La CGT dénonce la stratégie "dangereuse" du
gouvernement
Bernard Thibault, a estimé que le gouvernement choisissait une
"stratégie particulièrement dangereuse" sur les retraites en
travaillant "un peu plus l'opposition entre différentes catégories de
salariés du public et du privé pour tenter de s'en sortir.
En marge du congrès de la confédération européenne des syndicats
(CES) à Prague, le leader de la CGT réagissait devant quelques journalistes aux
propos du ministre des Affaires sociales, François Fillon, qui avait affirmé
dimanche que la manifestation syndicale contre la réforme des retraites était
essentiellement composée de salariés de la fonction publique.
"Le gouvernement est en train d'entreprendre une stratégie
particulièrement dangereuse: son projet est à ce point contesté que je crains
qu'il ne travaille un peu plus l'opposition entre différentes catégories de
salariés du public et du privé pour tenter de s'en sortir", a déclaré M.
Thibault. "Soit il est aveugle sur la réalité de la mobilisation, soit il
a décidé cette stratégie qui est assez redoutable pour des responsables
politiques", a-t-il ajouté.
Le gouvernement a surdimensionné le dossier des retraites comme un
enjeu politique, c'est-à-dire comme la première démonstration qu'il devait
faire de son autorité, alors que rien n'impose par exemple de s'enfermer dans
le calendrier qu'il a fixé de manière unilatérale.
"On n'est pas au bord du gouffre financier, la situation est préoccupante mais n'a pas l'urgence par exemple de la Sécurité sociale. On a encore quelques années, ce qui peut très bien s'accommoder d'une négociation réelle et sérieuse avec les organisations syndicales". "Pour l'instant, le gouvernement est manifestement sur une position qui vise à radicaliser la situation et à travailler autour d'une situation de rapport de force en bonne et due forme. Il va avoir du répondant".
Union Syndicale CGT des Services Publics Parisiens 3 rue du Château d'Eau - 75010 Paris
Aux millions de grévistes et de manifestants qui se sont mobilisés depuis le début de l'année, Messieurs Raffarin et Fillon clament sans vergogne : "hors notre projet, point de salut !". En conseil des ministres, le 26 mai, comme au congrès des Mutuelles de France, le Président de la République s'est exprimé sur le même registre. Leur supercherie est double !
Tout d'abord, il ne s'agit pas d'un projet qui sauve le système de retraites par répartition, mais d'un dispositif qui l'enfonce. Les effets cumulés des mesures Balladur de 1993 et de celles du gouvernement actuel feront perdre 20 à 30% du montant des retraites du privé et du public.
De plus, c'est un mensonge de prétendre qu'il n'y a pas d'autre solution économiquement viable. Les chiffres cités par l'officiel Comité d'orientation des retraites parlent d'eux-mêmes. Les pensions versées aux retraités s'élevaient en 2000 à 12% des richesses annuelles créées en France ; autrement dit, les revenus des actifs en représentaient 88%. L'augmentation prévisible du nombre de retraités, de moitié sur les quarante prochaines années, appelle à ce que 6% des richesses produites soient transférées vers les retraités. "Trop lourd à supporter, dit le Medef, il faut baisser les droits des retraités !". C'est cacher le fait qu'en quarante ans, même avec une croissance économique faible, les richesses créées vont doubler, voire plus. Ainsi, même amputé du transfert, le reste de l'économie conservera une importante marge de progression.
Si Medef et gouvernement rivalisent d'autisme devant cet argument, c'est qu'ils se refusent à en admettre la conséquence : il faut augmenter les cotisations des employeurs pour que les richesses créées couvrent la nécessaire croissance des retraites.
L'alternative existe, mais ils la craignent. Dans les entreprises comme dans la rue, l'action déterminée des salariés du public comme du privé doit encore grandir, pour obliger le gouvernement à retirer le Plan Fillon et entamer de véritables négociations avec les organisations syndicales, pour imposer d'autres choix.
Alors participons TOUTES et TOUS à la nouvelle
JOURNEE NATIONALE d'ACTION
pour la DEFENSE du DROIT à la RETRAITE à l'appel de la
CGT - FSU - UNSA - FO
MANIFESTATON le 19 JUIN 2003 à 13 h 30
de MONTPARNASSE à la Place Iéna Rendez-vous pour les Services Publics Parisiens à la hauteur du bld Montparnasse et de la rue de Rennes GRANDE CONSULTATION NATIONALE
ADRESSE aux DEPUTES et SENATEURS pour une AUTRE REFORME des RETRAITES
RENVOYEZ à l'Union Syndicale CGT des Services Publics Parisiens 3 rue du Château d'Eau - 75010 Paris
|