SYNDICAT NATIONAL UNIFIE DES IMPOTS
80/82 rue
de Montreuil 75011 PARIS - Tél. 01.44.64.64.44 - Fax
01.43.48.96.16 - 3615 SNUI
Paris,
le 17 Mars 2003
Communiqué de presse
Culture du résultat, salaire au mérite,
Monsieur Mer ne voudrait-il pas transformer
les agents des Impôts en fermiers généraux !
C’est sans appel que le SNUI
condamne la volonté de M. Mer de payer les agents des Impôts
en fonction des résultats obtenus individuellement dans
l’exercice de leurs missions de contrôle et de recouvrement de
l’impôt.
Cette approche du métier des
agents des Impôts comporte de graves menaces pour le
fonctionnement du service public fiscal et foncier, pour les
usagers, pour la démocratie.
En effet, elle comporte de
graves dangers de divers ordres :
-
Risque de voir s’installer une tendance généralisée à traiter
les affaires les plus simples, les plus faciles pour faire de
l’apparence au détriment de la justice.
-
Possibilités évidentes de dérapages individuels dans le cadre
de l’exercice du contrôle et de la vérification pour faire du
chiffre à tout prix.
-
Création d’une suspicion systématique de la part des usagers
sur l’honnêteté des agents avec pour corollaires l’agressivité
et la rancœur.
Le SNUI continuera de
défendre fermement un service public fiscal garantissant la
neutralité et l’égalité de traitement des citoyens devant
l’impôt et cela passe par le statut du fonctionnaire, la
sécurité de l’emploi, le refus du salaire au rendement.
Dans ce cadre, le SNUI
appelle tous les citoyens à signer massivement la pétition que
leur proposent les agents des Impôts.
SYNDICAT NATIONAL UNIFIE DES IMPOTS
REDUCTION DRAMATIQUE DES RETRAITES A L’HORIZON 2020
Dans son projet de réforme des retraites, le gouvernement a
prévu de porter la durée de cotisation à 41 annuités pour
2012, pour ensuite passer à 42 (le Medef trépigne pour en
obtenir 45!).
Quelles conséquences pour les fonctionnaires si les 42
annuités venaient à être appliquées ?
Il faut prendre en considération le fait qu’ils ne pourront
pas pour la plus part d’entre eux, atteindre le nombre maximum
d’annuités puisqu’ils entrent de plus en plus tard dans le
monde du travail. D’autre part les administrations
connaissent un fort taux de féminisation (avec des arrêts de
travail pour élever les enfants qui ne sont pas pris en compte
pour le calcul de la retraite pour les enfants nés avant le
01/01/2004).
Exemple de calcul de pension pour un agent de catégorie C de
la DGI, ayant atteint le dernier échelon de son grade, entré à
l’âge de 22,5 ans et partant à 60, après 37,5 annuités de
cotisation.
Année de départ en retraite |
2003 |
2008 |
2013 |
2020 |
Nombre d’annuités pour une pension à taux plein |
37,5 |
40 |
41 |
42 |
Taux pour 1 annuité |
2% |
1,875% |
1,829% |
1,785% |
Décote par annuités manquantes |
0% |
3% |
5% |
5% ? |
Taux de la pension pour 37,5 ans (avec décote éventuelle) |
75% |
62,8% |
51,08% |
49,43% |
Traitement brut annuel (base 2003) |
20.486 euros |
20.486 euros |
20.486 euros |
20.486 euros |
Traitement + primes annuels (base 2003) |
25.566 euros |
25.566 euros |
25.566 euros |
25.566 euros |
Pension brute annuelle |
15.364 euros |
12.865 euros |
10.464 euros |
10.126 euros |
Taux réel de remplacement par rapport au traitement +
primes |
60,09% |
50,32% |
40,92% |
39, 60% |
Perte par rapport à 2003 |
- |
2.499 euros |
4.900 euros |
5.238 euros |
Pour un agent de catégorie B dans la même situation, compte
tenu de la part plus élevée des primes dans la rémunération,
le taux réel de remplacement serait le suivant :
Année de départ en retraite |
2003 |
2008 |
2013 |
2020 |
Taux réel de remplacement par rapport au traitement +
primes |
58,44% |
52,15% |
39,80% |
38,51% |
Pour un agent de catégorie A dans la même situation, compte
tenu de la part plus élevée des primes dans la rémunération,
le taux réel de remplacement serait le suivant :
Année de départ en retraite |
2003 |
2008 |
2013 |
2020 |
Taux réel de remplacement par rapport au traitement +
primes |
52% |
46,5% |
35,54% |
34,40% |
L’allongement
de la durée de cotisation fera qu’un certain nombre d’agents,
même en partant à 65 ans ne disposera pas du nombre d’annuités
pour bénéficier d’une pension à 75% sur leur seul traitement
brut. Ainsi un agent âgé aujourd’hui de 35 ans (né en 1968),
partant à 65 ans (en 2033), n’aura que 40 annuités au lieu des
42 nécessaires. Le taux de sa pension sera de 61,54% compte
tenu des pénalités et le taux réel de remplacement sera
seulement de 42,82% si la décote et le nombre des annuités
n’ont pas été encore bougé d’ici là.
Quant au rachat éventuel d’années pour la retraite, cette
solution coûtera cher et sera limitée à un petit nombre
d’autant que les cotisations auront augmenté pour atteindre le
niveau du privé. De plus l’annonce de la mise en place d’une
caisse obligatoire basée sur une partie des primes à hauteur
maximale de 20% du traitement indiciaire (au taux de 5%)
grèvera encore le pouvoir d’achat des fonctionnaires.
Quelles perspectives pour cette caisse ? Il est à craindre
qu’avec la réduction annoncée du nombre de fonctionnaires elle
ne sera pas viable à terme sauf à augmenter le taux de
cotisation ou à réduire ses prestations pour pousser les
agents vers les fonds de pension !
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