Pour contrer la récession, il faut une initiative économique forte

 

 

Le Gouvernement doit prendre sans tarder une initiative économique de grande ampleur pour, sinon éviter, du moins atténuer en France les conséquences de la récession mondiale qui s’annonce. Contrairement aux affirmations de Francis Mer, les conséquences économiques négatives de la guerre sont devant nous.

 

Déjà, le chômage augmente pour atteindre 9,2 % de la population active. Mais, des secteurs entiers d’activités, comme le tourisme ou le transport aérien, vivent sous de graves menaces immédiates. Ils réduisent même leurs offres. Plus que jamais, les prix de l’énergie sont incertains. La croissance est en berne. La France est entrée en récession. Le Gouvernement doit agir au plan intérieur et extérieur. Les faux semblants et les déclarations lénifiantes ne sont plus de mise.

Avec ses critères, le pacte de stabilité budgétaire est un texte d’un autre temps. Avec ses dogmes et ses équilibres, la commission de Bruxelles appartient à une autre époque. La France doit s’affranchir de ces contraintes qui, déjà, par temps de paix, étaient contestables. Elle doit proposer à ses partenaires, notamment à l’Allemagne, une initiative de relance.

 

Il faut un traitement économique du chômage et soutenir la consommation. Il faut investir pour l’avenir, et donc particulièrement dans la recherche. Enfin, en cette période, on ne saurait oublier la défense. Les priorités sont l’investissement et le soutien actif à la consommation.

Jeudi 03/04/03

 

Monsieur Georges SARRE,

réagit aux propos du Premier Ministre sur  France Europe Express.

 

·        Il est profondément regrettable que le Premier Ministre n’ait annoncé aucune initiative nouvelle pour arrêter la barbarie de la guerre en Irak. La France doit exiger un cessez-le-feu immédiat et l’ouverture d’une conférence internationale pour la paix.

 

·        Face à la crise économique, aux menaces qui pèsent sur le monde du travail, Jean-Pierre Raffarin n’a pas réussi à cacher sa passivité : ses formules de marketing politique ne font plus illusion. Son idéologie est clairement libérale : il n’a que le « moins d’État » à la bouche : moins de charges, moins d’impôt, moins de fonctionnaires... C’est comme par hasard sur ce thème qu’il s’est réconcilié avec le Commissaire européen ! Le Service Public est gravement menacé. Avec la décentralisation, cette politique de libéralisation conduira au délitement de l’Etat, et à l’affaiblissement de la France. Et ce thatchérisme de velours ne peut que renforcer le cercle vicieux de la crise économique et sociale.

 

·        Face aux inquiétudes légitimes des centaines de milliers de manifestants qui ont défilé dans les rues, Jean-Pierre Raffarin fait preuve d’une surdité grave. Il n’a apporté aucune garantie sur le montant et l’avenir des retraites. Il ne pense qu’à désigner les fonctionnaires comme boucs émissaires, et s’apprête à imposer aux forceps l’augmentation de la durée de leurs cotisations. Diviser ainsi les salariés du privé et du public est une très mauvaise manière d’aborder le dossier des retraites, et un nouveau mauvais coup porté à l’Etat.

 

·        Enfin, le Premier Ministre aura sans doute inquiété tous les Français attachés à l’unité de la République en annonçant un nouveau statut pour la Corse, suivi d’un référendum local. Cette initiative risque de contribuer au détachement de l’île, qui participerait du démantèlement de l’unité nationale.

 

·        Seul point positif, face aux préoccupations de Français, conscients du risque de montée des communautarismes, Jean-Pierre Raffarin a eu raison d’insister sur l’importance de la laïcité. Toute initiative la renforçant, notamment face au port du voile à l’Ecole, irait dans le bon sens, et nous attendons maintenant que Jean-Pierre Raffarin joigne la parole aux actes.

 

·        Le Premier Ministre a fait preuve d’un optimisme de commande, profondément décalé par rapport à la réalité économique, sociale et politique du pays.

Paris, le 29 avril 2003

 

En cette période de débat sur les retraites, on ne s'étonnera pas que le gouvernement décide d'annoncer des dispositions en faveur des familles et de la natalité. Le sous-entendu est tellement évident qu'on se prête à sourire : « quelques mesures pour soutenir la démographie, en échange de coupes franches dans vos pensions de retraites ».

 

Mais la ficelle est grosse, et les artifices éculés : on regroupe quelques aides déjà existantes sous le beau sigle de « prestation d'accueil du jeune enfant », et l'on fait passer cela pour un cadeau. On annonce 20 000 places en crèche, alors qu'il en faudrait dix fois plus, dans un pays où seulement 6 % des enfants trouvent des places en crèche, et l'on met en place une allocation incitant les jeunes mères à cesser leur activité professionnelle. Une fois encore le gouvernement confond politique familiale et cantonnement des femmes à domicile.

 

Bien sûr, on peut se réjouir des quelques dispositions prenant enfin en compte le légitime désir d'enfant de nombreux couples français. Un milliard pour les familles : tant mieux ! Une fois de plus, pourtant, cette politique s'exonère d'une réflexion plus globale sur l'organisation de notre société, le développement nécessaire de l'égalité professionnelle entre hommes et femmes, et les moyens de l'atteindre.

Paris, le 7 avril 2003

 

GIAT : restructuration ou destruction ?

 

 

Le plan de restructuration de GIAT Industries dévoilé officiellement met en danger l’existence même du groupe public d’armement terrestre français. Fait historique majeur, le gouvernement prive, pour la première fois depuis des siècles, l’armée de terre d’une industrie nationale de défense et d’armement.

 

En contradiction complète avec les enjeux internationaux le gouvernement a donc décidé de sacrifier un atout majeur de la France dans une période où croissent incertitudes et dangers. La France a besoin d’une défense moderne construite par une industrie performante et de pointe. Les réalités stratégiques plaident en faveur d’un vigoureux renforcement de notre industrie d’armement. Si la France n’assure pas sa défense, personne ne le fera à sa place. Aussi appartient-il au Président Jacques Chirac d’engager un moratoire sur toute annonce de plan de restructuration de GIAT Industries.

 

Ni le désinvestissement de l’Etat dans GIAT, ni le démantèlement de ce grand groupe ne sauraient être tolérés. Il faut sauver GIAT Industries : il s’agit-là d’un impératif d’intérêt national.

Paris, le 28 avril 2003

 

 

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