Sommet syndical UE – Afrique

Source http://www.ituc-csi.org/spip.php?article1532&lang=fr

 

Un sommet syndical majeur de deux jours du 26 au 28 octobre, qui abordera les relations entre l’Europe et l’Afrique, s’ouvre  à Lisbonne, au Portugal, en présence de plus de 60 dirigeants syndicaux d’Afrique et d’Europe, dans la perspective d’un sommet Union européenne (UE) – Union africaine (UA) prévu pour les 8 et 9 décembre, au cours duquel doit être adoptée une stratégie conjointe pour l’avenir et la coopération existant entre les deux continents.

De nombreux dirigeants syndicaux africains et européens sont préoccupés par le peu d’attention que la stratégie conjointe accorde aux questions d’emploi et au travail décent. Ce manque d’intérêt des dirigeants de l’UE et de l’UA est difficile à comprendre car la création de plus d’emplois de meilleure qualité est une aspiration commune des peuples d’Europe et d’Afrique.

Sous le slogan "mettre le travail décent au coeur de la stratégie conjointe UE-Afrique", les dirigeants syndicaux examineront les questions relatives à l’emploi, au respect des droits des travailleurs, au dialogue social, à la migration et aux accords de partenariat économique (APE).

Les participants au Sommet seront, du côté européen : José Antonio Vieira da Silva, ministre portugais de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Margarida Marques, directrice de la Représentation de la Commission européenne au Portugal, Ana Gomes, Parlement européen, Maria Helena André, Secrétaire générale adjointe de la CES, João Proenca (UGT-P) et Manuel Carvalho da Silva ( CGTP-IN Portugal) et, du côté africain : Bience Gawanas, Commissaire au département des Affaires sociales de l’Union africaine, Andrew Kailembo (ICFTU-AFRO) et Adrien Akouete (ODSTA). Le Secrétaire général de la CSI, Guy Ryder, dirige la délégation internationale.

Une déclaration politique finale sera adoptée par le Sommet syndical, dans laquelle les demandes concrètes à l’UE et à l’UA seront formulées. La déclaration inclura des propositions suggérant d’accorder un rôle central au dialogue social dans la stratégie UE-Afrique étant donné qu’il s’agit d’un mécanisme essentiel de la gouvernance démocratique. Les syndicats sont susceptibles de renouveler leur appel en faveur du développement durable et du respect des droits des travailleurs, en particulier dans le secteur pétrolier et minier dans lequel de nombreuses entreprises multinationales exercent leurs activités. On espère enfin que les syndicats inciteront vivement les dirigeants européens à tenir leurs promesses de longue date concernant l’aide au développement et l’annulation de la dette.

 

Les cheminots thaïlandais obtiennent satisfaction après une grève massive

 

Les cheminots thaïlandais ont participé le 1er novembre à un mouvement massif de  grève pour protester contre un projet de privatisation. Un accord a finalement été conclu après 6 heures de négociations tripartites.

Les membres du syndicat des cheminots thaïlandais, affilié à l’ITF, ont paralysé les services ferroviaires du pays sur les trois axes principaux dans le cadre d’une grève du zèle  à laquelle participaient aussi bien les conducteurs que les techniciens.  Les fonctionnaires thaïlandais n’ont pas le droit de prendre part à une grève  traditionnelle. 

Les manifestants ont dénoncé les plans de privatisation des chemins de fer thaïlandais qui prévoient l'entrée du secteur privé dans le trafic fret, un  programme de restructuration et la réforme du décret ferroviaire.

Toutefois, un accord répondant à toutes les revendications syndicales a pu être conclu après six heures de négociation entre les dirigeants syndicaux, la direction ferroviaire et le ministre adjoint des Transports.  Une convention collective a été signée par les trois parties. L’accord prévoit le retrait de la réforme du décret ferroviaire et l’abandon du projet de restructuration ferroviaire. Il a également été convenu qu’une convention collective serait conclue après consultation du syndicat concernant toute future restructuration ferroviaire.

Par ailleurs, la société ferroviaire a promis de revoir sa position concernant l'accès d'opérateurs privés au fret ferroviaire, proposant une consultation syndicale avant toute prise de décision. Les parties intéressées ont reconnu que, dans tous les cas, les conducteurs de train et autres personnels ferroviaires employés dans le trafic de fret devraient bénéficier d’un contrat à durée indéterminée et jouir des mêmes conditions que les autres personnels de la société ferroviaire d’Etat.

Mac Urata, Secrétaire de la Section des transports internes de l’ITF, constate : à maintes reprises dans le monde entier les échecs des réformes ferroviaires se soldent par des suppressions d’emplois, la fermeture de lignes non rentables, la mise en danger des normes de sécurité et le manque d’investissements lorsque l’on donne la priorité aux profits.  Nous félicitons le syndicat pour la conclusion de cet accord tripartite et attendons sa mise en œuvre intégrale.

 Le trafic de passagers a repris normalement. Les cheminots qui ont participé à la manifestation n’ont pas fait l’objet de sanctions.

 

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