Les Syndicats ont donné leur avis sur les propositions gouvernementales de la réforme des retraites

 

«Gravissime.» Bernard Thibault n'a pas fait dans la nuance, pour commenter le projet gouvernemental sur les retraites, ne voyant aucun point positif dans le texte remis aux organisations syndicales. Une réaction forte mais attendue, puisque la CGT rejette l'idée même d'un allongement de la durée de cotisation. Or, le gouvernement a bel et bien choisi cette option : d'ici à 2012, il faudra travailler 41 ans pour obtenir une pleine pension.

Pour FO, qui rejette le principe de l'allongement, estime que cela conduit à travailler plus pour gagner la même chose. Il y avait d'autres pistes de financement possibles, par exemple des cotisations sur l'intéressement, la participation, les stock-options. Bernard Devy, parle de deux poids, deux mesures : les salariés sont pénalisés tout de suite et les entreprises obtiennent un sursis jusqu'en 2010 sur l'emploi des seniors.

La CFDT se réjouit que le système des carrières longues soit préservé. Il approuve le transfert des cotisations et l'augmentation de la surcote pour ceux qui prolongent leur activité. Mais elle s'inquiète du silence sur le fonds de réserve des retraites. Surtout, François Chérèque réitère son opposition au calendrier d'allongement de la durée de cotisation : d'accord pour les 41 ans, mais une fois constaté un progrès sur l'emploi des seniors. Sur une ligne proche, la CGC considère que tout reste à construire sur l'emploi des seniors.

 

Représentativité syndicale: la CFDT signera la position commune

 

La CFDT a décidé, au terme d'une réunion de ses instances dirigeantes, de signer la "position commune" sur la représentativité des syndicats issue le 9 avril d'une négociation avec le patronat. Le bureau confédéral à décidé de signer la position commune parce qu'elle définit des principes clairs qui permettent d'engager la rénovation des relations sociales.

La décision a été prise par 30 voix "pour" et 2 abstentions.

La CFDT était la dernière des huit organisations participantes à la négociation, débutée le 24 janvier, à se prononcer sur le texte, dont le gouvernement a décidé de se servir comme "base de travail" pour une réforme.

La CFDT a souligné son accord aux grands principes du texte: la prise en compte de l'audience des syndicats par les résultats aux élections professionnelles en entreprise et la validation des accords sociaux par des organisations représentant une majorité de salariés.

"Le financement du syndicalisme doit reposer principalement sur les cotisations des adhérents, condition d'autonomie incontournable. Les comptes doivent être transparents et publiés".

"Les modalités de négociation collective dans les entreprises dépourvues de représentants syndicaux visent à développer très largement le nombre de salariés pouvant bénéficier de la négociation et de ses résultats", estime également le syndicat.

Ces règles de représentativité "permettront de donner toute la légitimité à la démocratie sociale" et "favoriseront la coopération entre toutes les composantes du syndicalisme, ce qui permettra de mieux répondre aux attentes des salariés".

 

Réforme de la représentativité des syndicats : CFE-CGC et CFTC ne signent pas

 

Craignant pour leur survie du fait de leur petite taille, deux syndicats, la CFE-CGC et la CFTC, ont annoncé qu’ils ne signeraient pas la réforme de la représentativité syndicale.

 

Le bureau national de l'UNSA donne son feu vert à une fusion avec la CGC

 

Le bureau national de l'UNSA a annoncé le 17 avril 2008 qu'il donnait son feu vert à un "processus de rapprochement" avec la CGC, une opération qui permettrait aux deux organisations de gagner de l'importance dans la recomposition du paysage syndical amorcée par le projet de réforme de la représentativité.

Le bureau national extraordinaire de l'UNSA "a donné mandat, par 62 voix pour et 1 voix contre, 4 abstentions, 10 refus de participation au vote, au secrétariat national d'engager un processus de rapprochement avec la CFE-CGC fondé sur les valeurs et les principes que nous avons toujours défendus", déclare l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). "En dernier ressort, il appartiendra à un congrès de l'UNSA de décider des conclusions de ce processus".

Par ailleurs, l'UNSA indique qu'elle émet "les plus vives critiques", concernant le projet d'accord sur la refonte de la représentativité syndicale négocié entre les organisations patronales et les 5 confédérations dans la nuit du 9 au 10 avril dernier.

