SOLIDARITE

INTERNATIONALE.

Par Jacques Decaux.

 

L’INDUSTRIE

En Allemagne, les responsables du comité de groupe d’Avantis ont posé des conditions au Président du groupe Franco-allemand en matière de défense des sites et de l’emploi, face à un éventuel rapprochement avec des concurrents. 2000 à 3000 employés se sont réunis pour protester contre le rachat par le groupe Français SANOFI. Les représentants des 8600 salariés d’Avantis en Allemagne sont particulièrement soucieux de l’avenir des 1600 employés dans la recherche et développement, et 1800 dans le marketing et la vente.

Chez Fiat en Italie, les travailleurs de Melfi se sont mis en grève pour revendiquer des augmentations de salaires identiques à celles des autres usines.

En Espagne, Volkswagen prévoie le licenciement de 415 employés, suite au débrayage de 14000 travailleurs qui ont manifesté pour l’emploi durant une journée à l’usine de Martorell. La direction de VW, veut que les travailleurs acceptent plus de flexibilité dans leurs horaires de travail.

Grève chez Hoover en Grande Bretagne. 24 heures d’arrêt de travail à l’appel du syndicat Amicus, pour des augmentations de salaire.

Manifestations importantes à la mécanique de l’Oural en Russie. Les travailleurs réclament purement et simplement leur salaire. L’usine a été déclarée en faillite, et la somme des salaires non payés s ‘élève à 10 millions de roubles (350000 dollars).

En Algérie, les salariés de maintenance de l’unité SNTR de Bouira, ont déclanché une grève illimitée.

 Salaire mensuel non conforme au SNMG, primes de déplacements non versées, menace de fermeture de leur entreprise.

Par cette action, ils veulent alerter l’opinion publique sur les problèmes qu’ils endurent au quotidiens ! Voilà qui est chose faite pour ce qui nous concerne.

Plus de 300 employés Equato-guinéens de diverses compagnies pétrolières basées à Malabo, ont cessé le travail pour réclamer de meilleurs salaires.

Chez Mobil, au Burkina Faso, la situation est des plus tendue. Exxon mobil semble vouloir quitter le pays, et la société multi nationale reste sourde aux revendications des travailleurs. Ceux-ci en sont déjà à leur deuxième grève. Ils se déclarent cependant ouverts à la poursuite de négociations.

Au Cameroun,  les salariés de Matégnie reçoivent leurs salaires au compte gouttes. Le personnel cumule déjà quatre mois d’arriéré de salaires et ils sont pour l’instant, sans nouvelle de leur solde.

Aucun début de solution n’a encore été apporté à leurs revendications.

En Indonésie, 1800 salariés de l’entreprise d’électroménager PT Kyung Dong Indonésia, ont manifesté pour protester contre la fermeture de leur usine.

Au Venezuela, les travailleurs de l’entreprise sidérurgique SIDOR, se sont mis en grève pour 48 heures pour obtenir de meilleurs salaires.

Le groupe Nestlé, est aux prises avec de multiples conflits à travers le monde. En Jamaïque, où la production est arrêtée, en Grande Bretagne, où des militants ont attaqué les aliments pour bébé , dont la commercialisation à été qualifiée de non étique et irresponsable. Aux Philippines, où le syndicat KMU a adressé un message d’alerte à la CGT, pour dénoncer les brutalités policières contre les travailleurs sur les piquets de grève. Au Salvador, où les salariés de l’usine d’Ilopango ont été informé de la fermeture de leur usine. En République de Corée, où la filiale Nestlé a fermé son principal bureau à Séoul, pour bloquer la grève de ces travailleurs syndiqués.

Bonne nouvelle tout de même, Madame Liliane Bettencourt reste la personne la plus riche de France, avec 18.8 milliards de dollars, contre 14.5 l’année dernière (ouf, on a eu peur !).

 

TRANSPORTS

Les cheminots ont manifesté à Lille, pour protester contre la libéralisation du rail. Il s’agissait d’une manifestation européenne et celle-ci a réuni des salariés de France, Grande Bretagne, Italie, Allemagne, Espagne et Benelux.

Plusieurs salariés d’Euro-tunel se sont joint à la manifestation. Les manifestant considèrent que cette question est un des enjeux des élections européennes.

