Intersyndicale du réseau CNDP/CRDP [SCÉRÉN]

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Paris, le 14 septembre 2004

Communiqué n° 49

CNDP : une rentrée à reculons

 

Le CNDP (Centre national de documentation pédagogique), toujours sous le coup d'une délocalisation à Chasseneuil-du-Poitou, a fait sa rentrée. Elle est tout sauf tranquille. Le directeur général, Alain Coulon, a choisi par ses décisions de contrecarrer les conclusions du médiateur Pierre Dasté :

– en refusant de renouveler au-delà du 31 décembre 2004 les contrats de certains CDD, alors que le rapport d’étape du 16 juillet validé par le ministère prévoyait leur renouvellement jusqu’au 31 août 2005 ;

– en refusant de recruter à Paris sur les postes rendus vacants par des mutations ou des départs en retraite, y compris dans des services dont le transfert n'est pas encore arrêté. Le travail d'équipes, voire de services entiers s'en trouve ainsi gravement compromis.

Réunis en AG le 9 septembre 2004, les personnels ont unanimement dénoncé ce désaveu de la médiation. Alain Coulon veut-il par son action interdire au CNDP de fonctionner à Paris comme à Chasseneuil-du-Poitou ?

Autre raison d'inquiétude : la parution dans le B.O. de l'éducation nationale (n° 31 du 2 septembre 2004) d'un avis de recrutement pour Chasseneuil sur des postes non libérés à ce jour. Une erreur, répond-on du côté de l'administration pour calmer les esprits !

Erreur grossière, car toute nouvelle décision de transfert de postes et de services est suspendue à l'élaboration du nouveau projet d'établissement et à un vote du conseil d'administration, qui doivent intervenir d'ici la fin de l'année 2004.

 

Or, vient de se réunir aujourd’hui le Comité interministériel de l’aménagement et du développement du territoire pour envisager des mesures devant contrer les… délocalisations. Cette même instance qui, en décembre 2002, avait « retenu le principe » du transfert du CNDP à Poitiers. Cherchez l’erreur…

Certes, dans le cas du CNDP, il s’agit d’une délocalisation administrative et non industrielle, hors d’Île-de-France et non de France. Mais qui ne voit, au fond, les points communs ? La même notion de sous-traitance est à l’œuvre – de fait, l’externalisation d’activités du CNDP, jusque-là assurées par des agents publics, vers des entreprises privées ne cesse de s’accroître en raison du transfert entamé : le maquettage des revues ou la confection des catalogues en sont les derniers exemples. Avec pour conséquence prévisible à court ou moyen terme la fin de production de ressources pédagogiques par le service public, et donc une diminution radicale des effectifs des personnels du CNDP et des CRDP.

Le CIADT d’aujourd’hui appelle même au développement de l’Île-de-France, « qui contribue pour une part décisive à la richesse nationale et au rayonnement international de la France » et « prend acte de la demande de la région Île-de-France d’engager, en association avec l’Etat, la révision du schéma [directeur de la région] arrêté en 1994 ».  Une telle analyse contredit la décision de transférer le CNDP dans le Haut-Poitou, déjà surdoté en emplois publics. Poursuivre cette délocalisation, cela s’appelle avancer à reculons…

 

SNCF: la CGT menace d'une grève en septembre

 

La Fédération CGT des cheminots laisse planer la menace d'une "action nationale" à la SNCF en septembre, "qui pourrait prendre la forme d'une grève", pour exiger une revalorisation des salaires et des pensions.

"Nous proposons de mettre en débat parmi les cheminots la perspective d'une action nationale pour septembre (...) dont les modalités et la date seront précisées en intersyndicale", a déclaré Didier Le Reste, secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots, premier syndicat de la SNCF. "Moi, je souhaite une action de haut niveau qui peut être une grève, si c'est la seule façon de faire revenir la direction autour de la table avec de nouvelles propositions sur les salaires et les pensions de retraite", a-t-il précisé.

Le 13 juillet, les fédérations syndicales de la SNCF avaient exigé, sans succès, la réouverture des négociations salariales, la direction ayant décidé de revenir sur ses dernières propositions d'augmentation après le refus de la majorité des syndicats de ratifier un accord jugé "insuffisant".

La direction a en effet décidé de n'appliquer qu'une augmentation de 1% sur l'année 2004, conformément à sa décision initiale du 13 janvier dernier. Depuis, un accord pour une revalorisation de 1,5% avait été soumis à la signature des syndicats, mais seule l'UNSA (autonomes) était prête à le ratifier.

Ce bras de fer sur les salaires intervient alors que des discussions sur la "continuité du service public" en cas de grève, sur la base du rapport remis en juillet au gouvernement par la commission Mandelkern, devraient avoir lieu en septembre entre la direction et les syndicats.

