Réforme des retraites de la
Fonction Publique :
Régression sociale et
affaiblissement de l'Etat.
François Fillon et Jean-Paul Delevoye
ont de nouveau reçu ce jour les syndicats de fonctionnaires pour leur exposer
les projets gouvernementaux relatifs à la réforme des retraites. Un coin du
voile est désormais levé sur
les intentions gouvernementales. Le
sens de la manuvre est sans ambiguïté : on retourne vers le XIXème siècle
en TGV.
Parmi les principales mesures
élaborées par le gouvernement de Monsieur Raffarin, on retiendra que la mesure
visant
à porter la durée de cotisation à
40 annuités entre 2004 et 2008 est décidée. La mécanique damputation des
acquis sociaux
est enclenchée ! On nous annonce
déjà la suite puisque il faut aujourd'hui décider du principe d'une
augmentation de la durée
d'assurance après 2008. Cette annonce
relève d'une pression toujours plus grande sur le monde du travail en général
et la
Fonction Publique en
particulier.
Effet trompe-l'oeil, le
gouvernement annonce une surcote pour encourager au maintien en activité au
delà de la durée de cotisation. Cette annonce n'est qu'un écran de fumée visant
à faire oublier la décote imposée aux assurés sociaux.
Le gouvernement, qui prétend
renforcer lautorité de lEtat, met constamment les fonctionnaires au pilori.
Tous sont victimes de la réforme en cours, tandis que la haute fonction
publique est livrée
aux sarcasmes de propagandistes du
« toujours moins dEtat ». Le gouvernement multiplie les subterfuges
pour affaiblir
le statut de la Fonction publique.
Il y a en France de moins en moins de places aux concours de la Fonction
Publique et de
plus en plus de recrutements de
contractuels, dont il est facile de se défaire, puisquils ne bénéficient pas
du statut de
la Fonction publique. Une
véritable transfusion sopère sous nos yeux menant à la précarisation des
personnes servant lEtat.
Le gouvernement se révèle tel
quil est : ultralibéral. Les réactions des Secrétaires confédéraux sont
donc
très compréhensibles après ces
échanges de vues unilatéraux.
Paris, le 21 mai 2003
Europe, Livre vert et conflits sociaux : les masques
doivent tomber.
La publication ce jour d’un Livre Vert de la
Commission européenne relatif au bilan d’une dizaine d’année de
déréglementations en Europe permet à chacun de lier les conflits sociaux en
cours en France au développement du système communautaire européen.
La Commission se félicitera toujours des
déréglementations, de la progression du libéralisme et de l’affaiblissement
des démocraties. Mais l’essentiel ne tient-il pas dans le fait que
constamment, les dires des gouvernants français à Paris sont contredits par
leurs actes à Bruxelles ?
Le destin des citoyens a été sciemment
abandonné aux mains de lobbies ultra-libéraux et des grandes firmes
multinationales par ceux qui prétendent gouverner la France. A Bruxelles,
disons le clairement, il n’y a pas de politique pour les citoyens puisque les
affaires y sont les affaires et que les affaires sont aux affaires.
La crise sociale est une crise politique. Cette crise politique
est une crise de la volonté et de la vision que devraient avoir les classes
dirigeantes. Or elles sont réfugiées dans les mythes, dans une Europe qui
leur permet de contourner la volonté populaire. C’est ce système qu’il faut
remettre en cause pour mener une politique de justice sociale, de
développement de notre économie, de nos industries, de nos services publics,
bref une politique au service du citoyen et non de la grande finance
mondialisée.
Le Livre vert de la Commission n’aura peut-être pour seul mérite
que de faire comprendre les causes et les origines du mal français.
Paris, le 20 mai 2003
Education : le gouvernement fuit la réalité.
Monsieur Luc
FERRY, Ministre de l'Education Nationale, et Monsieur Xavier DARCOS, Ministre
délégué à l'Enseignement Scolaire, viennent encore
une fois, par leurs déclarations à l'Assemblée nationale, de stigmatiser les
mouvements sociaux des enseignants au lieu de leur apporter une réponse.
Ils estiment que
les enseignants ne défendent que des intérêts "corporatistes" et
agissent contre l'intérêt de la jeunesse. Ces propos outranciers sont non
seulement agressifs et méprisants sur la forme, mais ils traduisent hélas
l'aveuglement du gouvernement face à l'ampleur des problèmes de l'Education
Nationale, justement soulevés par les enseignants en grève.
Le Mouvement
Républicain et Citoyen, contrairement au gouvernement, estime que les
enseignants, en se mobilisant, pour refuser le démantèlement de l'école de la
République, agissent bel et bien dans l'intérêt des
élèves, de l'égalité des chances, et de toute la communauté nationale.
Les enseignants ne
veulent pas livrer davantage l’école à la concurrence conduisant à la
marchandisation du service public de l’école. Paris, le 2 avril 2003
« Les grèves sont légitimes »
Les grèves de jeudi et les manifestations qui les accompagneront verront converger de nombreuses catégories de salariés : des enseignants aux cheminots, des postiers aux électriciens d’EDF. Ces grèves sont révélatrices du malaise en cours dans la société française, malaise créé par la politique de régression sociale du gouvernement Raffarin sur fond de récession économique mondiale.
Les enseignants ou les fonctionnaires de l’équipement sont en particulier inquiets des dangers de la régionalisation qui constitue une véritable menace pour la France, menant à son amoindrissement. La réforme des retraites tant annoncée par le gouvernement est des plus floues. Des idées vagues semblent la définir, ce qui ne peut qu’attiser les craintes des salariés du public comme du privé. Cette politique du gouvernement Raffarin est annonciatrice d’effets néfastes pour tous les salariés comme pour la France dans son ensemble.
Les convergences de luttes contre cette politique entre salariés du public et salariés du privé sont logiques tant est grand le malaise que la France entière ressent.
Paris, le 30 avril 2003
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