Déclaration de la Fédération des Travailleurs de la métallurgie CGT

Retraite :

 

Elargissons et renforçons

la place des salariés de la

métallurgie dans la mobilisation

 

 

2,5 Des millions de manifestants le 13 mai 2003, autant, sinon plus de grévistes, ont exprimé leur rejet des mesures gouvernementales sur les retraites et leur exigence d’une réforme bâtie sur une autre logique que celle consistant à faire travailler plus longtemps, à abaisser les pensions, à supprimer le droit à la retraite à 60 ans et à s’enfermer dans les équilibres budgétaires.

 

Les salariés de la métallurgie ont participé massivement à cette extraordinaire mobilisation.

La connaissance que nous avons portant sur 35 départements, indique la présence de 100.000 manifestants à partir de centaines d’arrêts de travail. 17.000 salariés de Renault, 9.000 d’Airbus, 4.000 de la Snecma, 1.600 de Dassault, 21.000 du Valenciennois... des milliers d’autres venant des PME ont agi.

 

Ils étaient présents, pas en soutien, ni en appoint encore moins à la remorque du secteur public, mais concernés, impliqués et engagés avec eux dans une véritable solidarité d’intérêts, conscients que c’est ensemble que l’on gagnera.

 

La tentative d’opposer les salariés du privé à ceux du public a échoué.

 

Le Comité exécutif fédéral du 15 mai 2003 a tiré les enseignements de la période et appelle à s’emparer avec détermination et ambition de la grande manifestation nationale à Paris, le dimanche 25 mai 2003, à trois jours du Conseil des ministres qui doit arrêter le projet de loi définitif avant qu’il ne vienne en discussion au Parlement.

 

Cette grande manifestation préparée par la CGT, la FSU, l’UNSA, FO, constitue une nouvelle étape pour les mobilisations qui se développent partout dans le pays, dans les groupes et les entreprises, dans toutes les professions et les secteurs d’activités. L’unité des organisations syndicales a permis cette mobilisation dont chacun s’accorde à dire qu’elle est supérieure à celle de 1995.

 

Cette réalité ne disparaît pas avec les manœuvres gouvernementales et l’accord de deux organisations syndicales minoritaires dont on voit par ailleurs que leurs syndicats et adhérents ne partagent pas tous leur positionnement. Rien n’est donc joué, tout est possible.

 

Le financement de la protection sociale et donc de la retraite, pour être pérennisé doit intégrer des données qui ne le sont pas aujourd’hui.

La CGT propose :

§         l’intégration dans l’assiette des cotisations de tous les éléments de la rémunération comme les primes, les stocks options, l’intéressement, la participation…

§         l’accroissement de la contribution des entreprises (celle-ci a baissé en 15 ans de 40 milliards d’euros) par :

-          la prise en compte de l’ensemble de la valeur ajoutée par le travail (40 % de celle-ci va aux profits),

-          la taxation des revenus financiers à hauteur de la contribution des salariés (gain potentiel 10 milliards d’euros).

 

Avec une politique de création d’emplois (chaque million d’emploi supplémentaire c’est un point de PIB, soit 20 milliards d’euros) et de revalorisation des salaires, ces mesures permettraient de sortir du carcan dans lequel gouvernement et patronat veulent enfermer le débat pour obstruer les perspectives.

 

En outre, nous proposons :

§         la validation des périodes de formation (études supérieures et apprentissage) et de recherche d’un premier emploi à partir de 18 ans, en plus des périodes de chômage, d’invalidité, de service civil ou militaire, de maternité ou de congé parental,

 

Pour le privé et notamment la métallurgie :

§         le départ à 55 ans pour les travaux pénibles et insalubres.

 

Sans une loi permettant aux salariés de bénéficier de mesures de retraite anticipée, les systèmes en vigueur type CASA ne pourront exister comme les financements nécessaires aux départs liés à l’amiante ou aux éthers de glycols.

 

Nous pouvons faire reculer le gouvernement et le patronat pour gagner le retrait des lois Balladur et revenir aux 37,5 années de cotisations et aux 10 meilleures années pour le calcul de la pension.

 

La CGT prendra toutes ses responsabilités si le gouvernement n’ouvrait pas de réelles négociations et ne revoyait pas le contenu de son t

exte.