"En aucun cas nous ne permettrons à quiconque de négocier la remise en cause du droit de grève", a prévenu mercredi Didier Le Reste.

Le rapport Mandelkern, qui préconise notamment d'allonger le préavis de grève à dix jours -contre cinq actuellement- et d'obliger certains agents, notamment les conducteurs, à se déclarer individuellement gréviste 48 heures avant un mouvement social a été dénoncé par la totalité des syndicats.

 

 

Mailly (FO) dénonce un "harcèlement social"

 

Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a accusé le gouvernement de mener une politique de "harcèlement social", au lendemain d'une conférence de presse du Premier ministre.

Interrogé par RTL il a dénoncé l'étalement sur deux ans de l'harmonisation des smics, la suppression de 8.000 postes de fonctionnaires en 2005 et la relance de la réflexion sur de nouveaux assouplissements de la semaine de 35 heures, autant de mesures annoncées par Jean-Pierre Raffarin.

"Ça fait toute une série de dossiers sociaux (...) où il y a une volonté de remettre en cause les droits des salariés", a-t-il ajouté. "Que ce soit en matière de durée du travail, que ce soit en matière de smic, en matière d'emploi de manière générale, il y a une forme de harcèlement social."

Jean-Claude Mailly a reproché à Jean-Pierre Raffarin de revenir sur plusieurs engagements.

"Sur les 35 heures, il y a quelques semaines, avant les élections régionales, on nous avait dit (...) qu'on mettait ce dossier-là au congélateur. Et puis aujourd'hui on le ressort", a-t-il déclaré. "Et on a commencé à annoncer des choses avant même qu'il y ait une concertation."

Il a également accusé le Premier ministre de revenir sur son engagement d'achever l'an prochain l'harmonisation "par le haut" des différents niveaux de smic créés par la mise en place des 35 heures, en étalant sur deux ans la hausse prévue initialement au 1er juillet 2005.

"La raison de cette décision c'est de faire des économies", a-t-il dit. "Ça va pénaliser un nombre important de smicards, non seulement le million annoncé par le Premier ministre mais, avec des niveaux différents, près de deux millions de salariés."

Quant à la suppression de 8.000 postes dans la fonction publique l'an prochain, elle répond à une "logique restrictive", a estimé le secrétaire général de FO.

"C'est aussi 8.000 jeunes qui ne trouveront pas de travail, qui ne pourront pas intégrer la fonction publique et qu'on retrouvera ou au chômage ou en contrat précaire."

Le programme d'un milliard d'euros annoncé par Jean-Pierre Raffarin pour lutter contre les délocalisations dans les bassins d'emploi en difficulté n'a pas non plus trouvé grâce à ses yeux.

"Ce qu'on préfèrerait c'est que les aides accordées aux entreprises, les aides publiques, soient évaluées, soient contrôlées et si l'entreprise délocalise, éventuellement que l'Etat ou la collectivité territoriale récupère l'aide", a-t-il dit. "Là, ça signifie qu'une entreprise qui aurait délocalisé (...) on va lui dire si vous revenez, on va recréer une zone franche, vous n'aurez pas de charges, vous aurez moins d'impôts et puis, à partir de là, vous allez recréer quelques emplois.

"C'est une logique qui est suivie par les gouvernements successifs depuis maintenant 20 ans sans énormément de résultats. Mais, deuxième élément, ça ne marche qu'une fois", a-t-il ajouté. "Demain, un autre chef d'entreprise pourra dire je délocalise telle activité, puis je reviendrai dans un an et je bénéficierai (des aides). Ça sera les chasseurs de primes. On a déjà connu cela."

 

Le SNES prédit un budget 2005 "bien pire" que les précédents

 

Le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES) accuse le gouvernement de préparer un budget 2005 de l'Education nationale qui sera "bien pire" que les précédents avec notamment la suppression de 7.000 postes budgétaires.

L'examen attentif des données chiffrées, "même si elles ne sont pas toutes confirmées officiellement", montre que "le ministère de l'Education a bien dû céder aux injonctions de Bercy. Le budget préparé par François Fillon sera bien pire que les budgets de son prédécesseur, notamment en ce qui concerne le second degré", accuse le SNES.

Selon le SNES, 5.000 postes budgétaires seront supprimés dans les lycées et collèges à la rentrée 2005 auquel il faut ajouter la suppression de 2.000 emplois "considérés par l'administration comme des 'surnombres' mais qui correspondent à des enseignants effectivement présents devant les élèves".

Le SNES appelle les personnels à se réunir en assemblée générale "dès les premiers jours de la rentrée" et donne un premier rendez-vous le 8 septembre au ministre de l'Education avec des rassemblements organisés devant les inspections académiques et les rectorats.

