Réforme fiscale:70% de la baisse d'impôt pour les 20% les plus riches selon OFCE

 

La réforme de l'impôt sur le revenu, que le Parlement doit voter dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2006, permettra de restituer aux Français 3,6 milliards d'euros, dont près de 70% iront aux 20% des foyers imposables les plus riches, selon des calculs de l'OFCE publiés le 19 octobre.

Selon la dernière lettre de l'Observatoire français des conjonctures économiques, le nouveau barème de l'impôt sur le revenu, qui entrera en vigueur en 2007 avec quatre tranches imposables, bénéficie de manière très inégale aux foyers fiscaux, en fonction de leurs revenus et du quotient familial.

En se limitant à la réforme de l'impôt sur le revenu, qui fait partie d'une réforme fiscale plus vaste, "près de 70% des 3,6 milliards de baisse d'impôt sont restitués aux 20% des foyers imposables les plus riches", avance l'OFCE, qui apporte un grand nombre de simulations à l'appui.

Si l'on y ajoute les effets de la revalorisation de la prime pour l'emploi (PPE) destinée à quelque 8,8 millions de foyers modestes, alors "au total, le gain relatif de revenu disponible oscille entre 0,4% et 0,5% pour les 75% des ménages les plus pauvres" et "entre 0,6% et 0,9% pour les 25% des ménages les plus riches".

Si "les gains en pourcentage sont relativement modestes quel que soit le niveau de revenu", l'OFCE souligne que "la hausse de revenu est deux fois plus forte pour le dernier vingtile (les 5% de contribuables ayant les revenus les plus élevés) que pour le premier en pourcentage, et 36 fois plus forte en euros".

Au total, selon l'OFCE, la réforme fiscale "est plus équitable qu'une baisse uniforme de l'impôt en pourcentage, elle n'en creuse pas moins les inégalités de revenus".

 

AFP: arrêt de travail voté contre la suppression du poste de Besançon

 

 Un appel à un arrêt de travail de 24H jeudi à l'Agence France-Presse, lancé par les syndicats de journalistes (SNJ-CGT, SNJ, FO, CFDT et SUD) pour protester contre la fermeture du poste de Besançon, a été approuvé par le personnel des bureaux de province et du desk France, ont annoncé le 19 octobre par les syndicats.

»L'arrêt de travail de 24H sera donc effectif à compter de jeudi 00H00 pour l'ensemble du personnel des bureaux de province, les détachés et le desk France parisien de l'Agence».

Les syndicats appellent également les services de production parisiens et du desk économique à s'associer à cet arrêt de travail.

Ces syndicats souhaitent »s'opposer au démantèlement programmé du maillage français de l'AFP amorcé par la suppression brutale du poste de Besançon».

La CGT, pour qui il s'agit d'une »pure raison d'économie», »souhaite réafficher Besançon pour un an, le temps que s'effectue une négociation, une concertation entre les différentes directions de l'AFP pour avoir une réflexion d'ensemble sur la couverture de l'Hexagone».

Le SNJ ne s'oppose pas par principe à un redéploiement, mais estime qu'»il faudrait étudier exactement les besoins». Sud estime qu'»on déshabille Paul pour habiller Pierre». FO refuse »catégoriquement l'affaiblissement du maillage du réseau de l'AFP».

Plusieurs ont affirmé que si la direction annonçait en Comité d'entreprise prévu jeudi matin 20 octobre, un affichage du poste de Besançon, la grève pouvait être arrêtée immédiatement.

La Société des journalistes (SDJ) déplore que la direction de l'AFP »ait pris le risque», en supprimant un poste à Besançon pour en créer un à Singapour, de »discréditer une démarche a priori légitime -- rechercher la meilleure utilisation de nos ressources journalistiques -- par une improvisation et un manque de considération pour les conditions de travail des journalistes sur le terrain».

 

 

Manifestation du 4 octobre

 

Après le succès revendiqué de mardi, l'ensemble des syndicats ont haussé le ton, sommant gouvernement et patronat d'apporter sans délai des réponses aux demandes des salariés concernant le pouvoir d'achat et l'emploi. Avec un score, affirment-ils, supérieur au million de manifestants du 10 mars, ils ont jugé pleinement réussie la mobilisation interprofessionnelle. Les syndicats attendent maintenant des initiatives rapides pour débloquer la question salariale et relancer la création d'emplois, dénonçant toujours le contrat nouvelles embauches comme synonyme de "précarisation accrue".

Le fait marquant de la journée apparaît toutefois l'implication significative des salariés du privé dans les cortèges comme à Grenoble, où cadres et ingénieurs de Hewlett Packard se sont joints en nombre au défilé. A Marseille, une foule impressionnante a accompagné les marins en lutte contre la privatisation de la SNCM. Interpellé par la gauche, dès l'ouverture de la session parlementaire, Dominique de Villepin a assuré à l'Assemblée qu'il écoutait "le message qu'adressent les Français". Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, ne lui a donné que "quelques jours" pour en apporter des "signes tangibles", alors que les syndicats ont convenu de se concerter pour accroître la pression. Le bureau confédéral de FO s'est aussi félicité mardi soir que les salariés du privé et du public aient "massivement répondu à l'appel à manifester et à débrayer" et a estimé que "la balle est dans le camp du gouvernement".