En Norvège, grève dans les transports. 600 travailleurs ont cessé le travail tandis que 540 autres séquestraient leurs employeurs.

La compagnie Alitalia, a du supprimer tous ces vols au départ d’Italie, du fait de la grève de son personnel pour la seconde fois, afin de pousser le gouvernement à sécuriser l’entreprise et éviter 3300 suppressions d’emplois.

En Hongrie, 20 vols de la compagnie aérienne MALEV ont été supprimés, suite à l’échec des négociations sur les salaires avec 6 syndicats.

Le personnel d’Air Gabon s’est mis en grève et a empêché un vol Air France d’effectuer la liaison entre Libreville et Paris.

Et pour terminer, à l’appel de la CES, de nombreuses manifestations ont eu lieu le 3 avril 2004, dans de nombreuses villes d’europe. 70000 participants en France, 400000 en Allemagne, et plus de 500000 en Italie.

 

Le Maroc réglemente son marché du travail

 

Le nouveau Code du travail au  Maroc doit s’appliquer au mois de juin. Il inscrit et garantit enfin le fait syndical dans la loi.

 

Il devrait entrer en vigueur le 7 juin prochain. Son contenu comme son processus d’élaboration font franchir un grand pas à cette monarchie, régulièrement objet de plaintes auprès de l’OIT pour cause de répression antisyndicale. Il n’y a pas si longtemps, le fait de posséder une carte syndicale constituait un délit.

Depuis le début du règne de Mohammed VI en 1999, la réforme du droit du travail a été un sujet de divergences entre les organisations syndicales et les gouvernements qui se sont succédé. Pour l’UMT (Union marocaine du travail), la philosophie des propositions était jusque-là inacceptable, « dans la mesure où la législation envisagée remettait en cause les droits et les acquis sociaux.

Le projet, gelé pendant quatre ans, a été remis en chantier par le gouvernement du Premier ministre Driss Jettou, au sein d’une commission tripartite (syndicats, employeurs et représentants du gouvernement).

Par ailleurs, en ratifiant la convention 135 de l’OIT, le Maroc s’est engagé à assurer la protection des représentants syndicaux et à défendre le fait syndical. Le nouveau Code instaure l’obligation de négocier – une fois par an dans les entreprises et tous les trois ans ou à chaque fois que cela est nécessaire avec le gouvernement.

Pour autant, il reste du chemin à parcourir. Car le futur Code du travail ne s’appliquera pas, dans un premier temps, aux entreprises de mois de 10 salariés ni aux emplois familiaux. Ainsi, malgré l’âge légal du travail à 15 ans, le travail des enfants domestiques, dénoncé par les Nations unies, n’est pas remis en question.

L’UMT se bat aussi sur un autre terrain, celui de l’exercice du droit de grève. Depuis des années, elle dénonce l’article 288 du Code pénal qui permet de condamner quiconque organise une grève, un droit pourtant garanti par la Constitution.

 

Alitalia: Restructuration et privatisation partielle en vue.

 

Alors que la direction d'Alitalia et les syndicats ont engagé le 3 mai des négociations afin d'élaborer un plan de sauvetage de la principale compagnie aérienne italienne, le ministre italien des infrastructures et des transports a confié qu'Alitalia doit impérativement améliorer ses performances pour éviter d'être clouée au sol.

Pietro Lunardi a ainsi déclaré que 'la priorité d'Alitalia est d'améliorer son niveau de productivité en réduisant ses effectifs'. La compagnie emploie encore 22 000 salariés

Envisagée initialement, l'hypothèse d'une scission des activités d'Alitalia a été rejetée par les syndicats ce qui a conduit à son gel par le Conseil des ministres.

 

Bank of America : 12 500 postes seraient supprimés

 

Bank of America, troisième banque des Etats-Unis, a annoncé le 5 avril que les réductions de postes liées à sa fusion avec FleetBoston seraient chiffrées à 12 500, dont environ 30% se feraient par départ naturel. Des suppressions de postes qui interviendront sur les deux prochaines années, précise encore le groupe.

 

Le Crédit Agricole poursuit les licenciements au sein du Lyonnais

 

Le Crédit agricole vient de décider de fermer les bureaux de Crédit Lyonnais Securities à Londres. Entre 15 et 20 salariés sont concernés. La direction du groupe leur a appris la nouvelle le 25 février midi, avec effet quasi immédiat, comme le permet le droit anglais. Dès le 26 février, le bureau de CLS Londres devrait donc être fermé.

