Metaleurop

 

Le tribunal de grande instance de Béthune a mis un terme lundi à l'existence de Metaleurop Nord, la filiale du groupe de métaux non ferreux Metaleurop SA, sans pour autant clore le feuilleton judiciaire de la fermeture de la fonderie de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais).

En prononçant sans surprise la liquidation de Metaleurop Nord, après seulement un mois et demi de période d'observation, le TGI a supprimé une société qui, de l'avis même de ses administrateurs judiciaires, n'a jamais eu d'existence autonome.

Le président de la chambre commerciale a tenu à préciser que "la liquidation n'équivaut pas au démantèlement" et qu'"il est possible de voir un repreneur se manifester". Des paroles que les quelques salariés présents ont accueillies avec circonspection.

A Noyelles-Godault, les fondeurs étaient occupés à organiser dès lundi matin le blocus de leur usine, dont ils ont barré l'entrée avec de lourds lingots de zinc. Ils espéraient ainsi éviter le pillage de l'usine et obtenir un plan de licenciement plus avantageux.

La liquidation signifie surtout la mise en route de la procédure de licenciement pour les 830 salariés. C'est également la fin des espoirs de redémarrer l'activité de la fonderie de zinc et de plomb ouverte en 1894.

L'avocat du comité d'entreprise de Metaleurop Nord, Patrick Tillie, a annoncé son intention de faire appel de la liquidation, rappelant qu'un appel ne serait pas suspensif, et que le délai était de dix jours.

Il a rappelé la position des représentants du personnel, qui voulaient d'abord étendre la procédure de redressement judiciaire à la totalité du groupe Metaleurop (1.000 salariés). Le jugement "en dit long sur le peu de cas qu'on fait des salariés", a affirmé Me Tillie. "S'il y a un parquet organisé et une chancellerie organisée, c'est peut-être à eux de prendre cette décision" de faire appel, a-t-il déclaré.

L'"affaire Metaleurop", comme la qualifie le porte-parole CGT de l'intersyndicale Farid Ramou, se poursuivra le 21 mars devant ce même TGI de Béthune. La chambre commerciale examinera alors la possibilité de mettre Metaleurop SA en redressement judiciaire.

 

Les syndicats de fonctionnaires durcissent le ton et préparent l'action

 

Les syndicats de fonctionnaires ont durci le ton lundi, à la veille des rencontres bilatérales avec leur ministre Jean-Paul Delevoye, six d'entre eux se prononçant pour une mobilisation début avril sur les retraites et renouvelant leurs revendications en termes de salaires.

Mardi et mercredi, le ministre de la Fonction publique recevra un à un les sept syndicats de son secteur pour évoquer lors d'un "tour d'horizon complet" les salaires, les retraites et la décentralisation.

M. Delevoye a brisé, samedi, les derniers espoirs des syndicats de voir s'ouvrir rapidement des négociations salariales, en annonçant que ce "débat" ne serait abordé qu'une fois les discussions sur les retraites bouclées, soit au début de l'été.

"Le ministre renvoie à plus tard un débat qui est urgent, mais nos exigences d'une négociation salariale et de mesures salariales immédiates demeurent entières", a affirmé à l'AFP Bernard Lhubert, secrétaire général de la CGT, premier syndicat.

Les fédérations, qui réclament depuis plusieurs mois l'ouverture immédiate de négociations sur les salaires, ont chiffré la perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires à 2,6 % sur les trois dernières années.

Réunies en interfédérale lundi, la CGT, FO, l'UNSA, la FSU, la CFTC et la CGC ont jugé "l'intervention des personnels nécessaire" devant le "refus de répondre" du gouvernement sur les salaires ainsi que face aux "menaces sur l'emploi et les services publics".

La CFDT (19 % aux dernières élections professionnelles) a décidé de ne pas signer la déclaration commune, estimant que ce n'était pas le rôle des fédérations de "prédéterminer des décisions qui relèvent des confédérations".

Concernant les discussions en cours sur les retraites, les six syndicats déplorent que le gouvernement "ne réponde pas" à leurs revendications sur le taux de remplacement (niveau de la retraite par rapport au salaire) et l'âge de départ à la retraite, et fasse "de la baisse des retraites, de l'allongement de la durée de cotisations - d'abord pour les fonctionnaires - les axes essentiels de sa réforme".

"Alors que le gouvernement tente d'opposer le public au privé", ces fédérations proposent en conséquence une "initiative interprofessionnelle sur les retraites et les pensions début avril".

Le lundi 17 mars, les confédérations syndicales doivent se réunir pour discuter de l'éventualité d'une nouvelle mobilisation public/privé sur les retraites, après la journée d'action du 1er février qui avait vu manifester entre 250.000 et 500.000 personnes selon les sources.

Plusieurs fédérations de fonctionnaires ont fait savoir que si aucun mot d'ordre d'action n'était lancé au niveau confédéral, elles appelleraient tout de même à une mobilisation dans la Fonction publique début avril, sur les retraites comme sur les salaires.

"Lors des bilatérales, nous allons pousser le ministre dans ses retranchements, pour l'obliger à nous annoncer la couleur. Ca suffit comme ça, on veut savoir ce qu'il a l'intention de faire", a souligné Roland Gaillard, secrétaire général de FO Fonctionnaires.

"Les organisations syndicales ne croient plus que le gouvernement ait l'intention de vraiment négocier ou de discuter avec elles, c'est la raison pour laquelle il est temps de montrer les dents", a-t-il conclu.

 

France Télécom lance une augmentation de capital de 15 mds EUR

 

Le 24-03-2003, France Télécom a lancé une augmentation de capital de 15 milliards d'euros, dont 6 milliards sur le marché, l'Etat actionnaire participant à cette opération pour 9 milliards d'euros.

L'augmentation de capital se fera via une émission de bons de souscription d'actions (BSA) pour les actionnaires.

Chaque actionnaire recevra un BSA pour chaque action détenue après la clôture de la bourse du 24 mars. Du 25 mars au 4 avril, 20 BSA donneront le droit de souscrire 19 nouvelles actions France Télécom au prix unitaire de 14,50 euros.

L'Etat va souscrire à l'augmentation de capital au prorata de sa participation (56,4%).

Les BSA seront négociables sur le marché du 25 mars au 4 avril. A cette date, les bons qui n'auront pas été exercés seront automatiquement rachetés par l'opérateur pour le compte des banques garantes de l'opération.

Pour la direction de cette entreprise, cette opération lèvera une incertitude importante qui pèse sur le redressement de la société".

 

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