Fonctionnaires et agents du public ont tenu sans surprise le haut du pavé avec des débrayages suivis à EDF, La Poste et dans l'Education nationale. "On est satisfait : il y a une mobilisation dans la durée qui se confirme et se renforce", s'est félicité Gérard Aschieri (FSU, principal syndicat d'enseignants), selon lequel "presque un enseignant sur deux était en grève". "C'est une mobilisation réussie, la grève a été très largement suivie dans la Fonction publique, avec une participation au niveau ou même un peu au-dessus de celle du 10 mars", a déclaré pour sa part Jean-Marc Canon (CGT).

"La balle est dans le camp du gouvernement"

L'enjeu était de taille pour les agents de la Fonction publique, mobilisés sur l'emploi, avec 5.300 postes en moins prévus en 2006, comme sur les salaires. Les syndicats qui pressent le gouvernement d'ouvrir des négociations salariales, prévues à la mi-novembre, comptaient bien voir la forte mobilisation peser en ce sens. "Le gouvernement doit prendre en compte le mouvement", a indiqué Gérard Noguès (FO). "Sur les rémunérations des fonctionnaires, il doit ouvrir rapidement une négociation sérieuse".

 

Chronopost va supprimer plus de 300 postes

 

La direction de Chronopost, filiale du groupe La Poste, a annoncé lors de son comité d'entreprise réuni le 26 septembre  "la suppression de plus de 300 emplois en France.

Selon la CFDT, ces suppressions emplois sont envisagées dans le cadre du projet de restructuration "Energie 2007" de Chronopost qui a "privilégié ces derniers mois la désinformation et la casse de l'emploi plutôt que la recherche de solutions alternatives aux licenciements".

 

Les syndicats de fonctionnaires critiquent la méthode Jacob

 

Les fédérations CGT, FSU, CFDT, UNSA, CGC et CFTC ont été reçues cette semaine par Christian Jacob pour aborder différents volets propres à la Fonction publique: salarial, social (accès au logement, protection sociale complémentaire, accès aux services à la personne) et statutaire (mobilité, gestion des carrières et des emplois, grille de la catégorie C).

Cette série de rencontres s'achève vendredi avec FO.

 

"On a un peu le sentiment que le ministre n'a pas forcément de grain à moudre sur les salaires et qu'il cherche à reculer les échéances", a déclaré -Marc Canon, le secrétaire général de l'UGFF-CGT, en sortant du ministère.

Selon les syndicats, le ministre souhaite mettre en place des groupes de travail pour discuter des salaires, mais aussi des autres volets, et n'envisage pas l'ouverture de négociations avant le mois de novembre.

"Il semble que le ministre entende mener une négociation plus globale dans laquelle les salaires ne seraient qu'un élément du débat, ce qui ne nous satisfait pas du tout", a déploré Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU.

Jean-Marc Canon a souligné pour sa part que "la méthode avec laquelle le ministre abordait la question des salaires n'était pas du tout satisfaisante", ajoutant que "cette façon de procéder" ne rencontrait pas "l'agrément" de la CGT.

Pour Marie-Claude Kervella de la CFDT, cette rencontre "n'a rien apporté de plus que les rencontres précédentes, si ce n'est quelques précisions sur le calendrier".

Même constat à la CFE-CGC: "On reste un peu sur notre faim", a regretté Charles Bonissol, le secrétaire général de la fédération de fonctionnaires.

Seule l'UNSA a relevé "des avancées sur le calendrier et la méthode".La fédération CFTC a noté pour sa part une "bonne ambiance" lors de sa rencontre avec Christian Jacob mais attend "des propositions concrètes".

Mais à deux semaines de la journée d'action du 4 octobre, à laquelle ont appelé les sept fédérations de fonctionnaires, cette série de rencontres risque de conforter les syndicats dans leur position.

"Avec la place que prennent les revendications salariales dans le paysage social, et notamment avec le 4 octobre, le ministre ne peut pas donner le sentiment qu'il esquive et qu'il recule éternellement là-dessus", a prévenu M. Aschieri.

Le calendrier est sans cesse retardé, ce qui commence à poser problème : on va se retrouver dans le même calendrier qui nous avait menés à l'échec l'année précédente", craint la FSU.

 

 

Neuf Cegetel veut supprimer 661 postes

 

L'opérateur téléphonique Neuf Cegetel a annoncé jeudi que 661 postes seront soumis "à départ volontaire" dans le cadre de la nouvelle organisation de l'entreprise.

"Il n'est pas question de licenciement", a-t-on assuré à la direction de la communication alors que la fédération unifiée des Postes et télécommunications CFDT a évoqué la suppression de 945 postes de travail dont 721 licenciements.