 

Dès le 26 mai 2003, nous appelons les syndicats de la métallurgie à organiser des assemblées de syndiqués et de salariés pour examiner les conditions d’une amplification de la lutte dans les entreprises et les groupes, permettant d’apporter notre contribution à la mobilisation interprofessionnelle qui doit s’amplifier à partir des revendications de la profession.

 

Nous appelons les syndicats à se réunir dans chaque département pour faire le point des actions engagées et examiner les conditions d’un renforcement du Tous Ensemble.

 

Le 25 mai, à Paris, est un nouveau rendez-vous de lutte

pour obtenir le retrait du projet gouvernemental

et l’ouverture de réelles négociations sur d’autres bases.

Les salariés de la métallurgie y ont toute leur place 

 

Pourquoi l'UGICT-CGT est-elle inquiète pour le devenir de la Retraite complémentaire


1°) Financement de la retraite complémentaire entre 60 et 65 ans
    Les régimes complémentaires ARRCO et AGIRC apportent 60% de la retraite pour les cadres. Bien que l’âge légal de la retraite a été fixé en 1983 à 60 ans, ceci n’est directement applicable qu’au régime général.
    Pour ce qui concerne les régimes complémentaires, l’âge ouvrant droit à la retraite (à taux plein) est resté fixé à 65 ans. L’alignement n’est pas automatique, il est nécessaire d’obtenir un accord entre le patronat et les organisations syndicales. Ce que le patronat refuse.
    Et pourtant, les retraités ont bien liquidé leurs retraites à 60 ans, depuis 1983. Comment ?
    Un dispositif provisoire a été mis en place pour assurer le financement de la retraite complémentaire sur cette période. Une structure financière (appelée AGFF) est alimentée par des cotisations spécifiques (salariales et patronales).
    Cet accord est fragile et perpétuellement menacé de suppression par le MEDEF.
     Le dernier accord reconduit l’AGFF jusqu’à mi 2003. Il est donc prévu une négociation entre les partenaires sociaux pour septembre.

Quel serait l’effet de sa suppression ? 
      Comme le régime général, les régimes complémentaires prévoient des abattements lorsque le salarié fait liquider sa retraite avant 65 ans, et qu’il ne remplit pas les conditions de durée de cotisations.
      Cet abattement peut aller jusqu’à 22% du montant de la pension. Ceci définitivement.
      Dans le contexte actuel, le MEDEF est resté discret sur cette question. Espère-t-il que le projet de réforme Fillon soit actée durant l’été, pour attaquer sur cette base et surajouter à la dégradation de la réforme ?
      Le projet Fillon sème le troub

e sur l’âge réel de départ possible à la retraite, en tout cas avec une retraite pleine. Comment va jouer le MEDEF sur cette base ?
       Les mouvements sociaux et les manifestations n’auraient-ils pas pesé ? Le MEDEF vient de proposer une rencontre aux organisations syndicales. Il s’agirait de négocier une prolongation de l’AGFF jusqu’en avril 2004.

2) La comptabilisation de la retraite complémentaire par points
   
Fillon s’avance beaucoup lorsqu’il s’engage et garanti un taux de remplacement, car il reste ce paramètre encore aléatoire et, en tout cas qui ne dépend pas de la loi.
     De même qu’il renvoie la recherche d’une solution pour la reconnaissance de la pénibilité vers les branches professionnelles.
     Les inégalités existent dans les régimes complémentaires du fait de la comptabilisation des droits sous la forme de points. Tous les aléas de la carrière impactent directement la retraite complémentaire.
    
Les points de retraite sont « achetés », proportionnellement au salaire, d’où l’effet des périodes de chômage, de suspension pour élever ses enfants, les années de formation, des inégalités des salaires des femmes, …
     L’AGIRC et l’ARRCO (accord 96, après les mesures Balladur) ont dégradé la valeur du point et relevé « le prix d’achat » (de 3,5% pour l’ARRCO et 4% pour l’AGIRC).
     La conséquence a été de diminuer le nombre annuel de points acquis : de 16,3% pour l’ARRCO et de 18,5% pour l’AGIRC.
      L’évolution de la valeur du point s’écarte de celle des salaires : de 1% par an.
      Les effets conjugués conduisent à une baisse de près de 20% à l’ARRCO et de 22% à l’AGIRC de la retraite complémentaire.

 

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