au ralenti, et Monsieur Camdessus arrive avec les remèdes qui ont déjà occasionné des ravages au plan mondial, quand il était à la tête du FMI.

 

Espérons que le seul usage concret qu’aura ce travail soit de fournir un programme à l’U.M.P. puisque le Ministre de l’Economie, futur Président de l’U.M.P. veut faire éditer ce document. Souhaitons une bonne lecture aux militants de l’U.M.P. Décidément, le militantisme est un combat.

 

 

Paris le 15 octobre

 

Avant-projet de loi sur les restructurations :

non au salariat kleenex !

 

 

Au nom du M.R.C., j’exprime ma vive inquiétude et ma profonde indignation face à l’avant-projet de loi du gouvernement sur les restructurations, qui élargit notamment le périmètre du licenciement économique.

 

M. Larcher agit en « petit toutou » du M.E.D.E.F. ; ce projet est de nature à imposer encore plus de précarité aux salariés, à faire de la régression des conditions de travail la norme, et de l’emploi une simple variable d’ajustement dans la quête du profit. C’est un retour brutal au XIXème siècle qui est envisagé.

 

Toutes les organisations progressistes, tous les salariés, tous les citoyens, doivent s’unir pour dénoncer et agir contre cette tentative inadmissible de retour au salariat kleenex.

 

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