 

Droit de grève:

Les syndicats SNCF menacent d'un "conflit majeur"

 

Les huit fédérations de cheminots (CGT, CFDT, FO, CFTC, Sud Rail, Unsa, CFE-CGC et Fgaac) ont dénoncé le rapport Mandelkern comme une remise en cause "pure et simple" du droit de grève et averti le gouvernement d'un risque de "conflit majeur.

Les syndicats, qui parlent d'une "attaque en règle", jugent que "le rapport Mandelkern est une remise en cause pure et simple du droit de grève", et demandent au gouvernement de ne "pas lui donner de suite législative".

Les fédérations, qui se sont réunies au lendemain de la remise au gouvernement du rapport sur la continuité du service public, "redisent que le droit de grève n'est pas négociable.

"Toute atteinte qui lui serait portée amènerait à une réaction immédiate et unitaire des fédérations syndicales de cheminots. Le gouvernement porterait alors la responsabilité d'un conflit majeur", avertissent les syndicats.

Les syndicats condamnent notamment le rallongement de la durée du préavis préconisé par les experts, la déclaration individuelle de grève, et la "possibilité d'instaurer un service minimum dans les régions, départements et communes".

Ils "rappellent" néanmoins qu'ils se sont "prononcés pour une amélioration du dialogue social qui repose sur de véritables négociations dans l'entreprise", avec différentes propositions faites à la direction de la SNCF.

Les fédérations de cheminots "restent disponibles pour poursuivre les discussions sur cette question, ainsi que sur celle des moyens pour assurer le développement du service public SNCF et les revendications des cheminots".

Pour elles, il faut "s'attaquer aux causes réelles des conflits", et notamment l'endettement du système ferroviaire qui "conduit aux suppressions d'emplois, au plan fret, à réduire l'offre de trains Corail, à l'entretien suffisant du réseau, à la pression sur les salaires et les pensions".

"S'attaquer au droit de grève ne résoudra en rien les grèves mais générera au contraire de nouveaux motifs de conflictualité", estiment-elles.

 

Hôtels-restaurants:

La hausse du Smic et la 6ème semaine de congés entérinés

 

L'Umih, principale organisation patronale des hôtels, cafés et restaurants, a signé un accord entérinant la hausse du Smic de 11%, fruit d'un donnant-donnant avec le gouvernement, et la sixième semaine de congés payés assortie d'un maintien des 39 heures dans la profession.

Fruit de longues négociations, l'accord avait été signé par FO, la CFTC et la CFE-CGC le 13 juillet.

La CGT, hostile à l'accord, l'a qualifié d'"accord au rabais" qui selon elle remet en cause les 35 heures et "smicardise" la profession.

L'accord prévoit une hausse du Smic de 11%, un régime de prévoyance, des dispositions sur le travail de nuit et une sixième semaine de congés payés, moyennant un maintien des 39 heures.

L'accord sur les 35 heures dans le secteur, signé en 2001, avait été gelé par le gouvernement Raffarin II en décembre 2002.

La deuxième organisation patronale, le Synhorcat (10.000 entreprises), opposée à la sixième semaine, a dénoncé un "accord irresponsable" menaçant selon elle les petites entreprises.

Le Smic hôtelier, jusqu'ici inférieur au Smic normal en raison des avantages en nourriture déduits, sera désormais aligné sur le Smic normal, entraînant une hausse de 11%, avec maintien des avantages nourriture.

 

Aménagement des 35 heures

Une logique perverse et un chantage à l'emploi

 

Le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly a estimé que le réaménagement des 35 heures actuellement observé dans plusieurs entreprises était "un chantage à l'emploi", et a dénoncé "une logique perverse".

"C'est une logique qui est une logique perverse et une logique de dumping, on n'en sortira pas". "Dans le cas de Bosch, c'est un chantage à l'emploi", a-t-il précisé, car l'entreprise "n'est pas au bord de la faillite".

Le secrétaire général de FO a enfin préconisé des sanctions à l'encontre des entreprises qui reçoivent des aides publiques et qui délocalisent quand même.

 

Transports: Jean-Claude Mailly prévoit des "réactions syndicales"

 

Le secrétaire général de Force Ouvrière a estimé que le rapport de la commission Mandelkern sur le service minimum dans les transports publiques était "une remise en cause du droit de grève" et a annoncé des "réactions syndicales" si le gouvernement en suivait les conclusions.

"Ce n'est pas acceptable, on considère que c'est une remise en cause du droit de grève en tant que tel, qui est un droit constitutionnel. "Il n'y a pas nécessité de faire une loi en la matière".

"Si le gouvernement s'inspirait directement de ce rapport pour faire une loi, il y aura des réactions syndicales dans les secteurs concernés au minimum".

 

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