 

 

INFORMATIONS SOCIALES INTERNATIONALES.

Par Jacques Decaux.

 


 

En ITALIE, les syndicats ont appelé à une grève générale des transports, services et industrie le 26 mars, pour protester contre la politique économique du gouvernement Berlusconi.

Ce dernier envisage de faire travailler les Italiens plus longtemps avant de ne pouvoir bénéficier de la retraite pleine et entière.

La CGIL, la CISL et l’UIL ont appelé à la grève. Ceux-ci accusent également le gouvernement de miner l’économie.

Au PORGUGAL, les usines Bombardier, fabricant notamment des moteurs d’avions, sont menacées d’occupation face à la menace de 480 suppressions d’emplois.

Par ailleurs, cette entreprise Canadienne a annoncé 5700 suppressions d’emplois et la fermeture de 7 usines en Europe !

Les travailleurs de l’usine d’Ammendforf ont débrayé pour protester contre ces suppressions d’emplois.

En REPUBLIQUE CENTREAFRICAINE, se sont les enseignants qui ont lancé une grève de huit jours, renouvelable, pour obtenir le paiement de leurs salaires.

Ce pays se trouve face à de grandes difficultés de trésorerie, mais les enseignants veulent que le gouvernement fasse un geste, avant d’envisager toute reprise du travail.

Au BURKINA FASO, Mobil oïl va reverser les travailleurs de cette multinationale comme ses propres biens, au nouveau repreneur.

Les représentants des personnels et les salariés, attendent des autorités Burkinabé, qu’elles mettent à l’abri de la catastrophe sociale envisagée, les centaines de familles concernées.

Aux EMIRATS ARABES UNIS, 3700 travailleurs de deux entreprises de construction ont cessé le travail, pour protester contre le non paiement de leur salaire.

Ceux-ci, travaillant onze heures par jour, n’avaient pas été payés depuis octobre 2003.

A Dubaï, c’est 2000 travailleurs d’une entreprise identique, qui n’ont pas été payés depuis trois mois, et qui ont cessé le travail pour protester.

Chez Canon au VIETNAM, 1050 salariés se sont mis en grève, pour réclamer des augmentations de salaire.

En INDONESIE, une grève de 1600 employés de PT FOSTER ELECTRIC INDONESIA s’est terminée après que la direction ait accepté une médiation par une tierce partie.

Les travailleurs demandent d’être payés selon le salaire minimum de la région de Batam (70 dollars US par mois), et qu’il leur soit accordé une allocation de logement, de repas et de transport.

En AUSTRALIE, chez Foxtel, 800 salariés d’un sous-traitant ont cessé le travail pour une revalorisation des salaires, et pour les conditions de travail.

Au BRESIL, le dockers ont bloqué le plus grand port pour demander des augmentations de salaire.

Chez COCA COLA, en COLOMBIE, le syndicat de l’entreprise a appelé à la grève dans les usines de Barrancabermeja, Bogota, Bucaramanga, Cali, Cartagena, Cucuta, Medellin et Valledupar, pour protester contre des suppressions d’emplois dont 70 % sont des responsables syndicaux.

A la BARBADE (Caraïbe), plus de cent employés des services publics de l’eau ont débrayé pour protester contre la sous traitance croissante qui entraîne des suppressions d’emplois dans le secteur public, tandis que les employés des sous traitants travaillent dans des conditions dégradées.

Manifestation des métallurgistes en NOUVELLES ZELANDE, où des centaines de travailleurs à Auckland, ont cessé le travail pour protester contre des augmentations de salaires ridicules par rapport à leur demande.

C’est en THAILANDE, que 50000 manifestant ont défilé contre les privatisations des entreprises d’état les plus profitables.

Cette manifestation intervient suite à l’annonce des privatisations de compagnies aériennes, des télécommunications, du service postal, des aéroports et du pétrole.

Et pour terminer en BELGIQUE, les travailleurs du secteur socioculturel de l’enfance, de l’aide à la jeunesse et de la promotion de la santé de la communauté française, ont manifesté à Bruxelles pour obtenir les moyens nécessaires à l’application complète de l’accord salarial de juin 2000.

Suite au prochain numéro…

 

 

lire la suite