Pour le délégué CFDT, "la direction vise des intérêts économique à court terme et souhaite que les économies se fassent au plus tôt, au détriment de la qualité ou du confort pour ses collaborateurs".

Les deux opérateurs Neuf Télécom et Cegetel ont fusionné en août dernier, donnant naissance à la deuxième entreprise de téléphonie fixe en France, derrière l'opérateur historique France Télécom.

 

Négociations en cours chez BASF-Feluy

 

Les travailleurs de BASF-Feluy mènent depuis le 13 septembre une action devant l'usine. L'entreprise fonctionne normalement, mais l'accès à l'entrée destinée aux fournisseurs extérieurs est bloqué. Les négociations sur le volet social de la restructuration sont en cours depuis hier. Et les travailleurs souhaitent ainsi faire pression sur l'issue des débats. Ils comptent exprimer le fait qu'ils attendent du concret et des propositions décentes. 

 

Grasse : une conseillère prud'homale opposée au CNE boycotte une audience

 

Une conseillère prud'homale du syndicat UNSA a refusé de siéger mercredi lors d'une audience prévue au tribunal des Prud'hommes de Grasse, afin de protester contre "le déni du Code du travail que représente le contrat nouvelles embauches (CNE).

Nathalie Audin, conseillère prud'homale au sein du collège salarié, section "encadrement", a justifié son initiative en dénonçant la "période d'essai de deux ans et la liberté de licenciement sans contrepartie offerte aux employeurs" dans le cadre du CNE.

"C'est une atteinte au Code du travail jamais vue depuis cinquante ans", a-t-elle ajouté.

L'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) des Alpes-Maritimes a annoncé, sa volonté d'organiser l'extension de ce mouvement de protestation à d'autres tribunaux et d'autres syndicats.

 

Les fédérations de fonctionnaires se joignent à la mobilisation du 4 octobre

 

Les sept fédérations syndicales de fonctionnaires ont décidé d'appeler ensemble à la journée de grèves et de manifestations prévue le 4 octobre par les confédérations CGT, FO, CFDT, CFTC et CGC.

Les fédérations de la fonction publique se sont réunies le 12 septembre en début de soirée au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis) près de Paris. Ils sont tombés d'accord pour lancer cet appel commun à la journée interprofessionnelle de mobilisation unitaire du 4 octobre.

A la défense des salaires, de l'emploi et des droits collectifs et individuels mis en avant par les confédérations, les syndicats de fonctionnaires ont décidé d'ajouter la défense des services publics.

 

Hewlett Packard va supprimer un quart de ses effectifs en France

 

Le groupe informatique américain Hewlett-Packard (HP) va supprimer d'ici 2008 un quart de ses effectifs en France, pays le plus durement touché par les 6.000 suppressions d'emplois du groupe en Europe, ont dénoncé les syndicats, qui ont immédiatement appelé à la grève dans l'Hexagone.

Le groupe a confirmé la suppression de 1.240 emplois, sur les 4.800 que compte le groupe en France, annoncée lundi lors d'un comité de groupe à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

Pour la France, "ces suppressions représentent 21% des effectifs supprimés en Europe et 26% des effectifs globaux" français, a souligné Patrick Nowak, délégué syndical central CFE-CGC.

"Les départs sont programmés de août 2005 à février 2007 dans le monde, et pourraient s'échelonner sur 9 à 24 mois en France", a précisé pour sa part Christophe Hagenmuller, secrétaire CFE-CGC du comité d'entreprise de HP France.

Selon M. Nowak, quelque 740 emplois sont concernés chez HP CCF (Centre de compétence France, recherche, développement, conseil) et environ 500 emplois dans le secteur HPF (entité commerciale).

En excluant un gros élément exceptionnel, le groupe a vu ses bénéfices bondir de 46% lors du trimestre clos en juillet.

Dimanche, avant la confirmation de ces chiffres, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault avait déjà fustigé un "scénario inacceptable".

Le ministre délégué à l'Emploi Gérard Larcher doit rencontrer le PDG de Hewlett Packard France "dans les tout prochains jours".

"L'intersyndicale appelle immédiatement à la grève. Il faut une forte mobilisation pour imposer à la direction mondiale de revoir sa copie", a indiqué M. Hagenmuller, précisant qu'au dernier trimestre le groupe avait "réalisé la moitié de son profit en Europe".

HP France emploie 4.800 salariés répartis sur plusieurs sites, dont les principaux sont à Issy-les-Moulineaux, Grenoble et l'Isle d'Abeau (Isère, 2.400 salariés), Les Ulis (Essonne, 300 personnes) et Sofia Antipolis (Alpes-Maritimes, 300 salariés).

La répartition des quelque 4.700 autres suppressions d'emplois, sur environ 45.000 salariés en Europe, devrait être révélée "dans les huit jours qui viennent", a précisé M. Hagenmuller. Des comités de groupe sont prévus notamment en Allemagne mardi, en Suède jeudi et en début de semaine prochaine en Grande-Bretagne.

 

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