 

Rapport de la cour des compte : Les syndicats opposés au transfert des cheminots

 

Les syndicats de cheminots ont exprimé le 16 avril 2008 leur opposition au transfert de 55.000 cheminots de la SNCF vers Réseau ferré de France (RFF) comme le suggère la Cour des comptes, la CGT menaçant d'un «grand mouvement social». «Si on externalise 50.000 cheminots, on démantèle le service public national de la SNCF et on crée les conditions à terme de sa privatisation», a réagi Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT cheminots.

«De la façon la plus ferme qui soit, la fédération CGT des cheminots exprime son désaccord et indique qu'elle créera les conditions d'un grand mouvement social pour s'opposer à la casse de la SNCF».

FO a qualifié cette proposition de transfert de «provocation qui ne pourrait se conclure que par une réaction d'ampleur des cheminots».

Sud Rail, la CFDT, la CFTC, l'Unsa et la Fgaac (agents de conduites) se sont dit tous, à des degrés divers, également opposés au transfert. La plupart ont souligné que RFF, lourdement endetté, ne serait de toutes façons pas intéressé par cette arrivée de cheminots représentant une «charge supplémentaire».

Le secrétaire fédéral de Sud Rail, a estimé qu'une filialisation de la branche Infrastructure serait plus vraisemblable, relevant que «l'objectif de RFF, dans le cadre notamment des marchés européens» était «l'ouverture à la concurrence de l'ensemble du marché de l'entretien et des travaux».

«La filialisation attaquerait encore plus le statut des cheminots et on s'orienterait vraiment vers des activités séparées enlevant toute unicité à l'entreprise elle-même», a relevé la CFTC. La Fgaac, qui n'est «pas favorable a priori» à un transfert ou une filialisation, a rappelé que les «solutions pour rénover le réseau», vieillissant et pouvant devenir «accidentogène», passait par des «moyens» octroyés par l'Etat.

«L'Etat doit apurer la dette de RFF», qui s'élève à près de 28 milliards d'euros, a par ailleurs souligné l'Unsa cheminots. «L'Etat français, responsable de la dette des infrastructures, doit trouver les réponses en requalifiant cette dette en dette publique», a déclaré Didier Le Reste.

«Il faut abroger les dispositions législatives qui ont créé RFF en 1997 et revenir à un système unique et intégré de la gestion des infrastructures ferroviaires», a-t-il conclu.

 

Représentativité syndicale : la CGT va signer la position commune

 

La CGT a décidé le 16 avril 2008 à l'unanimité de sa commission exécutive de signer la "position commune" sur la représentativité des syndicats issue la semaine dernière de la négociation avec le patronat, estimant qu'elle permettrait d'installer "une véritable démocratie sociale".

La CGT est le premier syndicat à se prononcer favorablement sur ce texte, qui propose de faire de l'audience réelle des syndicats aux élections professionnelles la clé de voûte des relations sociales dans les entreprises.

"Tous les syndicats seront à la même enseigne", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault. "L'expression démocratique des salariés définira le poids des négociateurs".

Il a toutefois souligné les incertitudes pesant sur la suite qui sera donnée par le gouvernement et les parlementaires dans le futur projet de loi, tant sur le calendrier que le fond du texte.

La "position commune" propose qu'il faille au moins 10% des suffrages pour participer à des négociations avec l'employeur, et l'aval d'au moins 30% du personnel représenté par un ou plusieurs syndicats pour qu'un accord soit valable.

Le même système s'appliquerait dans quelques années dans les branches et au plan national, le seuil pour être représentatif étant provisoirement fixé à 8%.

"L'idée de seuil impose que la CGT s'efforce, comme les autres, d'obtenir ce seuil indispensable. "On n'ignore pas les situations où la CGT ne peut pas atteindre le seuil suffisant pour s'asseoir à la table des négociations", a-t-il ajouté.

La conjugaison des dispositions du texte, si elle se concrétise, "marquerait une rupture avec les principes en vigueur depuis plus de 50 ans qui permettent au patronat de conclure des accords minoritaires et de contourner l'influence réelle de la CGT parmi les salariés", a ajouté la CGT dans sa délibération.

M. Thibault a affirmé par ailleurs n'avoir été contacté par aucune organisation en vue d'un regroupement.

La CGT a réalisé un score de 32,1% aux dernières élections aux prud'hommes en 2002 et de 22,5% aux élections professionnelles de 2005.

Seuls FO, qui craint à terme une remise en cause de l'existence des conventions collectives nationales, et l'UPA (patronat de l'artisanat), ont rejeté le texte à ce jour.

La CFE-CGC et la CFTC donneront leurs positions jeudi, la CFDT la semaine prochaine.

 

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